"À la recherche de l'homme à la caméra" lauréat du Prix de Soleure
> La 55e édition des Journées de Soleure s'est tenue jusqu'à mercredi. Pas moins de 179 courts, moyens et longs métrages ont défilé sur les neuf écrans dévolus au cinéma suisse, dont 21 premiers films de long métrage et 21 premières de toutes les régions du pays. Les oeuvres évoquant la guerre, les réfugiés et le changement climatique ont tenu le haut de l'affiche.
> Doté de 60'000 francs, le Prix de Soleure a été remis au documentaire "À la recherche de l'homme à la caméra" de la réalisatrice Boutheyna Bouslama. Neuf documentaires et trois fictions, qui s'illustrent par leur humanisme, étaient en compétition. Le Prix du public, doté de 20'000 francs, rassemblait sept fictions et cinq documentaires.
> Pour la première fois, dans la catégorie des courts métrages (moins de 59 minutes), le nombre de films de réalisatrices est pratiquement égal au nombre de films réalisés par des hommes.
"À la recherche de l’homme à la caméra" primé
Un documentaire sur les traces des disparitions forcées en Syrie
Le jury du Festival de Soleure a remis mercredi son prix au documentaire "À la recherche de l'homme à la caméra" de la réalisatrice tunisienne Boutheyna Bouslama. Ce film, consacré aux disparitions forcées en Syrie, plonge dans les horreurs des prisons syriennes, dont beaucoup de détenus ne sont jamais sortis.
Plus de 100'000 personnes auraient disparu en Syrie depuis le début de la révolution en 2011, selon l'ONU, victimes pour la plupart d'une détention arbitraire entre les mains des forces gouvernementales. Parmi eux, Oussama, vidéaste et activiste, que la réalisatrice Boutheyna Bouslama tente désespérément de retrouver. "C'est un ami d'enfance qui a disparu", raconte-t-elle mercredi au 12h30.
Un travail sous surveillance
La légende raconte qu'en Syrie, un citoyen sur deux est lié de près ou de loin aux services secrets. Autant dire qu'en s'emparant de ce sujet, la cinéaste savait qu'elle serait surveillée de très près par le régime. "Pendant le tournage et le travail de recherche qui a duré quatre ans, je sais qu'il y avait un regard très méticuleux sur ce que je faisais", explique Boutheyna Bouslama. "Parce que c'est sur ça que va tenir un régime oppressif: sur cette peur qu'ont les gens de s'exprimer."
Malgré les menaces, le documentaire donne la parole aux défenseurs des droits humains, pour la plupart aujourd'hui exilés. Des activistes qui, comme la réalisatrice, craignent de ne jamais retrouver "l'homme à la caméra" disparu du jour au lendemain, comme des dizaines de milliers d'autres Syriens.
Samir distingué par le Prix du public
Autre récompense, autre génération: le réalisateur zurichois Samir, âgé de 64 ans, a été distingué par le public du festival. Il reçoit 20'000 francs. Dans sa fiction "Baghdad in my Shadow", le cinéaste irako-suisse domicilié à Zurich raconte l'histoire d'une communauté irakienne en exil à Londres, dont la destinée prend soudain un tournant dramatique.
Trois pionnières du Nouveau Cinéma Suisse à l'honneur
Section Histoires du cinéma suisse
La section Histoires du cinéma suisse des Journées de Soleure est consacrée au travail de Paule Muret, réalisatrice et productrice valaisanne, de Patricia Moraz et Christine Pascal. Cinq films de fiction réalisés par les trois réalisatrices, auteures, productrices et actrices dans les années 1977 à 1991 sont proposés à lʹenseigne de "Les copines font leur cinéma".
Quatre nominations pour le film "Le milieu de l'horizon"
Prix du cinéma suisse 2020
Le film "Le milieu de l'horizon" de la réalisatrice lausannoise Delphine Lehericey est nominé quatre fois pour le Prix du cinéma suisse 2020. La nouvelle a été annoncée jeudi soir lors des 55e Journées de Soleure.
"Le milieu de l'horizon" est nominé dans les catégories "meilleur film de fiction" (Delphine Lehericey), "meilleur scénario" (Joanne Giger), "meilleure interprétation masculine" (Luc Bruchez) et "meilleure musique de film" (Nicolas Rabaeus). Le film est sorti dans les salles en octobre dernier.
Trois films sont nominés dans trois catégories: "Baghdad in my shadow" de Samir (fiction, scénario et montage), "Bruno Manser - La voix de la forêt tropicale" de Niklaus Hilber (fiction, interprétation masculine et montage) et "Moskau Einfach!" de Micha Lewinsky (fiction, scénario et interprétation féminine). "Les particules" de Blaise Harrison est nominé dans la catégorie "meilleur film de fiction".
Chronique satirique
"120 secondes" se rit des Journées de Soleure
Le réalisateur suisse Tommy Küng, réalisateur du film "Die Entwicklung der Wut", est invité aux Journées de Soleure.
"Mon cousin anglais" de Karim Sayad
En lice pour le Prix de Soleure
"Mon cousin anglais" réalisé par le Lausannois Karim Sayad est en lice pour le Prix de Soleure 2020.
Le film raconte l'histoire, d'un immigré algérien en Angleterre. Tiraillé entre son travail sur l'île britannique et l'envie de retourner au pays.
"Citoyen Nobel" de Stéphane Goël
Un passage de l'ombre à la lumière
Avec son documentaire "Citoyen Nobel", le réalisateur lausannois explore les bouleversements provoqués dans l'existence de Jacques Dubochet, de la remise de son Prix Nobel en 2017 à sa participation aux différentes manifestations pour le climat.
Un passage de l'ombre à la lumière qu'a suivi le réalisateur lausannois Stéphane Goël. Son documentaire est présenté vendredi et dimanche dans le cadre des Journées de Soleure puis sera visible sur les écrans romands à partir du 4 mars.
Le film de fiction "Moskau Einfach!", une comédie grand public sur le scandale des fiches de Micha Lewinsky, a donné le coup d'envoi de la 55e édition du festival.
Avec ce film, Micha Lewinsky s'attaque avec humour à un pan de l'histoire difficile à digérer pour la plupart de nos concitoyens. C'est une pierre de plus à l'édifice de l'histoire de notre pays projetée sur grand écran.
Journées de Soleure, 55e édition
Première édition pour la nouvelle directrice Anita Hugi
Les 55e Journées de Soleure débutent ce mercredi avec à leur tête une nouvelle directrice, la Biennoise Anita Hugi. A l'affiche, 179 oeuvres de tout genre et toute durée sur 600 films créés en Suisse, relève-t-elle.
Une nouvelle directrice pour les journées de Soleure
Interview d'Anita Hugi
Les Journées de Soleure ont une nouvelle directrice. La journaliste, auteure et productrice Anita Hugi succède à Seraina Rohrer à la tête du festival du cinéma suisse. Elle dirige la programmation du Festival international du film sur l'art de Montréal depuis 2016.
Il fut l'un des premiers à s'intéresser de près au cinéma suisse d'avant Tanner, Soutter et Goretta. En 1988, Hervé Dumont consacre un livre-somme à l'histoire du cinéma helvétique de ses débuts jusqu'en 1965. A l'heure où s'ouvre la 55e édition des Journées de Soleure, retour sur cette passionnante épopée.