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C'est beurk! L'Alimentarium consacre sa nouvelle exposition au dégoût

Du vin de souris de Corée du Sud exposé à l'Alimentarium dans le cadre de l'exposition "The food we love to hate". [Keystone - Laurent Gillieron]
L'invitée du 12h30 - Laetitia Aeberli, conservatrice à l'Alimentarium de Vevey / L'invité du 12h30 / 9 min. / le 19 mai 2020
Les aversions alimentaires sont biologiques, esthétiques ou morales, mais également culturelles. C'est ce que montre l'Alimentarium de Vevey dans une nouvelle exposition intitulée "Beurk! Yuck! Igitt! The food we love to hate".

C’est un réflexe que nous avons tous eu au moins une fois dans notre vie: goûter un aliment, par exemple un plat d’escargots, d’insectes, d’endives au jambon ou de brocolis et se dire: "Beurk, c’est dégoûtant!"

Le dégoût est désormais au cœur de la nouvelle exposition de l'Alimentarium de Vevey, intitulée "The food we love to hate" ("La nourriture que nous adorons détester"). "On parle souvent de la madeleine de Proust, de l'aliment doudou. De notre côté, nous voulions comprendre la face cachée des aliments détestés", explique Laetitia Aeberli, une des conservatrices du musée veveysan.

Elire les aliments les plus répugnants

L'exposition trouve son origine dans la contribution des internautes. Depuis décembre dernier et jusqu'à juin 2020, ceux-ci sont invités à désigner sur une plateforme les aliments les plus répugnants.

A partir cette matière première, où se côtoient huîtres, cervelles ou choux de Bruxelles, les curateurs de l'Alimentarium ont imaginé une "cartographie du dégoût". Ils y esquissent les raisons biologiques, culturelles, esthétiques ou morales qui expliquent pourquoi tel ou tel aliment suscite une aversion.

Etre dégoûté, c'est vraiment un réflexe de survie parce que l'on a peur d'être contaminé. La réaction est donc physiologique et pas uniquement psychologique. D'ailleurs, le mouvement de répulsion et la grimace sont universels.

Laetitia Aeberli, conservatrice de l'Alimentarium

>> A voir: Un sujet du 19h30 sur cette exposition :

Le Musée de l'Alimentarium à Vevey propose une nouvelle exposition sur les dégoûts alimentaires
Le Musée de l'Alimentarium à Vevey propose une nouvelle exposition sur les dégoûts alimentaires / 19h30 / 2 min. / le 19 mai 2020

La fondue et la jelly

Mais le dégoût est aussi communautaire et culturel. Les Européens ne mangent pas facilement des insectes, alors que les Asiatiques ne consomment que peu de produits laitiers. La fondue par exemple peut les rebuter par son odeur et son caquelon unique, que nous qualifions de convivial.

La "jelly" des Anglais, colorée, gluante et qui bouge, peut également provoquer un genre de dégoût. La viande aussi, associée au tabou de la mort.

"Dégoûstation"

L'exposition se veut interactive avec la création d'un "Bar de dégoûstation", où les visiteurs peuvent s'essayer à des aliments impopulaires, comme des insectes, des graines de soja fermentées ou de l'époisses. D'autres denrées repoussantes, et qui varieront au fil des semaines, sont proposées à la dégustation les mercredis, samedis et dimanches après-midi.

Propos recueillis par Nadine Haltiner

Adaptation web: mh avec agences

"Beurk! Yuck! Igitt! The food we love to hate", Alimentarium de Vevey, du 20 mai 2020 au 31 mars 2021.

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