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Tom Tirabosco: "Wonderland, c'est l'exposition de ma vie"

Tom Tirabosco, en 2019 [RTS - Marlène Métrailler]
Nez à nez avec Tom Tirabosco / Nez à nez / 25 min. / le 16 novembre 2019
Illustrateur et auteur de bande dessinée genevois, Tom Tirabosco déploie son univers sur les murs du Cartoonmuseum Basel dans une vaste rétrospective qui est à voir du 23 novembre au 8 mars 2020.

Tom Tirabosco est "très honoré". Il faut dire que le musée bâlois en a vu passer du beau monde en quarante années d’existence. Pendant longtemps, c’était plutôt des dessinateurs satiriques.

Puis sont venus toujours plus nombreux des auteurs de bande dessinée. Le rarissime Jacques Tardi tenait le haut de l’affiche l’automne passé. Le très médiatique Joann Sfar ce printemps. Voici donc venu le tour du Genevois Tom Tirabosco.

Le poster de l'exposition "Wonderland" de Tom Tirabosco au Cartoonmuseum de Bâle. [Dr]

Concernant le titre de cette vaste rétrospective, "Wonderland", le dessinateur explique à la RTS que "c’est un titre un peu paradoxal. Parce que l’affiche montre plutôt un portrait un peu iconoclaste et monstrueux, d’où ressort l’idée que la fête est finie… Et je trouvais marrant d’y associer cette idée du monde merveilleux de Wonderland, qui fait aussi référence à album autobiographique que j’ai publié il y a trois-quatre ans, mon premier album autobiographique".

Un humour froid et désabusé

Trois étages, rudement bien agencés, dans une petite maison étroite mais profonde du Vieux Bâle et des centaines d’images. Des peintures, des dessins. Couleurs ou noir blanc. Des illustrations pour la littérature jeunesse. De la bande dessinée. Son canard, des animaux effarés, des portraits qui tous mêlés constituent un cabinet de monstruosités.

Parce que Tom Tirabosco aime les monstres, il aime creuser une veine sombre et désespérante. Distiller un humour froid et désabusé, mais avec une forme de légèreté. Avec poésie.

"Tout cela est affreusement iconoclaste, affreusement étrange et bizarre, tout ce que j’aime ; c’est-à-dire mélanger les genres: le grand style comme le mauvais genre… parce que j’adore le mauvais genre. J’ai pas du tout peur du kitch, je suis très attiré par le kitch, donc tout cela est mélangé dans une espèce de joyeux portrait. Enfin pas très joyeux, mais je l’espère quand même un peu interpellant".

Un dessinateur écolo

Le dessinateur Tom Tirabosco. [RTS - Marlène Métrailler]

Tirabosco est dessinateur engagé. Pas par mode, certainement pas par opportuniste. Il a toujours milité pour la cause verte. Saisissant chaque occasion de passer un message politique. "En Suisse, je suis connu pour être le dessinateur écolo de service".

Lorsqu’il était enfant, son premier dessin était celui d’une baleine. Il a toujours veillé sur la planète à coup de pinceaux ou de crayons. C’est plus fort que lui.

Marlène Métrailler/aq

"Tom Tirabosco – Wonderland", Cartoonmuseum Basel, jusqu’au 8 mars 2020.

En marge de l’exposition le Cartoonmuseum, Tirabosco publie "Trente oiseaux morts", un recueil de dessins originaux préfacé par Nancy Huston. Il organise toute une série d’événements, une soirée "Vive la Romandie", des conférences et autres performances à vivre d’ici janvier 2020.

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Un parcours haut en couleur

Tom Tirabosco est né en 1966 à Rome. Ses parents déménagent à Genève quand il a 4 ans. Il y vit et travaille toujours.

En 1989, il obtient son diplôme aux Beaux-Arts de Genève. Lauréat de la bourse Patino, il passe un an à la Cité internationale des arts de Paris. Revient se met à son compte. Beaucoup de dessins de presse pour commencer. Un premier album de bande dessinée en 1996, l’ "Emissaire" (Atrabile-Papiers Gras) qui lui vaut un premier Prix Töpffer de la ville de Genève 1997.

1997, le premier d’une dizaine de livres pour enfants illustré par ses soins paraît à La Joie de lire. Et ainsi de suite: 14 albums de bandes dessinées et d’autres prix, le grand prix de la ville de Sierre en 2003 pour "L’oeil de la forêt" (Casterman). Un deuxième prix Töpffer en 2013 pour Kongo (Futuropolis). Mais encore, "Femme sauvage" (Futuropolis), paru ce mois de juin et nominé pour le Prix Töpffer de la ville de Genève, qui sera attribué à la fin du mois.