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L'imaginaire pour échapper au déracinement, au coeur de "Palavie"

L’agenda culturel du weekend
L’agenda culturel du weekend / 12h45 / 2 min. / le 28 novembre 2015
La difficulté de trouver sa place dans l’exil est au cœur de "Palavie", une pièce à découvrir au Théâtre du Grütli à Genève.

"Palavie", c'est le nom donné par Nadji à l'endroit où il est arrivé en Suisse avec sa mère Arlette quand il était petit.

Ils arrivaient d'Oran en Algérie, chassés par la famille française d'Arlette parce que leur fille avait eu un enfant avec un Algérien. La vie était différente à Oran, les codes aussi. La mère et l'enfant ne s'adaptent pas vraiment. Elle perd pied et s’étourdit dans l’alcool. Lui s'enferme dans le passé, le silence et la rancune.

La pièce commence avec la disparition d'Arlette. Nadji est devenu un homme et toute la pièce se déroule autour de ses souvenirs d’enfant révolté et réfugié dans le mutisme.

L'exil et la maternité

La pièce est un projet de groupe, né de la rencontre de la compagnie de théâtre romande Clair-Obscur avec l'auteure Valérie Poirier. Celle-ci a construit "Palavie" sur deux axes essentiels: l'exil et la maternité. L'oeuvre met le doigt sur les difficultés qui naissent de la misère et du déni avec beaucoup de justesse. Les souvenirs et la nostalgie détruisent à petit feu la mère qui vit dans un monde irréel.

Quant à son fils, il s'en sortira grâce au monde imaginaire qu'il s’est façonné comme une armure. Cette histoire est banale et terrible sur le fond, mais aussi tendre et drôle, mise en scène par Julien George avec une sobriété qui se concentre sur l'essentiel, à savoir l'humain.

Anne Marsol

- "Palavie", à découvrir au Théâtre du Grütli à Genève jusqu'au 5 décembre.

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Valérie Poirier

Valérie Poirier, de nationalité franco-algérienne, est comédienne de formation, metteur en scène et auteur. Elle a passé une partie de son enfance à la Chaux-de-Fonds et travaille avec plusieurs théâtres principalement à Genève.
Elle a reçu le prix de la Société suisse des auteurs en 2004 et a été lauréate de Textes en scènes en 2006.