C'était un comédien caméléon. Sur les planches et derrière la caméra il a joué avec les plus grands. A l'aise dans tous les registres. Il avait une crinière blanche de lion et la voix d'une douceur infinie. Michael Lonsdale était un gentleman. Toujours humble et discret, il s'en est allé lundi, à l'âge de 89 ans.
"Pourquoi j'ai voulu être comédien? D'abord, je crois, pour rester un enfant et continuer à jouer", disait Michael Lonsdale à la RTS en 2013. En soixante ans de carrière, il a incarné plus de 200 rôles au cinéma, jonglant entre les films expérimentaux et populaires, au théâtre ou encore à la télévision.
Cet acteur à la foi chrétienne chevillée au corps a obtenu en 2011 un César du Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de Frère Luc, moine libre et héroïque, assassiné à Tibéhirine dans "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois (Grand Prix à Cannes en 2010).
De Truffaut à James Bond, en passant par Beckett
Il apparaissait encore en 2015 au cinéma dans un film de Bouli Lanners, "Les Premiers Les Derniers", puis l'an dernier, dans le court métrage pour l'Opéra de Paris "Degas et Moi", d'Arnaud des Pallières.
Sa longue carrière l'a vu aussi bien jouer sous la direction de François Truffaut, dans "Baisers Volés" en 1968, qu'incarner le méchant dans "Moonraker", un James Bond de 1979.
Né à Paris le 24 mai 1931, d'une liaison entre un officier anglais et une Française, Michael Lonsdale, parfaitement bilingue, a été élevé à Londres, puis au Maroc. "J'aime beaucoup jouer en anglais. C'est ma première langue donc évidemment, c'est un vrai plaisir qui vient de loin", expliquait-il à la RTS en 2013.
Revenu à Paris en 1947, sans certificat d'études ni baccalauréat, il fera des rencontres déterminantes qui lui permettront de monter sur les planches, travaillant notamment avec l'actrice Delphine Seyrig ou le metteur en scène Samuel Beckett.
afp/ther