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"Une histoire provisoire", un film de ruptures et de rencontres

Une image du film "Une histoire provisoire" de Romed Wyder.
PARADIGMA FILMS [PARADIGMA FILMS]
L'invité: Romed Wyder: "Une histoire provisoire" / Vertigo / 22 min. / le 11 mai 2022
Après "Dawn", le réalisateur valaisan Romed Wyder est de retour avec un long métrage intitulé "Une histoire provisoire". Le récit d'une rencontre entre deux personnes voulant être seules mais contraintes de cohabiter.

Aux prises avec une crise de la quarantaine, Sacha quitte sa petite amie et s'enfuit dans le airbnb de ses grands-parents. Là, il est obligé de partager l'appartement avec Marjan, une Iranienne, qui fait face à sa propre crise conjugale. Tous deux sont agacés et, plutôt que de trouver un refuge paisible, la tension monte. C'est lorsque Mina, une Américaine pleine d'entrain, les rejoint que l'atmosphère passe lentement des préjugés mutuels à la curiosité. Ce qui a commencé comme une rencontre involontaire devient un moment de nouvelles possibilités.

Avec humour, le film joue avec les préjugés, les malentendus et les crises de vie des protagonistes. Malgré les différences culturelles, ce qui relie les gens va se révéler plus fort que ce qui les sépare.

Un film de rencontre entre deux cultures

La collaboration entre la scénariste iranienne Nasim Ahmadpour et le cinéaste haut-valaisan Romed Wyder a donné naissance à un film d'auteur décalé et chaleureux avec Felipe Castro, Pooneh Hajimohammadi et Elisabet Johannesdottir.

Le film raconte d'abord l'histoire d'une rupture, puis d'une chute dans les escaliers, et d'un plâtre. L'histoire parle aussi et surtout de la rencontre entre Sacha et Marjan, deux individus que tout sépare et qui, pourtant, se retrouvent dans un moment de vie similaire: un moment de vie, de crise existentielle, de crise conjugale aussi. La remise en question relie les protagonistes, indépendante de toute culture, comme les malentendus, les préjugés et l'humour. L'appartement qu'ils partagent, à l'esthétique figée dans les années 1960, symbolise une sorte de salle d'attente d'une nouvelle vie.

Une cohabitation pour apprendre à s'ouvrir

"Le film commence par une grande remise en question et une sorte d'enfermement pour chacun des personnages", explique à la RTS Romed Wyder. Le fait que ces personnages cohabitent et qu'ils partagent des choses aussi banales que la vaisselle ou l'utilisation de la salle de bain les obligent à apprendre à découvrir le fonctionnement de l'autre, à apprendre à s'ouvrir et à s'intéresser à l'autre.

L'arrivée de l'Américaine Mina, aussi virevoltante et extravertie que Marjan est introvertie et prudente, va aider à la rencontre de Sacha et Marjan, tous deux plutôt en retrait avant cette arrivée. "L'Américaine est tellement différente de Sacha et Marjan que cela les rapproche", explique le réalisateur.

Le film a été tourné à Genève, mais la ville ne se voit que peu, "Une histoire provisoire" se déroulant presque à huis clos dans l'appartement. Nasim Ahmadpour et Romed Wyder jouent avec différents niveaux de réalité, des personnages secondaires oniriques et d'autres éléments poétiques. Le film, coproduit par la RTS, a été présenté à Soleure en janvier 2022 dans la catégorie Panorama long métrage.

Propos recueillis par Anne Laure Gannac

Adaptation web: ld

"Une histoire provisoire", de Romed Wyder, à voir actuellement dans les salles romandes.

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Une bande originale signée Bernard Trontin, des Young Gods

Bernard Trontin, batteur des Young Gods, signe sa troisième bande originale pour le réalisateur Romed Wyder. Parmi les musiques composées figure notamment une collaboration avec la chanteuse Aurélie Emery pour le titre "Silent Ground" que Bernard Trontin a composée autour du Hang (ndlr: instrument acoustique formé de deux volumes de coupelles métalliques de la famille des idiophones).

La chanson, interprétée par ailleurs dans la rue avec le renfort du contrebassiste Massimo Pinca dans "Une histoire provisoire", fait également office de générique de fin du film.