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Alexandre Astier: "Je ne cherche pas le Kaamelott nostalgique, j'essaie de faire le Kaamelott de demain"

Alexandre Astier est l’invité du 19h30
Rencontre avec Alexandre Astier / 19h30 / 4 min. / le 5 novembre 2022
Artiste aux multiples talents, Alexandre Astier est l'un des invités d'honneur du Festival international de cinéma de Genève (GIFF) cette année. Sur le plateau du 19h30, il explique avoir conservé la passion pour créer des oeuvres systématiquement originales et toujours personnelles.

Réputé pour ses dialogues acérés, ses spectacles érudits et son côté touche-à-tout, idolâtré pour la série culte "Kaamelott" et son univers narratif étendu, Alexandre Astier est souvent considéré par ses fans comme un génie du petit écran. Pourtant, au départ, il se destinait plutôt à une carrière de musicien, avec des études au conservatoire puis à l'American School of Modern Music.

>> Le portrait d'Alexandre Astier dans le 19h30 :

La série Kaamelott est devenue culte.
Alexandre Astier est l’invité du 19h30 / 19h30 / 1 min. / le 5 novembre 2022

Aujourd'hui réalisateur, mais aussi acteur, auteur, compositeur, scénariste, producteur, monteur et musicien, il a dévoilé l'année dernière "Kaamelott: premier volet", le premier opus d'une trilogie qui doit venir conclure la série créée en 2005. Après l'énorme succès public de ce premier long-métrage, qui a toutefois laissé une partie du public circonspect, le second volet est déjà très attendu.

"C'est un peu tôt" pour dire quand il sortira, sourit le réalisateur. "Mais je m'en occupe toute la journée!" Entre-temps, les aficionados pourront apprécier le 10e tome de la bande-dessinée Kaamelott, "Karadoc et l'Icosaèdre", réalisée avec le dessinateur Steven Dupré et qui sortira fin janvier chez Casterman.

Kaamelott, une série qui évolue avec son auteur

Interrogé sur les multiples casquettes qu'il endosse lors de ses projets, Alexandre Astier explique qu'il n'a "pas l'impression" de faire des choses différentes. "J'ai l'impression de faire un tout. Fabriquer les choses que je fabrique sous différents angles, là où je peux. Et c'est très agréable de les prendre par plusieurs bouts", explique-t-il.

Il rappelle par ailleurs que son travail, en particulier sur Kaamelott, évolue en même temps que lui. "J'essaie d'être actuel, d'être moi-même au moment où j'écris. J'ai commencé il y a plus de 20 ans et, au fur et à mesure, j'écris des choses très différentes. C'est pour ça que Kaamelott change avec les années."

Et alors que la nostalgie est un rouage important dans l'industrie culturelle ces dernières années, en particulier dans le cinéma, Alexandre Astier explique qu'au contraire, il nourrit sa créativité de l'envie de proposer de nouvelles choses: "Je ne cherche pas le Kaamelott nostalgique, le Kaamelott d'hier. J'essaie de faire le Kaamelott de demain. Et cette nouveauté perpétuelle me permet de ne jamais trop me poser de questions, et même de ne jamais savoir à l'avance ce qui va se passer."

>> A écouter: l'interview intégrale d'Alexandre Astier (Vertigo) :

Alexandre Astier. [Thomas Laisné]Thomas Laisné
L'intégralité de la Masterclass au GIFF d'Alexandre Astier / Vertigo / 65 min. / le 7 novembre 2022

La simplicité du jeu

Une créativité qu'il tire de l'enfance, "la meilleure période de sa vie". "Cette créativité débridée, qui n'a même pas besoin de rapporter quoi que ce soit, qui est totalement libre, c'est la manière de créer la plus simple, la plus saine. C'est ce que j'essaie de réitérer aujourd'hui, même si je suis dans un processus industriel indiscutable", raconte-t-il.

"Encore aujourd'hui, j'aime aller jouer dans ma chambre. Faire des Lego ou monter son film dans sa chambre, ce n'est pas très loin."

L'actualité pour comprendre l'humain

Peu habitué à commenter l'actualité, Alexandre Astier dit néanmoins la suivre avec un certain recul. "Je lis le journal, mais je vois les événements de l'actualité comme une succession de répétitions depuis la nuit des temps. Finalement les traîtres sont toujours les mêmes traîtres, les scandales politiques sont toujours les mêmes, les mouvements de masses se répètent. Je crois que l'actualité dépeint l'humanité."

Et le comédien-réalisateur de conclure: "J'essaie de ne pas me concentrer sur le particulier, mais plutôt de voir en quoi un fait d'actualité représente un trait de caractère de l'être humain."

Portrait TV: Julie Conti

Propos recueillis par Jennifer Covo

Adaptation web: Pierrik Jordan

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