L'expo futuriste du Musée romain confronte mythes et réalité

L’exposition fait rencontrer les grands mythes grecs des péchés d’orgueil pour expliquer les dérives de nos sociétés.

Exposition futuriste, "Trop c'est trop" propose aux visiteurs d'entrer dans un faux supermarché, Hubris (orgueil en grec), face au pire de ce que les hommes ont inventé pour satisfaire leur ego ou leur démesure. Jusqu'à se prendre pour Dieu. Mais les grecs qui s'y étaient essayé ont tous mal fini, de Dédale à Prométhée en passant par le roi Midas.

Un marché d'anticipation

Bienvenue chez Hubris, le magasin futuriste et d'anticipation qui propose des berlingots de lait maternel humain produit par des vaches modifiées, des poulets à quatre cuisses, toute une gamme de spermatozoïdes triés, sélectionnés pour obtenir un bébé parfait, ou encore un carton contenant un très joli chat rose hypoallergénique, génétiquement modifié et des Smartbox "grand frisson" pour aller chasser le bébé phoque.

Confronter mythes antiques aux dérives actuelles

Futuriste, fantasmé, démesuré, ce magasin représente le lieu de nos désirs et de nos fantasmes de toute puissance, d'immortalité et de bonheur. Hubris est un "vrai-faux" magasin, scénographie originale et ludique, créé de toutes pièces par l’équipe du musée romain de Vidy, qui met face à face dans cette exposition les mythes de l’Antiquité et les avancées technologiques d'aujourd'hui.

Ce que l'on voit à travers cette exposition, c'est que l'infinie bêtise humaine se tapit dans un décalage entre l'ampleur et l'accélération de moyens apocalyptiques et une réflexion éthique et humaniste qui patine un peu.

Questionner les limites

"Trop, c’est trop" confronte les "progrès" technologiques et scientifiques actuels aux mythes du passé pour questionner les limites. A travers ces objets de consommation mi-réels, mi-fantasmés, l’exposition soulève les limites entre le progrès et la dérive, le rêve et le cauchemar.

>> Vue de l'exposition "Trop c'est trop!" :

Face à ces objets du futur, les mythes sont expliqués à travers des vitrines placées au centre de chaque section du supermarché. Ils sont confrontés aux enjeux du présent tels que la manipulation génétique, la robotique, le transhumanisme, cette idéologie qui promet d’augmenter nos capacités, de repousser les limites du corps, de retarder le vieillissement. Et pourquoi pas de repousser la mort.

Laurence Froidevaux/ld/mh

"Trop c'est trop!", Musée romain de Lausanne-Vidy, jusqu'au 7 janvier 2018.