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Le modèle de "L'Origine du monde" de Courbet aurait été enfin identifié

"L'origine du monde" (1866) de Gustave Courbet, au musée d'Orsay à Paris. [AFP - SEBASTIEN BOZON]
"L'origine du monde" (1866) de Gustave Courbet, au musée d'Orsay à Paris. - [AFP - SEBASTIEN BOZON]
La femme de "L'Origine du monde", le célébrissime nu de Gustave Courbet du XIXe siècle, a été identifiée. Elle s'appellerait Constance Quéniaux, une ancienne danseuse de l'Opéra de Paris, selon un livre à paraître début octobre.

Plusieurs noms ont été avancés au cours de l'histoire pour tenter d'identifier la femme qui servit de modèle à Gustave Courbet pour cette peinture mondialement connue exposée au musée d'Orsay, exécutée en 1866 à la demande du diplomate ottoman Khalil-Bey, figure flamboyante du Tout-Paris des années 1860.

En 1866, Constance Quéniaux a 34 ans. Elle ne danse plus depuis 1859 et est une des maîtresses de Khalil-Bey dans ce Paris des courtisanes, lorettes, grisettes, cocottes ... Ces femmes, dont de nombreuses danseuses, riches ou pauvres, contraintes ou volontaires, sont entretenues par des hommes.

Enigme vieille de 152 ans

La découverte racontée par Claude Schopp dans "L'Origine du monde, vie du modèle", à paraître le 4 octobre chez Phébus, est le fruit du hasard.

C'est en travaillant sur la correspondance d'Alexandre Dumas fils et de George Sand que le grand spécialiste français de Dumas père et fils, Goncourt de la biographie en 2017, a résolu une énigme vieille de 152 ans.

afp/olhor

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Plusieurs identités du modèle ont circulé

Avant la découverte de Claude Schopp, plusieurs noms avaient circulé quant à l'identité du modèle. On a ainsi évoqué Joanna Hiffernan, maîtresse de Courbet durant l'été 1866, dont la rousseur irlandaise et la carnation blanche correspondent peu à ce que dévoile le tableau, ou celui de Jeanne de Tourbey, maîtresse du diplomate ottoman, mais figure trop en vue pour tenir le rôle de modèle.

La noirceur de la chevelure de Constance et ses "beaux sourcils noirs", loués par la critique lorsqu'elle dansait à l'Opéra, sont plus conformes à la luxuriante pilosité du modèle, explique notamment Sylvie Aubenas, directrice du département des estampes et de la photographie de la BnF à qui Claude Schopp a fait part de sa découverte.