Jean-Pierre Bacri dans "Parlez-moi de la pluie" en 2008. [AFP - Jean-Paul Dumas-Grillet]
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Jean-Pierre Bacri, avant ses rôles de râleur magnifique

>> Décédé le 18 janvier des suites d'un cancer, Jean-Pierre Bacri laissera le souvenir du bougon flamboyant ou du dépressif pince-sans-rire.

>> Bien avant sa collaboration fructueuse avec Agnès Jaoui et Alain Resnais, l'acteur et scénariste a tenu, jusqu’au début des années 1990, des rôles plus ou moins secondaires dans des œuvres plus ou moins marquantes.

>> Exemples de ces films plus méconnus dans lesquels Bacri n'avait pas encore totalement défini son personnage mais dans lesquels il a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu.

Une proposition de Rafael Wolf.

"La septième cible" (1984) de Claude Pinoteau

Bacri en flic un peu crétin

Au sein de ce suspense où un journaliste (Lino Ventura), victime d’agressions à répétition, enquête pour comprendre qui cherche à lui nuire, Jean-Pierre Bacri incarne le rôle secondaire de l’inspecteur Daniel Esperanza. Un flic un peu crétin, sans gêne et très collant qui a l’art d’horripiler Lino Ventura.

"Subway" (1985) de Luc Besson

Bacri en inspecteur colérique

Dans le premier succès public de Besson, Jean-Pierre Bacri joue l’inspecteur Batman. Un policier, comme dans "La septième cible", mais nettement plus colérique. Impuissant devant un as du roller qui lui échappe sans cesse, il passe son temps à hurler des insanités et prouve qu’il peut faire rire en jouant la mauvaise humeur.

Peu d'acteurs ont dit autant de gros mots avec une telle intensité, faisant d'un simple "chier" une phrase culte.

"Mort un dimanche de pluie" (1986) de Joël Santoni

Bacri en architecte harcelé

L'histoire se passe dans un hameau à la frontière franco-suisse, dans une maison en verre isolée. Dominique Lavanant et Jean-Pierre Bisson incarnent un couple désireux de se venger d’un architecte qu’ils tiennent responsable de tous leurs malheurs. Mari de Nicole Garcia, Jean-Pierre Bacri est cet architecte, cible du harcèlement moral, puis physique, de ces psychopathes monstrueux.

Un rôle important, et dramatique, pour l’acteur qui s’intègre parfaitement dans ce thriller presque horrifique, sans nul doute le film plus dérangeant de sa carrière.

"L'été en pente douce" (1987) de Gérard Krawczyk

Bacri en bon gars de la campagne

Avant de devenir le réalisateur de la saga "Taxi" et de "Wasabi", Krawczyk signait cet étonnant portrait d’une France prolétaire et rurale. Dans le rôle principal, Bacri interprète un pauvre type, Fane, amoureux d’une sublime jeune femme (Pauline Lafont), qui s’occupe de son frère handicapé mental (Jacques Villeret) et rêve d’écrire des romans policiers. Un personnage complexe, à la fois rude et tendre, terrien et romanesque.

"Mes Meilleurs copains" (1988) de Jean-Marie Poiré

Bacri en homosexuel ayant fait voeu d'abstinence

Le futur auteur des "Visiteurs" imaginait cette chronique douce-amère focalisée sur une bande de potes, anciens soixante-huitards, réunis autour d’une ex-copine ou amante devenue une star de la musique.

Aux côtés de Christian Clavier, Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin et Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri est Guido, directeur commercial chez Contrex, accessoirement homosexuel abstinent. Un rôle subtil pour une comédie devenue culte.