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Cécile de France: "On aime se déguiser et s'amuser comme des enfants"

Benjamin Voisin dans "Illusions perdues" de Xavier Giannoli [Collection Christophel via AFP, Gaumont - Curiosa Films - Roger Arpajou]
Les invités: Cécile de France et Benjamin Voisin, "Illusions Perdues" au ZFF / Vertigo / 24 min. / le 24 septembre 2021
L'actrice Cécile de France était de passage il y a peu au Festival du film de Zurich pour défendre '"Illusions perdues", film adapté du récit-fleuve de Balzac. Ce drame historique déroule le destin désillusionné de Lucien de Rubempré, provincial monté à Paris pour devenir écrivain.

Lucien de Rubempré (formidable Benjamin Voisin) est un jeune poète inconnu dans la France du XIXe siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l'imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris au bras de sa protectrice, Louise de Bargeton (Cécile de France). Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d'un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants.

"Illusions perdues", un récit sous forme de triptyque, était considéré par Balzac comme un élément capital de son grand oeuvre, "La Comédie humaine". Inspiré à l'écrivain par sa propre expérience dans le domaine de l'imprimerie, le livre raconte la grandeur et la gloire de son héros avant sa déchéance.

Grandes trahisons et petits scrupules

L'affiche du film "Illusions Perdues", de Xavier Giannoli. [Curiosa Films/Gaumont]
L'affiche du film "Illusions Perdues", de Xavier Giannoli. [Curiosa Films/Gaumont]

Capitalisme, journalistes peu scrupuleux, traîtres et mercantilisme constituent des ingrédients forts du récit qui n'a rien à envier à l'époque contemporaine. "Balzac était un visionnaire", affirme Cécile de France à la RTS au Festival du film de Zurich. De fait, il manque juste les réseaux sociaux pour incarner 2021. "Mais même à l'époque, on écoutait celui qui parlait le plus fort", renchérit Benjamin Voisin, qui campe un Lucien de Rubempré très convaincant.

Le réalisateur du film, Xavier Giannoli ("Quand j'étais chanteur", "Marguerite"), a tourné au plus près des lieux dans lesquels se déroulait l'histoire telle que Balzac l'a écrite. Et cela se sent. Les costumes soignés et personnalisés jusqu'au moindre détail, les rues réaménagées du Paris des années 1920, les théâtres recréés de toutes pièces, tout concourt à faire du film une réussite en matière esthétique et à restituer l'ambiance de l'époque. "Nous, les acteurs, sommes comme des enfants. On aime se déguiser et s'amuser. Lors du tournage, tout était très vraisemblable et c'était magique, nous étions émerveillés et cela nous a aidé évidemment à jouer nos personnages", explique Cécile de France.

Un voyage initiatique

Le film a été tourné en 2019, bien avant la pandémie de coronavirus. "J'ai eu la chance de pouvoir être présent sur le tournage tous les jours. Cela a été un plaisir extraordinaire de voir tous ces gens autour de moi passionnés par ce projet", dit Benjamin Voisin. Voyage initiatique de la pureté jusqu'à la déchéance, le film de Xavier Giannoli magnifie ses acteurs, qu'il aime passionnément. "Il cherche la beauté en chacun de nous, malgré la noirceur du film", poursuit Cécile de France.

"Illusions perdues" est servi par un casting cinq étoiles: Gérard Depardieu, Xavier Dolan, Jeanne Balibar, Vincent Lacoste, le regretté Jean-François Stévenin ou encore Louis-Do de Lencquesaing figurent à l'affiche du film. "Etre entouré par une telle bande, c'est un super cadeau pour la vie", conclut Benjamin Voisin.

Propos recueillis par Pierre Philippe Cadert

Adaptation web: Melissa Härtel

"Illusions perdues", de Xavier Giannoli, à découvrir dès le 20 octobre sur les écrans romands.

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Le Festival du film de Zurich se poursuit

Jusqu'au 3 octobre, le 17e Festival du film de Zurich déroule son tapis vert à une myriade de stars. Outre l'actrice américaine Sharon Stone, qui a reçu samedi soir le Golden Icon Award pour l'ensemble de sa carrière, le scénariste de "Taxi Driver" Paul Schrader sera couronné d'un "Lifetime Achievement Award". Il présentera sa dernière réalisation, "The Card Counter", qui raconte l'histoire de William Tell, un ancien militaire devenu un joueur accro au poker.

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La projection du dernier James Bond "No Time To Die", dont la sortie a été reportée à plusieurs reprises à cause de la pandémie, a constitué un des moments forts du festival. Après cinq mois de tractations intensives, le film a pu être présenté le 28 septembre, quinze minutes seulement après la première mondiale à Londres. Daniel Craig y incarne pour la dernière fois le célèbre agent 007. Ne pouvant pas être à Londres et à Zurich le même soir, l'acteur s'est adressé au public zurichois par vidéo interposée.

Au total, 164 films de 53 pays, dont de nombreuses premières mondiales, sont programmés pour cette 17e édition du ZFF, dont 34 premières suisses. ats/mh