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Blaise Harrison filme le pays de Gex, à la fois rural et technologique

Le réalisateur franco-suisse Blaise Harrison signe son premier long métrage "Les Particules".
Le réalisateur franco-suisse Blaise Harrison signe son premier long métrage "Les Particules". / 12h45 / 10 min. / le 3 septembre 2019
Tourné en décors naturels, avec des comédiens amateurs, "Particules", du Franco-suisse Blaise Harrison, mélange documentaire et fiction aux tonalités fantastiques. Le film sort ce mercredi dans les salles.

"Les Particules", du Franco-suisse Blaise Harrison, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs, lors du dernier festival de Cannes. Il a également été sélectionné en compétition internationale du Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF) cet été. Une exposition médiatique bienvenue pour un film atypique et à petit budget. "Comment faire pour que le public aie envie de voir un film sur l'adolescence et la physique quantique? Etre sélectionné en festival, attirer l'attention des journalistes et rencontrer le public, c'est vraiment une chance", dit Blaise Harrison.

Diplômé de l'ECAL en 2003, Blaise Harrison rappelle au micro de la RTS tout ce qu'il doit à son directeur, Pierre Keller, cet "homme haut en couleurs", décédé cet été à 74 ans. "Je n'avais pas de bac et pas les conditions requises, Pierre Keller m'a donné ma chance", se souvient le Franco-Suisse de 39 ans, qui a passé son adolescence dans le pays de Gex, cette terre prise entre la haute chaîne du Jura et Genève, qui est aussi un reflet du monde et de ses diversités linguistiques.

A priori, c'est un paysage banal, avec des lotissements, des champs, des fermes et de petits centres-villes, sauf qu'il est traversé par le LHC, l'accélérateur de particules du CERN, le plus puissant du monde.

Blaise Harrison, à propos de sa terre natale, le pays de Gex

Le réalisateur est tellement attaché à sa terre natale qu'il y a tourné tous ses courts-métrages. C'est aussi dans le pays de Gex qu'il a choisi tous ses comédiens amateurs. "J'ai tourné chez eux, en lumière naturelle", précise cet admirateur du film de Bruno Dumont "La Vie de Jésus". "J'ai découvert le film à l'ECAL. Dumont est né sur les lieux de son tournage. C'était la première fois que je voyais la France comme ça".

A l'intérieur du gigantesque labotatoire

Le CERN n'est pourtant pas le sujet du film. Ce qui intéresse Blaise Harrison, c'est la solitude de l'adolescence. "Ce rapport entre ce qui se passe en surface et ce qui se passe en sous-sol me permettait de raconter les inquiétudes de mon personnage principal face à un monde qu'il voit changer, alors que c'est peut-être lui qui est en train de se transformer."

Même s'il lui a fallu du temps pour recevoir toutes les autorisations, le réalisateur a pu tourner à l'intérieur du gigantesque laboratoire. "Les physiciens étaient un peu méfiants surtout s'agissant d'une fiction à caractère fantastique, qui suppose que peut-être le CERN pourrait être responsable des étranges phénomènes et perturbations dont le personnage est témoin".

A l'arrivée pourtant, le film a été apprécié au point d'être inclus dans le ciné-club du CERN.

Propos recueillis par Xavier Alonso/mcm

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