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La Cinémathèque craint pour l'avenir du patrimoine audiovisuel suisse

Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse. [Keystone - Dominic Favre]
La Cinémathèque craint pour l'avenir du patrimoine audiovisuel suisse / Forum / 4 min. / le 13 février 2015
Confrontée à de nouvelles missions liées notamment à la numérisation du patrimoine audiovisuel helvétique, la Cinémathèque suisse lance un cri d'alarme et réclame une rallonge budgétaire.

La Cinémathèque suisse craint de ne plus pouvoir poursuivre certaines de ses activités. Le message culture 2016-2020 du Conseil fédéral, actuellement discuté par les commissions parlementaires compétentes, rappelle et fixe un certain nombre de défis à l'institution. Mais le directeur Frédéric Maire avertit: le budget ne suit pas pour assumer toutes ces tâches.

Parmi les objectifs demandés figurent notamment l'archivage numérique des films déposés à la Cinémathèque, la numérisation du patrimoine sur pellicule ou encore le transfert des films numériques sur pellicule (pour garantir une sauvegarde pérenne).

A terme, la volonté est également de mettre toutes ces archives à disposition du grand public sur une plateforme internet.

Rallonge prévue mais insuffisante

Le budget de la Cinémathèque est certes passé de 3 à 7 millions depuis 2009 et la Confédération a investi presque 50 millions de francs pour la construction d'un nouveau centre d'archivage à Penthaz (VD). Elle demandera encore au Parlement une rallonge de 6 millions pour renforcer les compétences numériques de ce centre.

Situation "kafkaïenne"

Mais ce "montant ne nous permet pas de remplir notre mission", estime le directeur de la Cinémathèque dans sa prise de position lors de la consultation sur le message culture.

Interrogé vendredi dans l'émission Forum, Frédéric Maire estime se trouver dans une situation "un petit peu kafkaïenne. Il y a, dit-il, "une contradiction entre ce que dit le texte et les moyens qui sont mis à disposition".

Marc Menichini/oang

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Rallonge annuelle de 5,6 millions demandée

Entre 2016 et 2019, sans une augmentation de budget de l'ordre de 5,6 millions par an, la direction de l'institution affirme notamment ne pas être en mesure de:

- Augmenter le nombre de restauration de films suisses.

- Numériser les archives audiovisuelles suisses (comme le Cinéjournal)

- Numériser en haute résolution des films du patrimoine suisse (pour permettre leur diffusion dans les salles suisses toutes équipées aujourd'hui de projecteurs numériques).

- Le retour sur internégatif des films numériques suisses (pour une sauvegarde à long terme).

- Créer une plateforme internet pour permettre l'accès à distance des archives de la Cinémathèque.

No comment de l'Office fédéral de la culture

L'Office fédéral de la culture (OFC) a refusé d'accorder une interview sur ce sujet à la RTS.

Mais l'office reconnaît qu'il a bien connaissance des affirmations de la Cinémathèque.

Il s'interdit cependant de les commenter alors que le message culture est débattu par les parlementaires.

Ces thèmes devraient être abordés lors d'une prochaine rencontre ordinaire entre l'OFC et la Cinémathèque.

"Pour l'instant, on peut dire que le dialogue est un petit peu plus froid" avec l'office, souligne Frédéric Maire. "Il y a un problème à notre égard que nous ne comprenons pas".