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Rétrospective: les quinze meilleurs films de 2018

Une image tirée "The House That Jack Built" de Lars von Trier. [Zentropa Entertainments / Centre / Collection ChristopheL]
Une image tirée "The House That Jack Built" de Lars von Trier. - [Zentropa Entertainments / Centre / Collection ChristopheL]
Trois critiques cinéma de la RTS proposent les cinq meilleurs films visionnés cette année. Et comme Raphaële Bouchet, Philippe Conguisti et Rafael Wolf ont chacun une sélection différente, la cuvée 2018 compte quinze longs métrages.

Les choix de Raphaële Bouchet

"Burning", de Lee Chang-dong

Où l'on croise un Gatsby d'aujourd'hui, un chat et même une mandarine invisible. Dense, haletant, profondément mystérieux.

"Sophia Antipolis", de Virgil Vernier

Une dose de polar, de film social, choral et fantastique. Soit un objet indescriptible, mais sublime et incandescent.

"Heureux comme Lazarro", d’Alice Rohrwacher

Fable mystico-terrienne éblouissante par sa liberté d'écriture, sa tonalité politique, le regard doux de son héros naïf et hors du temps.

"Les Veuves", de Steve McQueen

Ou comment allier l'acuité politique, la beauté de la mise en scène au pur plaisir du film de casse.

"Fortuna", de Germinal Roaux

La crise migratoire vue par un auteur qui ose tout: l'extrême rigueur de la forme et l'âpreté du sujet, casse-gueule par excellence. Le résultat tient du miracle.

>> A voir: un sujet du 19h30 sur "Fortuna" :

"Fortuna" raconte l'histoire d'une jeune réfugiée éthiopienne accueillie à l'hospice du Simplon
"Fortuna" raconte l'histoire d'une jeune réfugiée éthiopienne accueillie à l'hospice du Simplon / 19h30 / 2 min. / le 11 avril 2018

Les choix de Philippe Congiusti

"The House That Jack Built", de Lars Von Trier

Parce que quand Lars Von Trier signe une comédie, c'est drôle, violent, drôle, misogyne, drôle, féroce, drôle, dérangeant, drôle, grinçant, drôle, malsain, drôle, jouissif, avec un casting d'enfer, une mise en scène démente et un montage malin.

"Au Poste", de Quentin Dupieux

Parce que Quentin Dupieux est le cinéaste français le plus dingue, le plus inspiré, le plus audacieux, et que sa revisite loufoque de "Garde à Vue" emprunte la voix d'un surréalisme digne d'un Blier absolument jubilatoire.

"Chris The Swiss", de Anja Kofmel

Parce que l'histoire vraie de ce journaliste mercenaire est folle, que l'enquête d'Anja Kofmel pose des questions qui bousculent, que l'animation apporte un supplément de poésie dans un documentaire qui montre à quel point la guerre, c'est moche.

"Girls With Balls", de Olivier Afonso

Parce Olivier Afonso réalise un pur délire déjà culte avant même d'avoir trouvé un distributeur, une comédie où Denis Lavant incarne un gourou barman chasseur muet menaçant, Artus un coach de volley colérique, OrelSan un hallebardier cow-boy conteur aux textes débiles, Guillaume Canet un chef scout qui se fait exploser la tête. Les 77 minutes de ce calvaire comique pour une équipe de volleyeuses rageuses qui zigouillent les chasseurs qui les traquent sont un condensé de kif rigo(re)lo! Go go go les Falcon!

"L’Homme Qui Tua Don Quichotte", de Terry Gilliam

Parce que Terry Gilliam est un génie qui s'est battu contre des moulins toute sa vie pour réaliser cet autoportrait à peine masqué, qu'il serait injuste de le snober dans ce top 5. En plus, sa proposition est une réussite totale bourrée de trouvailles, d'idées de mise en scène et d'humour.

Les choix de Rafael Wolf

"Leto", de Kirill Serebrennikov

Une bulle de liberté, mélancolique et vibrante, qui ressuscite la scène rock'n'roll et underground de l'URSS des années 80.

"Roma", d’Alfonso Cuaron

Cuaron filme sa recherche du temps perdu dans la mémoire ressuscitée d'un Mexique hors du temps et de l'espace.

"La douleur", d’Emmanuel Finkiel

La voix et les fantômes de Duras reprennent vie dans un film suffocant, d'une émotion sidérante, hanté par le deuil et l'attente.

"Phantom Thread", de Paul Thomas Anderson

Le portrait en creux du cinéaste à travers la figure d'un couturier génial et mortifère.

"Mektoub my love: Canto Uno" d’Abdellatif Kechiche

Trois heures de lumière, de corps, de désir, de plaisir, de drague, de danse, de bouffe, et de cinéma.

Réalisation web: Olivier Horner

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