Fernand Melgar quitte le cinéma. Rétrospective

Grand Format

Alain Hugi

Introduction

A l'occasion de la diffusion de son documentaire "A l'école des philosophes" mercredi sur la RTS, le réalisateur hispano-suisse se confie sur sa carrière de cinéaste et sur sa nouvelle vie en pleine nature.

Chapitre 1
A l'école des philosophes

Le Dzé - Fernand Melgar

Le documentaire "A l'école des philosophes" sera le dernier film de Fernand Melgar. Le cinéaste hispano-suisse, récompensé plus d'une cinquantaine de fois, a annoncé fin mars "tirer sa révérence" pour se consacrer à la protection de la nature.

"A l'école des philosophes" aborde le délicat univers des enfants en situation de handicap, en relatant la première année scolaire de cinq d'entre eux. Réalisé à partir de 500 heures de prises de vue, le film décrit les difficultés que rencontrent ces enfants, leurs parents et les accompagnateurs, mais aussi et surtout leurs joies. Véritablement lumineux, "A l'école des philosophes" a attiré plus de 35'000 spectateurs dans les salles en 2018. "Ce film est une réconciliation (avec le système). Il montre que tout être humain, quel qu'il soit, a une place dans cette société à condition qu'on lui donne sa chance", explique Fernand Melgar.

A l'école des Philosophes

La première projection du film s'est tenue lors de l'ouverture du Festival de Soleure de 2018, où il a provoqué une vive émotion parmi les 900 spectateurs qui s'y entassaient. Alain Berset, alors président de la Confédération, a contribué à rendre ce moment historique en nommant les cinq protagonistes par leurs prénoms, Albiana, Louis, Kenza, Léon et Chloé, et en déclarant que ce documentaire "changeait le regard sur l'inclusion de ces personnes". "Je me suis dit que le job était fait", confie le réalisateur, qui a toujours pris soin de donner la parole à ceux qui en sont privés.

>> Fernand Melgar raconte les difficultés du tournage et le bonheur que lui a procuré la réalisation de ce film :

Interview de Fernand Melgar [Le Matin Dimanche - Yvain Genevay]
Documentaires - Publié le 29 avril 2020

>> Lire : "A l'Ecole des Philosophes", Fernand Melgar frappe fort et Fernand Melgar: "Non, je n'ai pas un rôle de voyeur"

"A l'école des philosophes", 2018. Image et son: Fernand Melgar. Montage: Karine Sudan. Production: Le Dzé

Chapitre 2
La boucle est bouclée

RTS - Alain Hugi

Né en 1961 à Tanger (Maroc), Fernand Melgar part vivre clandestinement deux ans plus tard en Suisse, où son père travaille comme saisonnier. Il demeure caché avec sa soeur pendant plusieurs mois. Son expérience de vie comme "enfant du placard", le fait de n'avoir pu être appelé "Fernando" à l'école et les initiatives anti-migration Schwarzenbach qui ont bouleversé ses parents, ont fait naître en lui un besoin impérieux de raconter la vie de ceux que la société ne prend pas soin d'écouter, et indirectement de raconter sa vie.

La problématique de l'étranger, au sens large, constituera donc le liant de ses oeuvres. Il va dépeindre les enjeux humains de la migration, mais aussi interroger nos regards sur les questions identitaires ("Remue-ménage") et sur les différences corporelles et psychiques ("A l'école des philosophes"). "C'est la marge qui nous définit", répète à foison ce grand défenseur de l'altérité. Le documentariste va même jusqu'à revendiquer "un cinéma de la mauvaise conscience", qui aborde des enjeux de société mal connus ou tabous.

À défaut de changer le monde, le cinéma peut certainement faire la lumière sur ses zones d’ombre

Fernand Melgar

Se définissant comme un "cinéaste de milice", Fernand Melgar semble avoir atteint ses objectifs. Ses films et ses prises de position ont tous suscité des débats, voire même des polémiques. Certaines lois et pratiques ont été modifiées.

>> Lire : Fernand Melgar renonce à enseigner à la HEAD après ses propos sur le deal

>> Voir le portrait de Fernand Melgar à travers le prisme de ses documentaires provocateurs :

Cinéma Suisse: Fernand Melgar 2-10
Cinéma Suisse - Publié le 4 juillet 2013

"A travers chacun de mes films, c'est un peu mon histoire que je raconte", confie aussi le cinéaste naturalisé. Si l'immigration entre en résonance avec la vie de ses parents, le Lausannois se lance dans "EXIT" à la suite du décès de son premier enfant. Avec "A l'école des philosophes", il pose la dernière pierre qui manquait à son autobiographie cinématographique: "Je me suis retrouvé à l'école enfantine. Mon handicap d'alors, c'était que je ne parlais pas la langue de ce pays. L'école m'a donné les outils pour pouvoir communiquer avec les autres. Je me suis donc dit, la boucle est bouclée. Je peux passer à autre chose", analyse-t-il dans l'interview ci-dessous.

Autodidacte adepte du cinéma direct, Fernand Melgar estime que son approche est "très simple": "aimer les gens, aimer les écouter et trouver la bonne distance avec eux". Étalant ses tournages sur plusieurs mois, il a d'ailleurs gardé des liens étroits avec la plupart des protagonistes de ses films. Ses oeuvres aussi sont le fruit d'un travail d'équipe. Deux fidèles l'ont accompagné sur la plupart de ses projets: le caméraman Camille Cottagnoud et la monteuse Karine Sudan. A noter encore que la majorité des films ont été produits au sein de la société Climage et coproduits par la RTS. Tous sont disponibles gratuitement sur différentes plateformes, dont cette page. Que retiendra-t-il de sa carrière de cinéaste? "Je dis souvent à mes enfants qu'il ne faut pas avoir de problèmes dans la vie, qu'il faut avoir des solutions, qu'il faut aller de l'avant", nous confie-t-il sereinement.

>> Fernand Melgar explique pourquoi "la boucle est bouclée" :

Fernand Melgar. [RTS - Alain Hugi]
Documentaires - Publié le 29 avril 2020

Fernand Melgar se consacre désormais à la Nature. Depuis son pied à terre du Jura vaudois, il suit des formations en apiculture et en ornithologie. Son but ultime: sensibiliser les enfants à la beauté de la vie sauvage et à la nécessité de sa protection, sans écran interposé.

Chapitre 3
Album de famille - 1993

RTS/ Archives TSR

Après avoir réalisé plusieurs courts métrages et un long métrage pour la télévision, Fernand Melgar s'attaque au cinéma. Pour commencer sa carrière, il choisit de raconter l'histoire de ses parents en Suisse, un parcours plein de labeur et d'aigreur qui le marquera à jamais.

Le père de Fernand Melgar est un saisonnier venu du Sud de l'Europe, comme il y en a des centaines de milliers d'autres en Suisse, dans les années 50-60. Il souffre du mépris des Suisses envers lui, mais il souffre encore plus de vivre loin de son épouse et ses deux enfants. Il décide donc de faire venir illégalement sa famille. Après quelques mois passés à vivre cachés, les enfants vont à l'école mais les tensions perdurent. Même si elles sont refusées, les initiatives Schwarzenbach "contre l'emprise étrangère" brisent l'espoir des parents de se voir réconcilier avec les autochtones. Vingt-sept plus tard, ils retournent en Espagne, sans regret. "27 ans de vide", résume le père.

Album de famille
Climage - Publié le 22 janvier 2015

Ce portrait de famille intime et sans concession en a choqué plus d'un. Mais la presse l'a défendu, estimant qu'il laisse un goût amer mais nécessaire. Pour Freddy Buache, alors directeur de la Cinémathèque suisse, ce film est "l’évocation d’une période particulièrement déplorable de l’histoire suisse (...) qui devrait permettre à chacun de se reconnaître et de se juger". Le film a reçu le grand prix de l'Organisation internationale du travail.

Chapitre 4
Classe d'accueil - 1998

Après les travailleurs immigrés, Fernand Melgar veut passer la parole aux segundos. Le réalisateur projette de retrouver ses copains d'école sur la base d'une photo de 1967. Finalement, il donnera la parole aux nouveaux arrivés, des enfants de saisonniers et de requérants d'asile réunis dans une même classe d'accueil.

Basée à Crissier, la classe est composée de 14 élèves, âgés de 11 à 17 ans. Kurdes, bosniaques, portugais ou brésiliens, ces enfants et adolescents se confient sur leurs souvenirs dans leur pays d'origine et sur leurs espoirs en Suisse. Leurs interviews sont entrecoupées d'une virée qu'ils accomplissent avec leur maîtresse dans les Alpes, véritable bouffée d'air frais entre leur vie passée et leur avenir incertain.

Classe d'accueil
Climage - Publié le 22 janvier 2015

Juste après la diffusion du film, deux des enfants bosniaques ont été renvoyés dans leur pays, à peine sorti de guerre. "C'est incroyable tous ces efforts (en terme d'intégration) qui aboutissent à un grand coup de pied dans le derrière", observe Fernand Melgar.

Ce film a remporté le prix de la Jeunesse au Festival international médias Nord-Sud. Il a reçu aussi un bel accueil de la presse suisse et française, qui décrit ""un documentaire pudique" et "sans parti pris", qui "soulève quantité de questions".

Chapitre 5
Remue-ménage - 2002

Avec "Remue-ménage", Fernand Melgar aborde la question de l'altérité en dressant cette fois le portrait de Pascal, un père de famille aimant et investi, qui a pour seule différence d'être travesti. Si son épouse Carole le soutient indéfectiblement dans cette particularité, il n'en va pas de même des autres habitants de la petite ville de Moudon. Et surtout de sa mère, qui lui lance un procès pour lui faire retirer la garde de ses enfants.

En suivant ce carrossier attachant, qui se pare de robes moulantes et scintillantes le soir, Fernand Melgar livre une plongée poignante dans les épreuves qu'endure un couple hors-norme, en lutte permanente pour défendre son droit d'exister. Leurs quatre enfants (deux de leur union, deux de précédents mariages) semblent assister à ces batailles avec désinvolture, n'ayant pas besoin d'être convaincus que leur père est le meilleur des pères.

"Mon propos était de m'attacher au côté humain de ce couple, avec dignité et sans mise en scène", a expliqué le réalisateur à Claude Vallon de 24 heures.

Remue-ménage
Climage - Publié le 22 janvier 2015

Sacré meilleur documentaire au 18e Festival du film francophone de Namur, "Remue-ménage" est félicité pour sa caméra discrète qui ne pousse pas le spectateur au voyeurisme. La presse salue aussi la compassion du réalisateur, même si une journaliste se demandera s'il ne s'agit pas plutôt d'une "fausse-compassion intéressée".

Chapitre 6
EXIT - 2005

Avec "EXIT, le droit de mourir", Fernand Melgar met au grand jour une pratique encore peu connue du grand public: le suicide assisté. En filmant la mort en direct, avec tact mais frontalement, le réalisateur va faire connaître son nom au-delà du milieu du cinéma.

Au début des années 2000, le nouveau président de l'association Exit Suisse romande, le Dr Jérôme Sobel, met sur pied un service d'accompagnement concret et officiel pour l'assistance au suicide. La pratique figure dans le code pénal depuis 1942 mais elle est encore totalement tabou. Pendant deux ans, Fernand Melgar suit les accompagnateurs d'Exit. Il filme les nombreuses discussions qu'ils entretiennent avec les membres qui désirent mourir "dans la dignité". Il relève la souffrance des malades, de ceux qui ont droit à l'assistance au suicide comme de ceux qui en sont privés. Il dépeint la compassion de ces accompagnateurs bénévoles, dépassés par une demande qui explose mais convaincus du bien-fondé de leur démarche.

"Je redoutais toujours de tomber dans le voyeurisme, le pathos. Je ne voulais pas qu'on soit submergé par l'émotion, qu'on oublie l'essentiel: affronter de face notre propre fin", confiait Fernand Melgar au journaliste Antoine Duplan.

EXIT
Climage - Publié le 22 janvier 2015

Le film provoque une onde de choc en Suisse, suscitant malaise, reconnaissance, débats et interrogations législatives. De son côté, la presse salue la "délicatesse" et la "poignante densité" d'un documentaire qui parvient "à établir la proximité du regard empathique et la distance du point de vue ethnographique". Certaines voix reprochent toutefois au réalisateur de manquer de réserves face aux pratiques de l'association.

Le film a notamment reçu le prix du meilleur documentaire au Prix du cinéma suisse et le Golden Link Award de la meilleure coproduction européenne.

>> Lire : Exit Suisse romande durcit le cadre de son aide au suicide pour les couples et Le flou demeure en matière de suicide

Chapitre 7
La forteresse - 2008

Fernand Melgar renoue avec la problématique des migrants et propose "La forteresse", plongée dans le quotidien d'un Centre d'enregistrement et de procédure d'asile. C'est une première. Jamais auparavant un tel centre n'avait accueilli des caméras sans restriction.

Fuyant leur pays pour diverses raisons, des hommes, des femmes et des enfants sont arrivés au point crucial de leur voyage. Astreints à séjourner au centre fédéral de Vallorbe, dans le Jura vaudois, ils doivent désormais convaincre les autorités qu'ils sont en droit d'obtenir l'asile en Suisse. Pendant 60 jours, le réalisateur va suivre leurs auditions, en relayant leurs récits, leurs angoisses et leurs espoirs.

"Sans militantisme, ni populisme, j'ai simplement envie de montrer avec objectivité le vécu de ces personnes qui viennent en Suisse pour sauver leur vie ou dans l'espoir d'une existence plus digne", disait-il au journaliste Thierry Jobin.

La forteresse
Climage - Publié le 22 janvier 2015

Cette rencontre avec les requérants, le personnel administratif, mais aussi les infirmiers, les nettoyeurs et les aumôniers provoque un vif émoi en Suisse lors de sa sortie en 2008, deux ans après le succès en votation de la nouvelle procédure d'asile. Fini les discours manichéens qui définissent les requérants comme des abuseurs ou comme des victimes. Fernand Melgar livre une vision plus nuancée de la réalité, sans stigmatisation, ni angélisme et sans jamais tomber dans le voyeurisme, clame la critique à l'unisson.

Récompensé d'un Léopard d'or, ce documentaire, très attendu après la sortie du poignant "Exit", est le plus grand succès de Fernand Melgar, avec plus de 44'000 entrées.

Chapitre 8
Vol spécial - 2011

RTS / Fernand Melgar

Fernand Melgar décide de continuer de questionner le sort réservé aux immigrés, en pointant sa loupe sur les mesures de contrainte destinées aux étrangers qui refusent d'être rapatriés vers leur pays d'origine. Ce sont des requérants déboutés, des criminels étrangers ou des sans-papiers. Organisés par les autorités fédérales, ces vols spéciaux ont lieu dans les deux ans (aujourd'hui 18 mois) qui suivent la décision judiciaire. Pendant ce laps de temps, les personnes se trouvent en détention administrative dans un centre de renvoi. Fernand Melgar a posé sa caméra dans celui de Frambois, dans le canton de Genève.

A Frambois, une vingtaine de personnes vivent dans l'attente de leur renvoi. La plupart sont d'origine africaine. Certains vivent en Suisse depuis près de vingt ans. Certains ont une épouse et des enfants. Certains craignent pour leur vie. Aucun ne souhaite ce voyage de retour. Mais face aux lois suisses et à la machine administrative, ces étrangers ont très peu de marges de manoeuvre.

Vol Spécial

Pendant le tournage, un immigré est décédé lors d'un vol spécial pour l'Afrique dans lequel se trouvaient deux protagonistes du film. La sortie du documentaire, qui offre de comprendre cet événement hautement médiatisé de l'intérieur, a été très attendue. Le film a enregistré plus de 32'000 entrées en Suisse.

Salué par la presse pour "la banalité du mal" qu'il démontre, "Vol spécial" est sacré meilleur documentaire du Prix du cinéma suisse de 2012. Il reçoit aussi le prestigieux Prix Europa, ainsi que deux prix au Festival du film de Locarno. Mais le président de ce même festival, Paulo Branco, jette un pavé dans la marre en jugeant que "le film s'accompagne d'un fascisme ordinaire trop courant dans notre société, celui-là même qu'il prétend dénoncer". "Je ne fais pas des films en noir et blanc, où on se dit, ça ce sont les méchants, ça ce sont les gentils. Je ne montre pas des gardiens qui hurlent sur des détenus qui sont tous gentils. La réalité est plus complexe que ça", a répondu le documentariste.

>> Lire : Nouvelles pressions sur le centre de détention de Frambois (GE), Les méthodes de renvois forcés depuis la Suisse "posent problème" et Requérant mort à Zurich

Chapitre 9
Le monde est comme ça - 2013

RTS

Fernand Melgar est mandaté par la RTS et Arte pour prendre le pouls des protagonistes de "Vol spécial". Après avoir mis à nu les conditions de renvoi, le cinéaste expose les réalités de ces émigrés de retour dans leurs pays d'origine.

Avec la voix de Fernand Melgar en fil conducteur, le documentaire donne la parole à cinq migrants passés par Frambois. Les témoignages s'accumulent comme autant de coups portés à ces rideaux que l'on a tiré pour éviter de voir la misère. Ici une mère zambienne exhorte implacablement le jeune Wandifa à retourner en Suisse pour aider le reste de la famille. Là Geordry, le requérant orphelin débouté, raconte s'être fait dès son arrivée emprisonné et torturé pendant six mois pour "avoir sali l'honneur du Cameroun en demandant l'asile". Humiliées, ces personnes expulsées sont d'autant plus brisées que la plupart ont laissé femme et enfants en Suisse.

Le monde est comme ça

Primé lui aussi, ce film a été reconnu pour sa force et sa profondeur. Les critiques ont souligné que Fernand Melgar "tente de garder la distance nécessaire", malgré les destins qui forcent à la compassion.

Chapitre 10
L'abri - 2014

DR

Après ceux qui arrivent et ceux qui partent, Fernand Melgar se penche sur les migrants qui restent en Suisse sans avoir de domicile fixe. Pendant tout un hiver, il pose sa caméra dans l'abri de protection civile de la Vallée de la Jeunesse, à Lausanne, accompagné seulement de la preneuse de son Elise Shubs.

Le centre d'hébergement d'urgence accueille toutes les nuits une soixantaine de sans-abri, essentiellement des Roms et des Africains. Chaque soir, à l'ouverture des portes, le même "crève-coeur" tiraille les veilleurs: comment choisir qui peut rentrer et comment faire partir sereinement ceux qui vont devoir affronter la neige et les gelées? Pour les heureux élus, l'abri offre un lit et un repas chaud, véritable oasis dans un quotidien oppressé par l'incertitude des lendemains.

L'abri
Documentaires - Publié le 29 avril 2020

Avec près de 16'000 entrées, "L'abri" est le film de Fernand Melgar qui a attiré le moins de spectateurs depuis "Exit". "Peut-être parce qu’il dérange", déclare le cinéaste lors de la projection du documentaire à la Soupe populaire de Lausanne en octobre 2014. Une polémique va d'ailleurs apparaître lorsque Présence Suisse refuse de lui apporter un soutien à une diffusion internationale. "Je ne pense pas que ce film soit un vecteur idéal pour promouvoir la question migratoire suisse à l'international", explique Nicolas Bideau, directeur de l'organisme fédéral. "Une institution qui refuse d’exporter ce type de cinéma-là n’exerce rien d’autre qu’une forme de censure", déplore de son côté Fernand Melgar.

Pour sa part, la presse salue une fois encore le cinéaste, qui "a remplit son objectif de toujours aller au-delà des apparences et des préjugés", en offrant "une immersion indispensable" dans "le creuset des aspirations contradictoires de notre société". Le film a notamment reçu le Prix du Jury "Hors-les-Murs" au FIFDH de Genève.

Chapitre 11
Filmographie complète

  • 2020 Le métier de vivre (sera terminé par de jeunes cinéastes)

  • 2018 A l'école des philosophes

  • 2014 L'abri

  • 2013 Le monde est comme ça (TV)

  • 2011 Vol spécial

  • 2008 La forteresse

  • 2006 Limites invisibles (moyen métrage)

  • 2005 Le puits (installation)

  • 2005 La vallée de la jeunesse

  • 2005 EXIT, le droit de mourir

  • 2003 L'histoire, c'est moi (série de courts métrages: A table, J, A l'arrière

  • 2003 Premier jour (série de courts métrages): La vente, Le combat, l'ordination, l'inalpe, le stage, l'attente, la rentrée

  • 2002 Remue-ménage

  • 2001 Premier jour (série de courts métrages): L'apprentissage, la visite, l'arrivée

  • 1998 Classe d'accueil

  • 1997 Fous du jeu

  • 1995 Malika

  • 1993 Album de famille

  • 1993 Chante jeunesse !

  • 1991 Je zappe donc je suis (TV)

  • 1990 Chroniques cathodiques (série de courts métrages)

  • 1987 L'homme-nu

  • 1986 Le musée imaginaire

  • 1986 Primeurs

  • 1983 Performances au Musée Deutsch

>> Voir les courts métrages sur la page : RTS Climage