Avant le théâtre de Fribourg, c'était le Livio. Construit dans les années 20, ce théâtre à l'italienne est détruit en 1977, remplacé par des immeubles locatifs. C'est là que débute une très longue période sans véritable théâtre pour la ville de Fribourg. Et ses artistes en souffrent.
Après des années et des années d'attente, finalement, c'est en 2001 qu'aboutit le concours d'architecture pour un nouveau théâtre. Les Fribourgeois acceptent de justesse son crédit par votation en 2006. Les autorités jubilent et trinquent. Le théâtre s'appellera Equilibre.
Un bâtiment qui divise
Mais dès sa construction, les critiques fusent. "Franchement pas terrible", "beaucoup trop gros", "moche", "vilain", les Fribourgeois ne sont pas tous tendres avec le nouvel édifice. Même si certains admettent que "l'important, c'est quand même d'avoir un théâtre".
C'est un mauvais projet, au mauvais endroit, au mauvais moment. En plus le coût. Nous savions qu'ils n'arriveraient pas à tenir le devis de 35 millions...
Equilibre coûtera 50 millions au lieu des 35 prévus. C'est beaucoup. Mais pour le syndic de l'époque, Pierre-Alain Clément, l'important c'est d'avoir enfin un théâtre.
Une inauguration en demi-teinte
En 2011, c'est l'inauguration. Tout le gratin est présent, et même Antoinette de Weck, devenue membre de l'exécutif de la ville, semble réjouie par l'événement. Pourtant, les critiques ne cessent pas, car l'on est passé d'un projet en verre à un bâtiment en crépi... "Il avait une identité totalement différente du reste de la ville. Il était prévu translucide, ce qui lui donnait un caractère d'OVNI venant se poser de façon très sensible au milieu de la ville. Au lieu d'avoir une façade magique, on a un gros mur gris", explique l'architecte Raoul Andrey.
Malgré cela, au-delà du crépi, opéras et spectacles se succèdent. Equilibre a accueilli l'an dernier une centaine de manifestations avec un taux de fréquentation de 90.2%.
Sujet TV: Elodie Faessler/Alain Hertig/ld