Dans son premier film "Diane a les épaules", Fabien Gorgeart a raconté l'histoire d'une femme prêtant son ventre à un couple d'amis. Son deuxième long métrage aborde quant à lui le thème d'un enfant placé retiré à sa famille d'accueil pour retourner vivre avec son père.
Anna (Mélanie Thierry), 34 ans, vit avec son mari (Lyes Salem), ses deux petits garçons et Simon (Gabriel Pavie), un enfant placé chez eux par l’Assistance Sociale depuis l’âge de 18 mois, qui a désormais 6 ans. Un jour, le père biologique de Simon (Félix Moati) exprime le désir de récupérer la garde de son fils. C’est un déchirement pour Anna, qui ne peut se résoudre à laisser partir celui qui l’a toujours appelée "maman".
Un souvenir personnel devenu une fiction
Fabien Gorgeart connaît bien cette histoire: "Quand j’étais petit, ma famille a accueilli un enfant, qui est resté chez nous de l'âge de dix-huit mois à six ans, exactement comme dans le film", explique à la RTS le réalisateur français qui essaie ici de raconter un thème tragique en gardant toujours une bonne distance. Cette expérience personnelle s'est révélée si marquante que le cinéaste la porte en lui depuis vingt ans déjà et a souhaité transformer ce souvenir émotionnel en fiction pour lui conférer ainsi une portée plus universelle.
Dans "La vraie famille", Fabien Gorgeart trouve une justesse de propos et de sentiments pour signer un film d'amour filial autant qu'un mélodrame plein de délicatesse et de fragilité, sans partis-pris sur les souffrances et difficultés auxquelles les protagonistes sont confrontés.
Propos recueillis par Francesco Biamonte et Cécilia Mendoza
Adaptation web: olhor