David Fincher et Ben Affleck s'attaquent au polar et aux Oscars

Une collaboration entre le cinéaste David Fincher ("Seven", "Fight Club", "Benjamin Button") et l'acteur-réalisateur Ben Affleck ("Argo") n'annonce que du bon. Et quand l'intrigue est celle d'un polar salué par la critique, on va déjà acheter son billet au cinéma et se dit que la course aux Oscars est lancée.

"Gone Girl" est une adaptation du roman "Les apparences" de Gillian Flynn. La romancière américaine a d'ailleurs elle-même signé le scénario du film.

Au générique, Ben Affleck est entouré de l'élégante Rosamund Pike ("Orgueil et préjugés", "Jack Reacher") et d'un Neil Patrick Harris nettement moins foufou que le Barney de "How I met your mother".

Des apparences trompeuses, ou pas

Le National refuse de faire de chaque citoyen un donneur d'organe présumé

"Gone Girl" démarre au moment où Nick pénètre dans sa maison cossue et tombe sur un salon dévasté. Sa ravissante épouse Amy a disparu, pile le jour des 5 ans d'un mariage apparemment heureux.

Apparemment seulement car l'enquête soulève vite des secrets, des non-dits et des menaces. Dans son journal, Amy disait même craindre son mari. Nick se montrait mystérieux, amer et frustré. Le mariage idyllique était plus devenu un jeu de dupes.

S'il aligne les appels médiatiques pour retrouver sa femme, Nick devient peu à peu le suspect numéro un de la police et il est vite cloué au pilori médiatique. Tout le monde pense qu'il a tué Amy...

La bande-annonce de "Gone Girl"

Xavier Dolan et la mère, nouvel épisode

Enfant terrible, petit génie ou jeune excentrique, les qualificatifs ne manquent pas pour qualifier Xavier Dolan. A seulement 25 ans, le Québécois sort déjà son cinquième long-métrage, "Mommy", récompensé par le prix du jury au dernier festival de Cannes.

Cinq ans après "J'ai tué ma mère", Dolan continue d'explorer son thème fétiche, la figure de la mère et la trouble relation entre une maman et son fils.

Tourné dans le rare format 1:1 carré, "Mommy" nous plonge dans un éprouvant quotidien de la banlieue de Montréal, avec son québécois si vivant et râpeux que le film est sous-titré en français.

La veuve, l'hyperactif et la bègue

"Mommy", c'est d'abord Diane, la mère, une quadragénaire veuve et solitaire. Puis c'est son fils Steve, qu'elle accueille alors qu'il a été expulsé d'un centre de rééducation. Cet adolescent aussi violent qu'attachant souffre d'un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité.

Au début, les crises se multiplient, le jeune garçon est ingérable et la mère désespérée. La cassure est inévitable.

Puis émerge le troisième élément d'une étrange relation triangulaire: Kyla, la voisine bègue et taciturne, rejoint le duo. Ses intentions ne sont pas claires, mais elle leur offre un équilibre, de l'espoir. Les sourires reviennent.

La bande-annonce de "Mommy"

Après Chucky, c'est Annabelle la possédée

Une collection de poupées a déjà de quoi hérisser les poils, mais quand l'une d'elles est possédée, mieux vaut prendre ses jambes à son cou!

Ce petit être de porcelaine à la robe de mariée blanche se nomme Annabelle (c'est d'ailleurs le titre du film de John R.Leonetti) et elle va plonger deux jeunes parents dans l'horreur.

Et dire que c'est le papa qui a ramené la poupée à la maison pour faire plaisir à sa femme alors enceinte. C'était avant qu'un couple sataniste ne vienne les agresser et donner vie à Annabelle, qui devient une abomination capable de faire revenir les damnés sur Terre.

Le mal aime se pencher sur le berceau

Alors que le couple tente peu à peu d'oublier l'agression, la poupée ressurgit, égarée dans un carton. Elle n'est de loin pas apaisée, surtout quand papa est au travail et maman seule avec bébé...

Plaques ou radio qui s'allument, sorcière penchée sur le berceau, portes qui se ferment toutes seules et, surtout, une Annabelle en pleine forme qui surgit ici où là, tous les ingrédients sont réunis.

"Annabelle" est le spin-off d'un autre film du genre, "Conjuring: les dossiers Warren", où la poupée faisait déjà une apparition remarquée. Il se murmure d'ailleurs qu'elle a réellement existé dans les années 70, essayant même d'étrangler quelqu'un.

La bande-annonce de "Annabelle"

Frédéric Boillat