Publié

Steven Spielberg ressuscite habilement "West Side Story"

Une image du film "West Side Story" de Steven Spielberg. [DR - Twenty Century Fox]
Une image du film "West Side Story" de Steven Spielberg. - [DR - Twenty Century Fox]
Un "West Side Story" fidèle à l'original mais davantage politique: Steven Spielberg livre sa relecture maîtrisée d'une comédie musicale new-yorkaise devenue un monument de la culture populaire américaine. A voir actuellement sur les écrans romands.

Les aficionados ne seront pas déçus: séquences chorégraphiées renouvelées et virtuoses, dont un prologue (l'un des moments cultes du premier film) à couper le souffle, chansons inoubliables ("America", "Tonight"...), affrontements entre les Jets et les Sharks... Ils retrouvent les fondamentaux de ce Roméo et Juliette des temps modernes, dans le New York de la fin des années 1950.

Génie d'Hollywood âgé de 74 ans, Spielberg, qui a marqué des générations de spectateurs avec "E.T.", "Jurassic Parc" ou "Il faut sauver le soldat Ryan", rêvait depuis des décennies de filmer l'amour tragique et impossible entre Maria, venue de Porto Rico, et Tony, ancien chef d'une bande de jeunes garçons des rues, issu de l'immigration européenne.

Multiples adaptations

Le spectacle musical, créé à Broadway en 1957 et interprété depuis à d'innombrables reprises aux Etats-Unis et ailleurs, est resté célèbre par sa première adaptation cinématographique, signée Robert Wise et Jerome Robbins, quatre ans plus tard.

Elle avait remporté dix Oscars, dont deux pour l'interprétation de George Chakiris (Bernardo) et Rita Moreno (Anita), première actrice hispanique à recevoir la statuette. A 89 ans, cette dernière assure la transmission avec le film de Steven Spielberg: elle y joue la veuve du "Doc", un rôle nouveau et l'une des rares libertés que prend le scénario avec l'œuvre originale.

La superproduction maîtrisée de Spielberg

Visuellement, le "West Side Story" de Spielberg met un coup de vieux à la version de 1961 et la maîtrise du réalisateur, ainsi que les gros moyens à sa disposition (100 millions de dollars selon Variety), se ressentent à chacun des plans de cette ode au New York plein de vie des années 1950.

"La ville d'hier existe encore aujourd'hui (...) et nous avons tourné dans des endroits qui n'avaient pas changé", s'est amusé Spielberg en conférence de presse: les effets spéciaux ont simplement consisté à retirer "les climatisations, les antennes satellites et les barrières aux fenêtres", que la réglementation oblige désormais à installer.

Les rôles principaux sont confiés à de jeunes talents, parfois novices devant la caméra, comme Rachel Zegler, repérée au lycée pour interpréter Maria, mais qui ne se laissent pas écraser par le rôle. Tony est interprété par Ansel Elgort, révélé dans "Nos étoiles contraires".

>> A lire aussi, notre grand format sur l'opéra filmé originel : "West Side Story", du rythme et du swing éternel

afp/olhor

Publié