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L'animation dévoile ses dessous à Locarno

Les réalisateurs de Max & Co, les frères Guillaume, abandonnent.
Les frères Guillaume ont présenté mardi les figures de Max & Co
Pour inaugurer la 2ème édition de la journée du cinéma suisse, le festival de Locarno a dévoilé mardi les coulisses des films d'animation. Une démonstration des différentes techniques en présence des réalisateurs était au programme.

"Animatou" raconte en cinq minutes l'histoire d'un chat qui
poursuit une souris. Un scénario classique dans l'animation. En
revanche, la réalisation, elle, ne l'est pas puisque le film
recourt à cinq techniques différentes d'animation et donc cinq
réalisateurs: Claude Luyet (dessin), Georges Schwizgebel
(peinture), Dominique Delachaux-Lambert (sable) Claude Barras (pâte
à modeler) et Roméo Andreani (3D).



«Chacun était libre de faire ce qu'il voulait dans sa partie»,
précise Georges Schwizgebel. «On avait environ 40 secondes de film
chacun, cela représente pour ma part un mois et demi de travail. Il
faut 12 images par secondes, 720 par minute.»

Cinq techniques différentes

C'est la première fois qu'un film d'animation réunit cinq
réalisateurs, tous suisses. L'idée vient de Claude Luyet,
réalisateur et membre de l'Association «Cinématou» (festival de
films d'animation à Genève), et Alexandre Lachavanne, réalisateur à
la TSR.



Ils ont également décidé de réaliser un documentaire didactique
destiné aux écoles qui décortique les différentes techniques
d'animation. «Le projet s'est réalisé très rapidement», explique A.
Lachavanne. «Il a été produit par le studio GDS (G. Schwizgebel et
C. Luyet) et par le Service jeunesse de la TSR , pour un montant de
140'000 francs.» L'avant-première officielle aura lieu lors du
Festival Cinématou-enfant à Genève (6-14 octobre 2007) puis le film
sera diffusé sur la TSR. En attendant, le module «film et
documentaire» participera à d'autres festivals.

Décor de Max& Co

Les frères Frédéric et Samuel Guillaume étaient également
présents. Ils ont reconstitué dans un atelier un plateau de «Max
& Co», le long métrage suisse au plus grand budget, 30 millions
de francs, et surtout le premier long métrage suisse d'animation.
L'occasion de découvrir, avec les explications détaillées des
auteurs, les différentes étapes et la magie de la création d'un
film d'animation (scénario, dessins, enregistrement des voix,
découpage, images virtuelles, plateaux). La sortie du film en
Suisse est prévue pour le début de l'année prochaine.



Locarno, Karin Wechsler et Patrick Suhner

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L'odyssée d'un banquier suisse

Le moment était très attendu et la foule nombreuse ne s'y est pas trompée: mardi, après la remise des bourses SSA du cinéma suisse, Thomas Imbach est venu présenter sa dernière production, «I Was a Swiss Banker».

L'œuvre du Lucernois, qui a mis trois ans pour mûrir son projet, raconte l'odyssée, du lac de Constance au Léman (nombreuses scènes aquatiques, l'eau étant perçue tant comme refuge que comme régression du personnage principal), d'un requin de la finance contraint à la fuite après avoir été démasqué à la frontière muni d'un sac rempli d'euros.

Habitué de Locarno (il fut présent pour la première fois en 1988 avec «Schlachtzeichen») et cinéaste expérimenté, Thomas Imbach, 45 ans, fusionne les genres. Ancrée dans la satire comique, son film est jalonné par des clins d'œil appuyés au conte de fée, fable du golden boy redécouvrant tout au long de sa fuite le goût des choses simples – et de la tentation charnelle.

Une œuvre à la fois belle et intrigante, une ironie aux multiples interprétations. A découvrir dès le 30 août en Suisse alémanique et (un peu) plus tard en Suisse romande.