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La presse suisse et internationale rend hommage à "Funky Claude"

Claude Nobs. [Charly Rappo]
Claude Nobs est devenu "Funky Claude" dans le titre "Smoke on the Water" de Deep Purple. - [Charly Rappo]
Les médias suisses et internationaux n'ont pas tardé à rendre hommage au fondateur du Festival de jazz de Montreux, entre anecdotes et rappels d'une carrière hors norme.

Claude Nobs, le père du Montreux Jazz Festival, n'est plus. L'information est tombée tard hier soir, raison pour laquelle les quotidiens imprimés ne parlent pas ou peu de cette nouvelle. Hommage en revanche en une de 24 heures avec une photo de Claude Nobs, micro en main, avec le logo rose du festival de jazz sur fond noir, le tout surmonté de ce simple intitulé: Claude Nobs, 8 février 1936 - 10 janvier 2013. En une du Matin, une belle photo présente un portrait de trois quart du maître du Montreux jazz, smoking et micro à la main avec ce simple titre "au revoir et merci"

Dans la presse suisse

"Nobs est mort bien vivant", remarque Arnaud Robert, spécialiste de jazz, dans un hommage du Temps repris notamment par Le Monde.fr, en référence aux récentes déclarations du fondateur du festival de Montreux sur sa vieillesse et la crainte qu'il avait de devenir un poids pour ses proches.

Claude Nobs avait trouvé des yodleurs et des musiciens maliens pour faire plaisir à Stephan Eicher. [KEYSTONE - Fabrice Coffrini]
Claude Nobs avait trouvé des yodleurs et des musiciens maliens pour faire plaisir à Stephan Eicher. [KEYSTONE - Fabrice Coffrini]

Mais l'hommage s'attarde avant tout à la carrière incroyable de ce "cuisinier de Territet qui devient l'un des maîtres de musique les mieux célébrés dans le monde". Sa "capacité invraisemblable à recevoir", sa magie qui transformait "les musiciens les plus absurdes, les plus chevelus, les plus colériques" en "gamins espiègles", son exubérance qui l'autorisait à "descendre à Montreux, un soir de Nouvel-An, avec David Bowie pour distribuer du caviar aux pauvres", son audace qui lui permettait d'organiser un carnaval sur la Grand-Rue pour Santana ou d'amener des yodleurs et de musiciens maliens pour Stephan Eicher.

Cette audace, la Tribune de Genève la met également en avant dans son hommage, rappelant notamment l'anecdote d'un T-shirt offert en 1963 par le "Petit Suisse" au grand Miles Davis. Un geste de culot - comme beaucoup chez Claude Nobs - qui sera le point de départ d'une longue amitié avec le géant du jazz américain.

L'amitié des plus grands a aussi permis à Claude Nobs d'obtenir des têtes d'affiches incroyables, notamment James Brown au sommet de sa gloire en 1981. L'Américain aurait alors eu le caprice insolite de demander à son chauffeur d'aller lui chercher, en limousine, son sèche-cheveux resté à son hôtel, pourtant distant d'une centaine de mètres. Cette anecdote, que raconte 20 minutes, a, comme tant d'autres, contribué à forger la légende du festival de Montreux.

Dans les médias étrangers

La plus célèbres des anecdotes est sans aucun doute celle de l'incendie du casino de Montreux en 1971. Cet évènement a inspiré Deep Purple pour l'écriture de son tube "Smoke on the Water". Ce titre évoque d'ailleurs Claude Nobs se démenant pour aider le public à quitter le bâtiment en feu dans les paroles "Funky Claude was running in and out, Pulling kids out the ground." "Funky Claude" est d'ailleurs le surnom choisi par la plupart des médias étrangers, notamment The Guardian ou le Washington Post, pour lui rendre hommage.

Le quotidien turc Hürriyet rappelle lui que Claude Nobs, au début de sa carrière, s'était rendu dans les bureaux d'Atlantic Records et, au culot, avait obtenu un entretien avec son directeur, le Turc Nesuhi Ertegun.

En Belgique, RTL rappelle le riche carnet d'adresses du fondateur du festival de Montreux qui a notamment invité Miles Davis, James Brown, Ray Charles, Eric Clapton, Prince, David Bowie, Bob Dylan, Gilberto Gil, B.B. King, Leonard Cohen et, bien sûr, Quincy Jones.

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Le monde de la musique rend hommage à Claude Nobs

Victorien Kissling

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Un homme d'archives

La plupart des hommages de la presse rappelle également que Claude Nobs a créé un fond d'archives exceptionnel en enregistrant de nombreux concerts depuis les débuts du festival.

Le Tages-Anzeiger avance les chiffres de 10'000 bandes numérisées, 5000 heures de concert et 4000 groupes enregistrés.

La Tribune de Genève ajoute que Claude Nobs possédait une collection de 50'000 vinyles.