Les Black Keys livrent le très attendu "Turn to Blue", au risque de surprendre

"Enfin", soupirent les fans. Très attendus dans les festivals cet été - ils seront à l'Open Air de St-Gall en juin, avant de faire l'ouverture du Paléo festival de Nyon - les Black Keys sortent l'album "Turn Blue".

Ce 8ème opus succède à "El Camino", qui a accéléré le succès commercial du groupe en remportant trois  Grammy Awards en 2013, dont celui du meilleur album de rock. La consécration incarnée en un album pour le duo originaire de l'Ohio, qui enchaîne alors les tournées aux quatre coins du monde.

Autant le dire: après "El Camino", "Turn Blue" risque de surprendre.

Escale en terre de sophistication

Dans "Turn Blue", la machine à tubes marque une pause. Les fans n'en ont pas été dupes: le single "Fever" a été accueilli tièdement par nombre d'eux eux, qui regrettent le son rock garage et brut de décoffrage, remplacé par un beat disco et ses nappes de synthé.

L'album ne déçoit pas pour autant: chaque titre est promesse d'un voyage en soi, selon le groupe, qui s'offre le luxe d'un disque personnel sophistiqué.

Ainsi, "Weight of Love", offre une escale planante de 7 minutes en pleines seventies, contrastée par les plus énergiques "Bullet in the Brain", "It's Up to You Now" ou "Gotta Get Away".

Le clip de "Fever"

Ben Harper et sa mère Ellen,  un retour aux sources folk

"A House is a Home", une maison c'est un chez-soi, chantent à deux voix Ben et Ellen Harper. C'est là tout le propos de l'album "Childhood Home" co-écrit par mère et fils: un retour aux sources de l'immense et fertile héritage musical qui court dans la famille Harper depuis plusieurs générations.

Les grands-parents du chanteur ont en effet fondé le Folk Music Center and Museum à Claremont, en Californie.

Sa mère y travaillant, le jeune Ben a ainsi passé d'innombrables heures au milieu de guitares, banjos et ukélélés, entouré de futurs grands noms de la musique, tels Ry Cooder ou Taj Mahal.

Ballades folk écrites à quatre mains

Les dix titres de "Childhood Home" sonnent comme de vieilles ballades folk ou blues, sauf qu'elles sont toutes sans exception nées sous le crayon d'Ellen (4 chansons) ou de Ben (6 chansons).

Dans ces historiettes tendres, les voix racontent l'amour, la nostalgie ("Memories of Gold"), les sacrifices ("Altar of Love"), les douleurs parfois: "Une maison est un chez-soi, même quand il y a des fantômes/Même si l'on s'enfuit pour fuire ceux qu'on aime le plus."

L'album a été produit "comme du Elvis précoce", a dit Ben Harper au magazine "Rolling Stone": "Pas un seul branchement, tout est accoustique."

Le clip de "Learn It Again Tommorrow"

Le flamboyant non-repentir de Tori Amos

Tori Amos a retrouvé sa flamme. Après un passage à vide - depuis 2009, fatiguée, l'Américaine déclarait ne plus trouver l'inspiration pour écrire de nouvelles chansons - la rousse incendiaire renoue avec plume et piano pour livrer "Unrepentant Geraldines".

Pour ce 14ème opus, la tout juste quinquagénaire reprend là où elle excelle: des cartes postales en langage rock alternatif pour narrer "l'autre Amérique"

Celle de femmes fortes qui ne s'excuseront pas ("Unrepentant Geraldines"), celle du vieillissement assumé ("16 Shades of Blue") ou de la surveillance par la NSA ("Giant's Rolling Pin").

Le clip de "16 Shades of Blue"

Katharina Kubicek