Publié

"J'envie la manière avec laquelle la Suisse gère la crise du Covid-19"

André Comte-Sponville a fustigé la politique sanitaire face au Covid
André Comte-Sponville a fustigé la politique sanitaire face au Covid / 19h30 / 1 min. / le 6 septembre 2020
Le philosophe français André Comte-Sponville fustige l’ère du "sanitairement correct" qui s'est imposée avec le Covid-19, et s’inquiète que la santé ne devienne LA valeur suprême. Invité sur le plateau du 19h30, il appelle à relativiser la peur de la mort.

A 68 ans, André Comte-Sponville s’inquiète du coût économique et social des mesures contre le Covid-19 sur les jeunes générations.

Alors que la France avait imposé un confinement strict lors de la première vague, et que le masque est aujourd'hui obligatoire dans tout Paris, André Comte-Sponville regarde d'un oeil envieux la façon plus "libérale" qu'a la Suisse de gérer la pandémie.

"Vous avez eu un confinement beaucoup plus souple que le nôtre - chez nous il fallait remplir un papier, la police faisait des contrôles - et j'ai bien sûr envié les Suisses qui pouvaient profiter de la vie. Et cela vaut aussi aujourd'hui. Ce matin j'étais à Morges, et de voir tous ces visages nus, tous ces sourires au bord du lac, quel plaisir!"

"Obéir aux lois n'empêche pas de réfléchir"

Questionné par rapport aux mouvements anti-masque, André Comte-Sponville préfère garder une certaine distance: "Je les comprends et je les crains, car je crains une montée du populisme. Je ne suis pas un populiste, je ne suis pas un complotiste et je n'irai jamais en Allemagne manifester contre Angela Merkel pour qui j'ai la plus grande estime, de même que je n'irai pas manifester contre Emmanuel Macron, que je respecte énormément. Mais obéir aux lois de la République n'empêche pas de réfléchir. Je dis simplement: la santé c'est important, mais il n'y a pas que la santé."

Et de poursuivre: "La mort fait partie de la vie. Il ne s'agit évidemment pas de laisser mourir les gens, il faut soigner tous ceux qu'on peut soigner, mais ne rêvons pas d'éradiquer la mort. Il y a un moment où la sagesse et l'amour de la vie supposent l'acceptation de la mort. Et ce que je crains, c'est qu'on remplace l'amour de la vie par la peur de la mort."

>> Voir l'interview complète d'André Comte-Sponville dans le 19h30 :

André Comte-Sponville:"Je ne suis pas contre le confinement mais je m'inquiète pour son coût."
André Comte-Sponville:"Je ne suis pas contre le confinement mais je m'inquiète pour son coût." / 19h30 / 6 min. / le 6 septembre 2020

Interview: Jennifer Covo

Version web: Antoine Schaub

Publié