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"La Confédération a refilé la patate chaude aux programmateurs d'événements"

Le patron de Live Music Production, Michael Drieberg. [RTS - Karine Vasarino]
L'invité de la Matinale - Michael Drieberg, patron de Live Music Production / L'invité-e de La Matinale / 10 min. / le 11 mars 2020
Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, a regretté dans La Matinale de mercredi un manque de clarté de la Confédération à propos des mesures à prendre pour les événements de moins de 1000 participants. Il estime que les autorités rejettent sur les programmateurs la responsabilités d'annuler ou non les événements qu'ils organisent.

Les mesures de restriction pour contenir l'épidémie de coronavirus touchent fortement les organisateurs de manifestations culturelles, qui se voient obligés de repousser ou d'annuler de nombreux événements. Lundi,  c'était le Cully Jazz qui annonçait l'annulation de son édition 2020, décision qui met en péril son existence.

>> Lire : L'épidémie de coronavirus a eu raison du Cully Jazz Festival

De son côté, la société de spectacles Live Music Production a pu limiter les dégâts en repoussant la majorité des représentations qu'elle avait prévues, comme l'a expliqué son directeur Michael Drieberg, invité de la Matinale: "Il n'y a qu'une seule date que l'on n'a pas réussi à déplacer et qui sera donc remboursée. Il y a une sorte de solidarité mondiale qui s'est installée, car chaque pays, chaque artiste est touché, et tout le monde essaie de trouver des solutions."

Accès au chômage partiel

Michael Drieberg rappelle toutefois que la situation est plus compliquée pour les plus petits acteurs et appelle à une aide des autorités. "Il est urgent de simplifier l'accès au chômage partiel pour les intermittents du spectacle et d'aider tous les petits organisateurs qui avaient un ou deux événements dans l'année et qui se retrouvent sans rien, avec des charges."

Il est urgent de simplifier l'accès au chômage partiel pour les intermittents du spectacle et d'aider tous les petits organisateurs

Michaël Drieberg, directeur de Live Music Productio

Si les spectacles de plus de 1000 personnes sont interdits, la situation est moins claire pour les événements de moindre importance, dont la responsabilité de la tenue revient souvent aux organisateurs eux-mêmes.

"Les autorités nous ont refilé la patate chaude. Je pense qu'elles ne veulent pas être responsables de l'annulation de tous ces milliers de petits événements de 200 ou 300 personnes qui ont lieu tous les jours dans toute la Suisse. Et c'est finalement nous qui devons prendre la responsabilité d'annuler."

Harmonisation des mesures

Michael Drieberg plaide aussi pour une harmonisation des mesures à l'échelle fédérale. "Chaque canton a commencé à fixer des limites différentes, ce qui a engendré de la confusion. On ne savait pas si on devait annuler, remplacer ou rembourser les spectateurs. C'est une zone d'ombre qui perdure encore, et ce serait bien d'avoir une meilleure coordination entre les cantons."

Le directeur de Live Music Production reste cependant positif et rappelle que lorsque que l'épidémie se tarira, les événements culturels reprendront de plus belle. "En 30 ans j'ai tout traversé: des attentats aux grèves, en passant par d'autres épidémies. A chaque fois que ces périodes anxiogènes se terminent, les gens en ont tellement marre qu'ils se ruent aux spectacles."

>> Regarder le 19h30 qui revient sur les difficultés rencontrées par le milieu culturel :

Les mesures contre la propagation du coronavirus mettent à mal tout le secteur de la culture qui croule sous les annulations.
Les mesures contre la propagation du coronavirus mettent à mal tout le secteur de la culture qui croule sous les annulations. / 19h30 / 2 min. / le 11 mars 2020

Interview: David Berger
Version web: Antoine Schaub

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