Publié

Jean-Claude Schauenberg, l’artiste vaudois qui peint des éclats de monde

Derborence. Oeuvre de Jean-Claude Schauenberg. [DR]
Schauenberg -un art tous azimuts! / Vertigo / 4 min. / le 30 mai 2019
Le Musée Forel de Morges (VD) présente le travail au long cours de l’artiste vaudois Jean-Claude Schauenberg. Une fraîcheur d'enfer pour 50 ans de carrière.

Né en 1940 à Lausanne, Jean-Claude Schauenberg, "Schauen" pour les intimes, puise son inspiration dans sa faculté à s’émerveiller et aussi à se rebeller. Il ose plein de styles, du figuratif à l’abstraction poétique.

Dans l’exposition que lui a dédiée le Musée Alexis Forel à Morges, on le découvre pop, ironique avec un paysage suisse fait de catelles blanches, mais émerveillé et lyrique avec ses peintures de paysages abstraits aux motifs subtils qui dansent dans des couleurs joyeuses, teintées d’impressions de voyage.

Un détail n’est jamais qu’une portion infime d’un grand tout qui se répète et se reproduit à l’infini

Jean-Claude Schauenberg

Un grand voyageur

Dans les années 1960, Schauenberg fonde avec Henri Barbier et Jean Scheurer le groupe Impact à Lausanne, annonciateur du mouvement de contestation sociale "Lôzanne bouge". Le groupe fait valser l’académisme ambiant, avec des happenings et des festivals d'art vidéo. Un état d’esprit qui a marqué les futures générations d’artistes.

"Il incarnait l'esprit de l'époque, lui et tous les camarades d'Impact qui voulaient faire un art pour les gens d'ici avec les gens d'ici", explique l'artiste et ancienne galeriste Claire Nydegger à la RTS.

Rouge 184 / Blanc Int., 1973, sérigraphie sur bristol, 70 x 70 cm [Musée Alexis Forel - Jean-Claude Schauenberg]
"Rouge 184-Blanc Int." de Jean-Claude Schauenberg [Musée Alexis Forel - Jean-Claude Schauenberg]

Jean-Claude Schauenberg, lui, a des difficultés à mettre des mots sur son parcours artistique qui lui semble répétitif. "Les idées que j'ai pu nourrir il y a 50 ans n'ont pas beaucoup évolué et c'est ce qui a provoqué mon envie de me déplacer, de voyager. Pas seulement pour l'idée de voyage, mais pour changer de point de vue", dit-il.

Il ne se définit pas comme un peintre-voyageur - comme il y a des écrivains-voyageurs - il ne fait pas de croquis sur un coin de table dans un bistro, et le pittoresque ne l'intéresse guère. Ce sont plutôt des réminiscences de ses voyages qu'il peint, des souvenirs qui ont infusé pendant plusieurs années.

Face à ses oeuvres, on peut avoir l'impression d'une manière hétéroclite de représenter le monde, mais "cela vient toujours de la même main et des mêmes boyaux de la tête", conclut-il.

Florence Grivel/mcc

L’exposition "Schauen.Berg Azimuts", Musée Forel à Morges, jusqu’au 18 août.

Publié