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Une oeuvre de l'artiste Mircea Cantor effacée par erreur

Sur Instagram, Mircea Cantor a protesté contre l'effacement de son oeuvre. [Mircea Cantor - Mircea Cantor]
Si la photo est bonne - Les limites de l'art contemporain / Si la photo est bonne / 2 min. / le 7 décembre 2018
Comment distinguer une oeuvre d'art d'un simple graffiti? La question se pose après la "bourde" commise par une équipe de nettoyeurs dans un espace d'expositions... Le service technique a effacé par erreur la création d'un artiste.

La scène s'est déroulée dans les locaux parisiens de la banque Société Générale, juste avant le vernissage d'une exposition consacrée à la nouvelle garde de l'art contemporain roumain. Parmi les artistes, Mircea Cantor, lauréat du Prix Marcel-Duchamp en 2011 et auteur d'un travail protéiforme consacré notamment au rapport à l'image.

S'éloigner des images virtuelles et marquer la réalité. C'est avec cette idée que l'artiste avait décidé de laisser une trace dans une salle d'exposition. A la bougie, Mircea Cantor a noirci le plafond et écrit ces mots à la flamme: "Ciel Variable". Une oeuvre de plus dans l'exposition qui devait ouvrir ses portes le lendemain dans les locaux de la banque.

Une oeuvre "nettoyée"

Mais pendant la nuit, l'équipe de nettoyage a fait son travail. Méticuleusement. Habitués à frotter, récurer et astiquer les locaux de la banque, les techniciens de surface ont donc veillé comme toujours à garder les murs et des plafonds immaculés. Et au matin, aucune trace ne subsistait plus de la performance de l'artiste.

Grosse colère de Mircea Cantor qui incendie l'entreprise sur son compte Instagram. "Merci à la Société Générale d'avoir purement assimilée mon oeuvre à du vandalisme", écrit l'artiste. Si sur le plafond de la banque, l'oeuvre n'existe plus, sur les réseaux sociaux, l'histoire a laissé des traces. Des traces qui entachent l'image de mécène de la Société Générale.

Invoquant un "malheureux concours de circonstances", la banque s'est confondue en excuses et a souligné son investissement aux côtés des artistes roumains.

Sophie Iselin/ld

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