En difficulté financière, le festival Vernier sur Rock tire la prise

L'information, révélée lundi par la Tribune de Genève, laisse sous le choc de nombreux artistes et afficionados d'un festival pas comme les autres, qui aurait fêté ses 40 ans cet automne.

Car Vernier sur Rock (VSR) faisait figure d'ovni parmi les festivals romands. Il proposait du rock, mais pas seulement, en plein milieu de la cité du Lignon, l'une des plus grandes barres d'immeubles du monde dans l'une des communes les plus pauvres du canton de Genève.

Le festival avait d'ailleurs une forte composante engagée: ses fondateurs l'avaient conçu comme l'occasion pour des jeunes en décrochage social ou scolaire de travailler, grâce à un système des stages rémunérés, et découvrir les métiers du spectacle. Il proposait également des ateliers dédiés au rap (Urbandays), aux métiers du son (Studio 51) ou encore un atelier non-mixte destiné à lutter contre le sexisme dans les cités (Girls boss).

Tremplins et têtes d'affiches

Conçu aussi comme un tremplin pour les artistes locaux - les Youngs Gods ou le rappeur Makala y ont notamment livré des prestations mémorables - l'événement a été longtemps réputé pour ses têtes d'affiches, comme Radiohead, System of a Down ou encore Placebo côté rock, mais aussi Alain Bashung, Björk, IAM ou la Mano Negra.

Mais derrière ces noms prestigieux, l'association VSR a toujours vécu avec peu de moyens. Et avec l'augmentation des coûts logistiques et organisationnels, l'inflation générale des cachets réclamés par les artistes, une baisse des subventions de la Ville de Vernier en 2018 puis la pandémie auront eu l'effet d'un coup de grâce à retardement pour l'événement. La dissolution de l’association début avril a sonné le glas de VSR.

Lueur d'espoir toutefois dans le marasme du bout du lac, la Ville de Vernier s'est engagée à perpétuer, d'une manière ou d'une autre, les activités du festival.

Papier radio: Mohamed Musadak

Adaptation web: jop