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Kirk Douglas, dernier grand monstre sacré d'Hollywood, est mort

L'acteur américain Kirk Douglas sur le plateau de Spécial Cinéma en 1989. [RTS]
Kirk Douglas, dernier grand monstre sacré d'Hollywood, est mort / Le Journal horaire / 29 sec. / le 6 février 2020
l'acteur Kirk Douglas, fils d'immigrés juifs désargentés devenu une icône de l'âge d'or d'Hollywood, est mort mercredi à l'âge de 103 ans, a annoncé son fils Michael Douglas.

"C'est avec une immense tristesse que mes frères et moi vous annonçons que Kirk Douglas nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 103 ans. Pour le monde, il était une légende, un acteur de l'âge d'or du cinéma (...) mais pour moi et mes frères, Joel et Peter, il était simplement papa", écrit Michael Douglas sur sa page Facebook.

>> Lire aussi : Kirk Douglas, le fils de chiffonnier devenu légende d'Hollywood

De son vrai nom Issur Danielovitch Demsky, Kirk Douglas était né le 9 décembre 1916 à Amsterdam, petite ville de l'Etat de New York. Malgré son enfance misérable, ou peut-être à cause d'elle, ce fils de chiffonnier juif ayant fui la Russie n'avait d'yeux que pour le cinéma.

"Un homme en colère"

"Je resterai toute ma vie un homme en colère", disait-il. "Elle a été le moteur de ma vie, une colère immense contre l'injustice". Colère contre son enfance aussi. Enfance misérable à la David Copperfield où il souffre en outre de l'antisémitiste et de l'indifférence d'un père alcoolique et analphabète.

>> Extrait d'un entretien avec Kirk Douglas en 1989 à l'occasion de la sortie de ses mémoires :

Le fils du chiffonnier
Le fils du chiffonnier / Spécial cinéma / 3 min. / le 30 janvier 1989

Après s'être enrôlé dans la Marine durant la Seconde Guerre mondiale, il décroche de petits rôles avant de rencontrer enfin le succès avec un rôle de boxeur acharné dans "Le Champion".

Hollywood lui ouvre ses portes et il enchaîne les films, une centaine au total, dont les meilleurs sont devenus des classiques: "20.000 lieues sous les mers" (1954), "Les Sentiers de la gloire" (1957) de Stanley Kubrick, qu'il retrouve pour "Spartacus" (1960) un péplum qui en fait une vedette mondiale.

Acteur engagé, proche depuis toujours des démocrates, Kirk Douglas a l'audace, en pleine chasse aux sorcières maccarthyste dans les années 1950, d'embaucher un scénariste figurant sur la liste noire des personnes accusées de sympathies communistes.

Le grand regret des Oscars

Malgré la gloire, les succès et trois nominations dans les années 1950, il n'a jamais obtenu d'Oscar au cours de sa carrière, son grand regret.

Il l'avait eu à portée de main avec "Vol au-dessus d'un nid de coucou", réalisé par Milos Forman en 1975, mais le rôle principal lui avait filé sous le nez. "C'est une tragédie pour moi. C'est Nicholson qui a eu le rôle et il a eu un Oscar. Et moi je n'en ai pas...", avait avoué Kirk Douglas.

La légende d'Hollywood aura dû attendre 1996 pour remporter un Oscar d'honneur récompensant l'ensemble de sa carrière. Il venait de subir une attaque cérébrale qui l'avait laissé paralysé d'un côté du visage, ce qui ne l'avait pas empêché de monter sur scène pour recevoir son prix et prononcer un discours.

Encore sur scène en 2009

Après une attaque cardiaque en 2001, il avait retrouvé le chemin des plateaux pour "Une si belle famille", où il figurait en 2003 aux côtés de son fils Michael, de son petit-fils Cameron et de son ex-femme Diana Dill.

En 2009 encore, Kirk Douglas était remonté sur les planches d'un théâtre portant son nom près de Los Angeles pour quatre représentations d'un one-man show autobiographique.

>> Kirk Douglas en tournage à Caux (VD) pour "Une fois ne suffit pas" en 1974 :

Kirk Douglas
En tournage à Caux / Un jour une heure / 1 min. / le 5 avril 1974

agences/br

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