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Les trésors libérés par la fonte des glaces alpines exposés en Valais

Un prélèvement d'ossements de mulets sur le glacier du Théodule à Zermatt. [Musée d'histoire du Valais - Sophie Providoli]
Des trésors millénaires libérés par la fonte des glaces alpines / Le 12h30 / 2 min. / le 29 décembre 2018
L'exposition "Mémoire de glace: vestiges en péril" du Musée d'histoire du Valais présente une sélection des trouvailles archéologiques exceptionnelles libérées par la fonte des glaciers alpins.

Avec le réchauffement climatique et les températures douces en altitude, des vestiges piégés dans les glaciers à plus de 2500 mètres d'altitude depuis des siècles, voire des millénaires, refont surface, une mine d'or pour les archéologues.

Une nouvelle discipline se développe depuis trente ans dans les Alpes, l'archéologie glaciaire. La découverte en 1991 de la momie Otzi âgée de 5000 ans en est l'illustration emblématique. Mais de multiples autres "trésors" périssables ont été sortis des glaces.

L'exposition valaisanne permet de découvrir des pièces rarement exposées: des panoplies de chasse du troisième millénaire avant notre ère, des raquettes à neige vieilles de près de 6000 ans, des vêtements de toutes les époques ou encore les chaussures du couple Dumoulin, disparu en 1942 sur le glacier de Tsanfleuron à Savièse et retrouvé l'an dernier. Des objets qui sont une mine d'information pour les scientifiques.

"Ces découvertes nous montrent comment les hommes s'équipaient pour fréquenter la haute montagne et nous apportent beaucoup sur les raisons qui poussaient ces hommes à aller dans ces zones inhospitalières à plus de 2500 mètres d'altitude", explique Pierre-Yves Nicod, conservateur au Musée d'histoire du Valais et commissaire de l'exposition.

Des trouvailles de particuliers

La majorité des découvertes sur les glaciers ne sont pas le fait des archéologues mais de guides, randonneurs ou employés de remontées mécaniques. L'exposition vise aussi à les sensibiliser.

L'archéologue cantonale Caroline Brunetti en appelle à la participation citoyenne et explique les précautions à prendre en cas de découverte d'un objet: il faut le prendre en photo, essayer de le géolocaliser en cas de présence de réseau mobile, ou sinon prendre en photo ses alentours, et notamment des montagnes qui permettront de le situer au mieux. "Le plus important est de ne pas le toucher, puisque le contexte est très important pour les archéologues. Ce qui est intéressant, c'est de savoir où on l'a trouvé, pourquoi il est là."

Pour faciliter cette transmission d'information, une application smartphone devrait être développée d'ici la fin de l'année. L'exposition "Mémoire de glace" est visible au Pénitencier de Sion jusqu'au 3 mars 2019.

Marie Giovanola/ebz

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