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Le romantisme atteint les sommets à la fondation Pierre Arnaud

Le Glacier du Rhône, par Kaspar Käsli (1878). [© Heinz Preisig, Michel Martinez (fondation Pierre Arnaud)]
L'agenda culturel du week-end / 12h45 / 3 min. / le 9 janvier 2016
L'exposition "romantisme, la mélancolie des pierres" se tient à la fondation Pierre Arnaud, à Lens (VS), jusqu'au 17 avril.

La montagne est au Romantisme ce que les Alpes sont au Valais,  indissociable. Pendant longtemps, la formation artistique et intellectuelle des élites européennes  passait par un voyage en Italie, Rome et Naples. Pour les anglais, les allemands et le nord de l’Europe  en général, la route pour s’y rendre  passait par la Suisse en traversant les Alpes . 

L’apparition du mouvement romantique en poésie et en peinture, en Angleterre à la fin du 18 siècle, va modifier cela. Ce courant artistique, qui prône liberté des sentiments et des individus ainsi  que le rêve veut se libérer de la tradition et des règles du classicisme.

Le romantisme est mélancolique avant toute chose parce que le destin de l’être humain est éphémère et l’entraîne vers l’abîme. Le héros romantique arpente la nature comme un refuge auquel  il s’identifie. La montagne lui apparaît comme son reflet, élancée quand elle est jeune et érodée quand elle vieillit.

Les peintres romantiques, grands voyageurs, s’arrêtent dans les Alpes pour y réaliser des peintures où le réel le dispute au visionnaire. Extraordinairement minutieuses et d’une grande force poétique.  Ce sont les premières images qui célèbrent les Alpes et leurs tableaux accrochés dans les salons vont amener des voyageurs à venir voir ces sommets et vibrer à leur tour devant ces panoramas grandioses.

De la cime à l'abîme

L’exposition à la fondation Pierre Arnaud décline à travers de nombreuses œuvres de peintres suisses et européens, cette palette de sentiments générée par les sommets et par la pierre durant tout le 19 siècle.

Les sujets d’études ne manquent pas car la pierre est également matériau de construction des châteaux, des églises dont l’architecture s’inspire des pics et arcs boutants montagneux. Ces mêmes édifices tombant en ruines fournissent eux matière à des toiles au romantisme gothique crépusculaire dont il n’est pas impossible que le cinéma se soit fortement inspiré ensuite.

La Fondation Arnaud, située à Lens au bord d’un petit lac artificiel, fait face à une couronne de montagnes que l’on regarde d’un autre œil en sortant de l’exposition.

Anne Marsol

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