"L’expérience Blocher" arrive enfin sur les écrans romands

Tout a été dit sur "L’expérience Blocher", le dernier film du Vaudois Jean-Stéphane Bron, qui a suscité le débat dès sa sortie au Festival de Locarno. Alors qu'il arrive sur les écrans romands mercredi, une seule chose reste à faire: tenter l'expérience.

Elle débute sur des notes inquiétantes et des images en noir et blanc. Comme un film de fantômes. Puis apparaît l’ex-patron de l'UDC, si aimé et si détesté.

"Je regarde votre visage avec l'impression de regarder mon pays sous un angle que je ne connais pas", énonce le réalisateur en voix off. On fait de même. Du "dimanche noir" de 1992 aux élections fédérales de 2011, les souvenirs défilent, alimentés par de précieuses archives.

L'humain derrière le tribun

Jean-Stéphane Bron a suivi Christoph Blocher pendant des mois. A l'arrière de sa voiture, le tribun zurichois réfléchit, mange des frites, ou se lance dans des monologues, souvent cocasses.

Fils d'un pasteur allemand, trop pauvre pour être paysan, il est devenu milliardaire, a réussi à faire de l'UDC le premier parti de Suisse… L'homme est complexe, on le sent. Hélas, les confidences restent rares.

Mais Christoph Blocher est joueur. Il se laisse mettre en scène jusque dans sa propre chambre. Et de telles séquences font oublier le personnage pour révéler l'humain. Sa part d’ombre. Sa solitude. Une énigme.

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« Blood Ties », Guillaume Canet à l'heure américaine

Avec son quatrième film, "Blood Ties", le réalisateur français Guillaume Canet rend hommage sous forme de thriller au cinéma américain des années 1970.

L'histoire située en 1974 raconte d'abord l'histoire de deux frères que tout sépare. Le premier, un truand nommé Chris (Clive Owen) retrouve la liberté après plusieurs années de détention alors que le second, Frank (Billy Crudup), est policier à New York.

A leurs côtés, Marion Cotillard incarne une prostituée droguée et Matthias Schoenaerts, son partenaire dans "De rouille et d’os" de Jacques Audiard, un truand en quête de vengeance.

Jugé décevant sur la Croisette

Remake du film de Jacques Maillot, "Les liens du sang" (2008), "Blood Ties" a été coécrit avec le cinéaste américain James Gray. Guillaume Canet y multiplie les clins d’oeil à "French Connection" (1971) de William Friedkin et "Mean Streets" (1973) de Martin Scorsese.

Très attendu à Cannes, le film de deux heures a été accueilli avec peu d’enthousiasme sur la Croisette. Depuis, il a été raccourci de 17 minutes.

Reste à voir si cela suffira à sauver le rêve américain de Guillaume Canet, déjà ébranlé par la défection de Mark Wahlberg ("Les infiltrés"), qui devait jouer l'un des deux rôles principaux.

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"Un château en Italie" offert par Valeria Bruni-Tedeschi

Troisième film de Valeria Bruni-Tedeschi, "Un château en Italie" mêle histoires drôles et tristes: la rencontre entre Louise et Nathan, la maladie d'un frère, le destin d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne qui se désagrège...

Bien que la réalisatrice italienne se défende d'avoir tourné une autofiction, les concordances sont nombreuses entre elle et son personnage, Louise.

Mais si Valeria Bruni-Tedeschi a convoqué sa propre mère pour jouer le rôle de la "mamma", ceux qui espèrent des révélations sur sa soeur, Carla, et Nicolas Sarkozy peuvent passer leur chemin.

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Juliette Galeazzi