Dans "Toute ressemblance", Franck Dubosc incarne un présentateur du téléjournal égocentrique et assoiffé de pouvoir. Michel Denisot, dont c'est le premier film, n'a voulu viser personne. Pourtant, il fait en sorte que tout le petit monde de l'audiovisuel se sente un peu concerné par ce personnage. A commencer par le célèbre journaliste Patrick Poivre d'Arvor qui, dès la bande annonce, dément toute ressemblance.
Tout au long du film, le réalisateur prend un malin plaisir à brouiller les pistes, mais revendique en interview la véracité des anecdotes récoltées au fil de sa carrière.
C'est une compilation de choses vraies que j'ai vues, que j'ai côtoyées. C'est la réalité aménagée pour le cinéma. C'est emmener le public dans l'envers du décor, voir ce qui se passe en coulisses dans ce monde-là.
La chute d'un homme et d'une époque
"C'est un film qui se déroule aujourd'hui, en 2019, la télévision n'a plus le pouvoir qu'elle avait", explique Michel Denisot. Le film dépeint des coulisses peu reluisantes où se bousculent des journalistes obsédés par leurs scores à l'audimat menacés par les réseaux sociaux.
On voit très bien qu'il [le héros du film] fait plus d'audience au moment de sa chute sur les réseaux sociaux qu'au journal télévisé. Donc c'est ça aussi l'histoire. A un moment donné, c'est la chute d'un homme, c'est la chute d'une époque.
Pourtant le film peine à développer une dimension réellement critique. Reste quelques scènes croustillantes inspirées d'une histoire vraie: celle d'un présentateur vedette, visiblement assez content d'avoir quitté le monde des médias.
Sophie Iselin/ld