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Mort à 103 ans du doyen de l'Académie française René de Obaldia

René de Obaldia, Immortel exquis, d'une politesse hors d'âge, pouvait être extrêmement mordant et caustique. Il est décédé à 103 ans. [Alain Jocard]
Mort à 103 ans du doyen de l'Académie française René de Obaldia / La Matinale / 1 min. / le 28 janvier 2022
L'écrivain, poète et dramaturge René de Obaldia est mort jeudi à l'âge de 103 ans, a annoncé l'Académie française. Il en était le doyen, membre depuis 1999.

Né en 1918 à Hong Kong, il était poète et dramaturge, et avait publié peu avant d'atteindre ses 100 ans "Perles de vie" (éditions Grasset), où il relevait le proverbe: "Pour devenir centenaire, il faut commencer jeune". "Le Secrétaire perpétuel et les membres de l'Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère, M. René de Obaldia, décédé le 27 janvier à Paris", a écrit l'institution sur son site internet.

Les circonstances du décès ne sont pas connues. "Notre merveilleux centenaire toujours alerte vient de nous quitter. C'est une immense perte pour l'Académie et une peine infinie pour moi", a déclaré la secrétaire perpétuelle Hélène Carrère d'Encausse.

Existence riche

L'écrivain Philippe Labro a salué sur Twitter "la finesse, la culture, la sagesse, le sens aigu de la relativité, la poésie, les maximes et aphorismes, le goût de la conversation, le charme indéfinissable de celui qui a aimé, a vécu, a compris".

Fils d'une Française et d'un Panaméen, diplomate dans la cité chinoise sous contrôle britannique, il n'a pas connu son père, que sa mère a rapidement quitté après sa naissance pour rentrer en France. Il a grandi à Amiens, dans la région de sa mère, puis à Paris, où il a très tôt démontré ses aptitudes littéraires.

L'un des dramaturges les plus joués dans le monde

Prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient ensuite un écrivain touche-à-tout, d'un humour mordant, cultivant le détachement. Lors de son discours de réception à l'Académie en 2000, il s'avouait "souvent en porte-à-faux avec la réalité; une réalité pour laquelle, je vous l'avoue, je nourris une forte suspicion".

"J'ai toujours eu en moi ce côté dérisoire, qui m'a permis de mettre certaines choses à distance", déclarait René de Obaldia à L'Express en 2009. Il fut l'un des grands dramaturges des années 1960 et 1970. Son oeuvre lui a valu une renommée mondiale, avec des pièces comme "Du vent dans les branches de sassafras", "Monsieur Klebs et Rozalie" ou "La Rue Obaldia".

afp/br

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