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L'Unesco scrute le patrimoine mondial en péril

Le parc national du Simien en Ethiopie vient d'être retiré de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en péril. [AFP - Antoine Boureau]
De nombreux sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en péril / Tout un monde / 6 min. / le 10 juillet 2017
Plus de 50 lieux figurent sur la liste du patrimoine en péril de l’Unesco. Si de nouveaux endroits y entrent régulièrement, d'autres peuvent en sortir. Le Comité du patrimoine mondial se réunit jusqu'au 12 juillet à Cracovie, en Pologne.

Le Parc national de la Comoé en Côte d'Ivoire vient d’être retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco en raison des efforts de gestion et de conservation entrepris dans le pays.

Ces efforts, réalisés grâce à des aides techniques et de recherches de fonds sous l'impulsion de l'UNESCO, se sont concentrés sur la lutte contre le braconnage et l'amélioration de l'habitat de zones protégées pour la diversité de sa végétation. Avec des conséquences concrètes puisque des espèces considérées comme disparues dans cette région, tels que l'éléphant et le chimpanzé, sont de retour.

Le village de Debirichwa au parc national de Simien, en Ethiopie. [Robert Harding Heritage / robertharding - David Poole]

Le parc du Comoé n'est pas seul dans ce cas cette année. En Ethiopie, le parc national du Simien vient également d'être retiré de cette liste. Pour Mechtil Rössler, directrice du centre du patrimoine mondial de l'Unesco, le fait que des sites puissent être retirés de cette liste est vraiment très réjouissant et montre que le travail entrepris par l’Unesco avec les gestionnaires de sites locaux a abouti.

Un patrimoine menacé partout

L'Ethiopie aussi a vu son parc patrimonial sauvé et donc retiré de la liste. En Afrique, d'autres pays seront peut-être bientôt aussi concernés. Edmond Moukala, chef de l'Unité Afrique au centre du patrimoine mondial de l'Unesco, espère qu'en prenant l'exemple de la Côte d'Ivoire, qui jouit depuis quelques années d'une certaine stabilité politique, il y aura une meilleure visibilité et compréhension des mesures prises par l'Unesco pour l'état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la liste.

Des sites menacés en Afrique, il y en a encore au Mali ou en République du Congo. La condition première, pour espérer sortir du statut de site en péril, c'est d'abord une paix durable.

Si certains territoires vont mieux, le patrimoine est cependant menacé dans toutes les régions du monde. Guerres et instabilités politiques accentuent cette menace, ainsi que le changement climatique, les désastres naturels ou l'urbanisme extensif.

L'inscription n'est pas automatique

Mais l'inscription sur cette liste n'est pas automatique. La grande barrière de Corail ne fera, par exemple pas l'objet, pour l'instant du moins, d'une inscription. Le comité de l’Unesco, réuni actuellement à Cracovie, vient de le décider, et ce, malgré de grosses pressions des ONG et de dizaines de milliers de signatures d'une pétition.

Par contre, l'Unesco vient de classer la vieille ville de Vienne comme patrimoine en péril. Une décision prise en raison d'un projet de construction d'un immeuble jugé trop haut. La mise en chantier est prévue pour 2019 au plus tôt. Mais peut-être que d'ici là, une solution sera trouvée et permettra que le centre historique de Vienne soit retiré de cette liste du patrimoine en péril.

pey/aq

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41e session du Comité du Patrimoine mondial

Le Comité du patrimoine mondial est réuni à Cracovie en Pologne du 2 au 12 juillet 2017. Il se prononce sur les propositions d’inscription de 34 sites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Au cours de cette session, le Comité examine également l’état de conservation de 99 sites déjà inscrits sur la Liste et des 55 sites figurant sur la Liste du patrimoine mondial en péril.