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Léon Spilliaert et sa mer du Nord s'invitent à l'Hermitage

La Fondation de l'Hermitage à Lausanne consacre une rétrospective à Léon Spilliaert, l'un des grands artistes belges du 20e siècle
La Fondation de l'Hermitage à Lausanne consacre une rétrospective à Léon Spilliaert, l'un des grands artistes belges du 20e siècle / 19h30 / 2 min. / le 31 janvier 2023
La Fondation de l'Hermitage à Lausanne consacre une grande rétrospective au peintre Léon Spilliaert. L'exposition "Avec la mer du Nord..." réunit une centaine d'oeuvres de l'un des artistes belges les plus importants du XXe siècle.

Léon Spillaert n'est pas un inconnu à l'Hermitage. La Fondation lausannoise a déjà exposé quelques-unes de ses oeuvres à deux reprises, lors d'une exposition consacrée à la Belgique et d'une autre sur le thème de l'ombre. "Avec la mer du Nord..." regroupe cette fois-ci une centaine d'oeuvres provenant de 54 collections différentes. Il faut dire que le parcours de Léon Spilliaert fascine, non seulement pour son originalité mais aussi parce que le peintre est prolifique. Plus de 4500 oeuvres de sa main sont actuellement connues.

Né en 1881 à Ostende, dans une famille bourgeoise, Léon Spilliaert est un enfant introverti et rêveur. A l'école déjà, il remplit ses cahiers de dessins étranges qui réinventent le monde qui l'entoure. Après un bref passage à l'Académie de Bruges, Léon Spilliaert développe rapidement son propre style en autodidacte.

Tableau du peintre Léon Spilliaert, "La Nuit" (1908). [Propriété de l’État belge, collection de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Luc Schrobiltgen, Bruxelles]
Tableau du peintre Léon Spilliaert, "La Nuit" (1908). [Propriété de l’État belge, collection de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Luc Schrobiltgen, Bruxelles]

L'encre de Chine, son alliée la plus fidèle

Ayant grandi au bord de l'eau, la mer est l'une des principales sources d'inspiration de l'artiste. Dans ses autres thèmes de prédilection, on trouve aussi les femmes, d'étranges natures mortes et des autoportraits saisissants.

Au niveau technique, le peintre belge n'utilise pas la peinture à l'huile comme ses homologues de l'époque, mais l'encre de Chine. Il fait d'ailleurs beaucoup usage du lavis qui consiste à prendre une seule couleur qu'on dilue plus ou moins, selon l'intensité voulue.

Un peintre pas comme les autres

Léon Spilliaert, "Autoportrait aux masques", 1903. [Musée d'Orsay - Fonds des dessins et miniatures, collection du musée d'Orsay]
Léon Spilliaert, "Autoportrait aux masques", 1903. [Musée d'Orsay - Fonds des dessins et miniatures, collection du musée d'Orsay]

"Léon Spilliaert refuse de faire comme tout le monde", déclare d'emblée à la RTS la commissaire de l'exposition, Anne Adriaens-Pannier. "Quand il expose, il choisit des sujets qui ne sont pas à la mode, comme des flacons en noir et blanc ou des intérieurs qui ne sont ni jolis ni élégants".

L'artiste surprend aussi par ses cadrages, poursuit la commissaire. "Il ose couper l'image même à des endroits où on se dit 'c'est quelque chose qu'on ne peut pas faire', mais qui donne la possibilité d'imaginer une ampleur beaucoup plus grande à l'espace autour de lui. C'est ce qui explique pourquoi les photographes et les cinématographes sont si friands de son oeuvre".

Sujet TV: Julie Evard

Adaptation web: Sarah Clément

Léon Spilliaert, "Avec la mer du Nord...", Fondation de l'Hermitage, Lausanne, jusqu'au 29 mai 2023.

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