A la Biennale de Venise, le projet suisse "Neighbours" lorgne du côté du Venezuela
Considérée comme l'événement le plus important dédié à l'architecture dans le monde, la Biennale de Venise a ouvert ses portes samedi avec la remise des très convoités Lions d'or. Le prix de la meilleure contribution nationale est venu récompenser le Brésil pour son pavillon intitulé "Terra" (Terre). Le Lion d'or du meilleur participant a été attribué à "DAAR", d'Alessandro Petti et Sandi Hilal, tandis que l'architecte nigérian Demas Nwoko (88 ans) a été honoré d'un Lion d'or spécial.
Cette 18e édition présente les projets et les idées de 89 participants de différents pays, dont la moitié provient d'Afrique ou de la diaspora africaine. De plus, le public peut visiter 64 pavillons nationaux.
Le projet suisse "Neighbours""
Pour la Suisse, c'est le projet "Neighbours" ("Voisins") de l'artiste Karin Sander et l'historien en architecture Philip Ursprung, tous deux professeurs à l'École polytechnique fédérale de Zurich, qui a été retenu.
Cette installation s'intéresse aux relations aussi bien architecturales que politiques entre le pavillon suisse de la Biennale de Venise, construit en 1952 par Bruno Giacometti, l'un des frères du grand artiste Alberto Giacometti, et le pavillon vénézuélien, bâti en contigu en 1954 par l'architecte italien Carlo Scarpa.
L'artiste Karin Sander et l'historien en architecture Philip Ursprung devant leur projet "Neighbours" présenté à la Biennale de Venise. [Gaetan Bally - Keystone]
"Pendant longtemps, on ne savait même pas qu'ils étaient voisins", explique à la RTS Philip Ursprung. Il y a un mur qui les sépare et qui les éloigne aussi. On ne voit pas du tout de l'autre côté. Cela signifie que beaucoup de gens ne savaient même pas que ces deux pavillons étaient réunis. Nous essayons aujourd’hui d'ouvrir ce mur et de voir si nous pouvons changer le quartier".
"Nous n'avons pas exposé d’objets ici", détaille quant à elle l'artiste Karin Sander. Nous avons construit des bancs avec le mur que nous avons abattu. Des bancs que nous démonterons pour refaire le mur. Ce sont des stratégies un peu passéistes, car nous souhaitons travailler avec ce qui est là".
Un laboratoire du futur
Cette année, la Biennale est placée sous le thème "The Laboratory of the Future" (Le laboratoire du futur). Elle met en lumière le rôle de l'architecture et de la construction en termes de durabilité, notamment en période de changement climatique.
Sous le patronage de l'architecte et écrivaine ghanéenne-écossaise Lesley Lokko, l'exposition aborde des thèmes tels que la décolonisation et la décarbonisation. Elle ne raconte pas seulement une histoire unique, mais "plusieurs histoires reflétant le kaléidoscope confus et extraordinaire d'idées, de contextes, d'aspirations et de significations", a-t-elle déclaré.
aq avec ats
Biennale d'architecture de Venise, à découvrir jusqu'au 26 novembre 2023