"Le Dindon" de Feydeau, ce sont des portes qui claquent, de l'absurde, des cocus, des répliques qui fusent et beaucoup d'équivoque. Le réalisateur et comédien Jalil Lespert s'est emparé de ce classique du vaudeville et l'a transposé librement à la fois sur grand écran et dans les années 60.
Monsieur de Pontagnac (Guillaume Gallienne) a eu un coup de foudre pour une jolie jeune femme. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que celle-ci n’est autre que Victoire (Alice Pol), la femme de l'un de ses amis, Vatelin (Dany Boon). Et si le notaire le prend plutôt bien, Victoire, elle, n’est pas si simple à manipuler. Et quand entrent dans l’arène Rediop (Ahmed Sylla), soupirant de Victoire, et Suzy, ancienne flamme de Vatelin, le jeu se corse encore. "Et ne sera pas le dindon qui croit!", sourit le réalisateur.
La musique, amorce des sentiments
L'univers sonore du "Dindon" est signé Ludovic Bource, compositeur notamment de la musique des films "The Artist" et "OSS 117". Dans ses films, Jalil Lespert accorde une place importante à la musique, qui éveille des sensations et des sentiments. "Pour ce film, j'avais besoin d'un musicien de cinéma, qui comprenne toute l'intelligence du texte, l'accompagne et le porte", explique-t-il.
Un rythme effréné
Pour sa première comédie en tant que réalisateur, Jalil Lespert a choisi Feydeau pour son "efficacité redoutable" et son rythme effrené. Aux côtés du co-scénariste Guillaume Gallienne, également acteur dans le film, il a travaillé à resserrer le propos en 1h30, la pièce originale durant 3h20.
La transposition dans les années 60 s'est faite par analogie aux comédies de ces années-là, celles de Gérard Oury, Bourvil, de Funès. Car pour Jalil Lespert, Feydeau est en quelque sorte "le père de ces comédies à la française, ces comédies d'acteurs aux dialogues ciselés qui reposent essentiellement sur la qualité de jeu".
Propos recueillis par Julie Evard et Linn Levy
Adaptation web: Melissa Haertel