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détail & partage

Les images d'Exils

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On se quitte sur cette image: eux faisant du "daptché". De Athènes à Klagenfurt, en passant par le difficile train reliant Passau à Elze: ils n'ont cessé de danser. Une façon pour eux de garder le contact avec ce pays qui leur manque déjà... mais aussi un bon moyen de se payer ma tronche lorsqu'ils me faisaient danser. Bref, un bon moyen pour rester humains. (18.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Cette nuit dans la jungle, on a été bercé par le ronflement des génératrices, les sifflements des camions qui passent au loin et les gouttes d'eau qui viennent s'exploser contre notre tente. C'est comme faire du camping, mais dans une déchetterie. (20.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Il faut deux heures de marche depuis "la jungle" (Calais) pour arriver jusqu'à la gare de l'Eurotunnel. De là, ce sont des dizaines de silhouettes qui se glissent à travers les barbelés toutes les dix minutes. Si ce n'est plus. Parmi ces silhouettes, celle de Nayef. "Il y a des policiers partout. C'est juste impossible. Je perds mon temps ici". Il était énervé, mais triste surtout. Ce lundi soir, Nayef s'est rendu compte que cela n'allait pas être aussi simple, pour ne pas dire impossible, de passer par là. (20.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Dans ce camp, pour ne pas dire bidonville, il y a des gens de partout. Mais peu de femmes ou d'enfants. Du moins de ce que j'ai pu observer depuis ce début d'après-midi. (19.10.2015) [instagram - Nicolae Schiau]

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Il n'a que 20 ans et il est prêt à mourir pour atteindre son rêve: l'Angleterre. Nayef a déjà tenté hier "sa chance" et il a terminé à l'infirmerie (une caravane gérée par des bénévoles britanniques) avec une cheville foulée. (19.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Un jeune Syrien part pour la Suède. K., 13 ans, sera accompagné pour ces derniers kilomètres de trois adultes rencontrés la veille. Il ne les connaît pas vraiment mais c'est mieux que de voyager seul. L'autre inconnue, c'est sa destination précise. Une fois arrivé en Suède, son oncle est supposé le retrouver. Le reste du groupe n'est pas inquiet, juste un peu triste. (17.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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On se quitte sur cette image: eux faisant du "daptché". De Athènes à Klagenfurt, en passant par le difficile train reliant Passau à Elze: ils n'ont cessé de danser. Une façon pour eux de garder le contact avec ce pays qui leur manque déjà... mais aussi un bon moyen de se payer ma tronche lorsqu'ils me faisaient danser. Bref, un bon moyen pour rester humains. (18.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Cette première nuit en Allemagne aurait pu être faite de joies et de soulagements, note notre reporter. En fait, ce sera la pire du voyage: les migrants, beaucoup trop nombreux, doivent dormir à même le sol. (16.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Quelque part dans les profondeurs de la nuit et de l'Allemagne. Cette nuit est un enfer. Oui, c'est gratuit et ce n'est pas est encore les épouvantables conditions de la Macédoine. Mais on n'est pas loin. Jamal n'a pas trouvé de place dans le compartiment. Il "dort" dans le corridor avec ce jeune garçon de 17 ans originaire de Homs. Il est 02h40, un train circule de nuit avec des enfants dormant par terre. "Willkommen in Deutschland". (16.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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A peine descendus, aussitôt remontés. En gare de Passau, en Allemagne, le train s'arrête enfin. L'ambiance est festive, mais elle est de très courte durée. Il est 19h10 et tout le monde monte dans un train. Destination inconnue. Après deux heures d'attente, le convoi quitte la brumeuse gare bavaroise pour Hanovre, dans le lointain nord du pays. (15.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Cette journée reste cependant très éprouvante pour le mental. Hormis le jeune K., qui va en Suède, tous les jeunes sont rongés par le doute. Le cas le plus parlant est celui de Nayef, qui angoisse à l'idée de traverser l'Allemagne et de se faire "bloquer là-bas". Seul point positif de la journée, il a fait la rencontre, dans le train, de deux frères irakiens qui vont aussi en Angleterre. Eux non plus ne sont pas rassurés. Ils pourront se partager leurs angoisses. (15.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Dans le train autrichien, les conditions n'ont absolument plus rien à voir avec les Balkans. Ici le train est chauffé et il y a de la place pour tout le monde. Les jeunes Syriens, à l'instar de Jamal, commencent à se détendre et profitent quelques instants du paysage. Quelques instants seulement, car ils vont très vite s'écrouler de fatigue. (15.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Le train part de Klagenfurt à destination de Linz, une étape avant d'arriver en Allemagne. (15.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Dans la gare de Klagenfurt, les migrants font la queue en attendant de pouvoir monter dans un train. Gros contraste avec la Hongrie: neuf policiers seulement gèrent la foule. Les six Syriens suivis depuis une semaine ont finalement décidé de passer par l'Allemagne pour atteindre leur destination finale. (15.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Dans le centre d'accueil de Klagenfurt, en Autriche. Cela fait 24 heures que les migrants espèrent partir, mais l'Allemagne est pour l'instant débordée. Le temps est venu de présenter les six Syriens que je suis depuis deux semaines. Voici Nayef. Il a 20 ans et rêve de devenir médecin, comme le reste de sa famille. Il ambitionne dur comme fer de rejoindre le Royaume-Uni et, idéalement, d'étudier à Oxford. "C'est mon voeu le plus cher" et je vais tout faire pour y arriver". C'est une obsession chez lui. (14.10.2015) [RTS]

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C'est un enfant avec un regard d'adulte. K. se rend en Suède rejoindre un oncle. Il ne sait pas grand chose de ce pays, si ce n'est qu'il y fait froid. K. voyage avec les mêmes habits depuis le début: un training, une veste et deux sacs de couchage. C'est tout. Benjamin du groupe, c'est aussi le plus discret. Lui et moi ne communiquons que par selfies. C'est d'ailleurs un mordu de l'exercice. En même temps, il n'a que 13 ans. (14.10.2015) [RTS - Nicolae Schiau]

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Il a 19 ans et était étudiant en mathématiques. Il s'appelle Jamal. S'il porte une veste blanche, c'est qu'il s'est désigné bénévole pour Caritas durant ce séjour à Klagenfurt. Jamal est un réfugié syrien qui rêve d'une vie meilleure "n'importe où on peut étudier sans problèmes". Il hésite encore sur sa destination: Norvège ou Allemagne? Chaque jour il change d'avis. Il ne lui reste plus que 48 heures pour se décider. (14.10.2015) [RTS - Nicolae Schiau]

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Présentons-le ainsi, car il a toujours téléphone son téléphone greffé dans la main. Il s'appelle Ali et il a 16 ans. Il a vécu un an au Liban avant d'effectuer ce voyage. Il y travaillait comme installateur en ventilation. C'est du moins ce que j'ai compris lorsqu'il m'a mimé-montré-expliqué son métier durant une pause dans une station-service. Le fait est qu'il part avec l'envie de commencer des études. Car il n'est pas allé plus loin que la neuvième année scolaire en Syrie. Sa grande passion, c'est le foot. Ses amis insistent pour me dire que c'est un très bon joueur. Il part à Dortmund... Allez savoir ! (14.10.2015) [RTS - Nicolae Schiau]

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Il a peur. Il est tétanisé à l'idée que l'on puisse le reconnaître. "No Picture" est un garçon un peu ténébreux, mais qui a visiblement la vanne facile et est plein d'humour, à voir les fous rires qu'il provoque chez ses amis. "No Picture" essaie des chaussures offertes par la Croix-Rouge. Il emportera avec lui également un pull et de quoi affronter plus sérieusement les températures norvégiennes. (14.10.2015) [RTS - Nicolae Schiau]

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Enfin, voici Yusef. Cet ancien étudiant en droit est âgé de 24 ans. Grand et très fin, Yusef est le doyen du groupe. Il est soigné et essaie, malgré les circonstances, de faire attention à son apparence. Tout le monde l'écoute quand il parle. Nous nous sommes rencontrés à Kilis, quelques minutes avant de monter dans le bus pour Istanbul. Aujourd'hui, Yusef n'est plus qu'à quelques pas de son objectif. Enfin, presque, car lui aussi hésite désormais à partir en Norvège. Là où il sera, au final, Yusef n'espère qu'une chose: reprendre ses études et vivre une vie normale. Veut-il rentrer dans son pays à la fin de la guerre? "Oui, sans hésitation". (14.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Klagenfurt, Autriche. K. "No Picture", Yusef, Jamal, Ali et Nayef sont morts de fatigue, mais vont bien. Ils n'ont fait que voyager depuis la nuit chaotique de Preševo. (14.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Enfin, il y a cet enfant. Pendant que les adultes crient et que les bénévoles lancent les vivres, lui, dessine un coeur sur la vitre embuée. Puis me fait signe de la main. La scène dure 5 secondes. Une éternité. (13.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Avant de partir, le train fait marche arrière pendant deux minutes. C'est là, et uniquement là, que les migrants auront un contact avec des gens autres que des officiels. Ces gens, ce sont des bénévoles qui viennent distribuer de la nourriture, de l'eau ou des couches culottes. (13.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Nous sommes ici à Zakany, en Hongrie. Les migrants viennent de marcher deux kilomètres depuis Botovo, en Croatie et vont automatiquement être placés dans des trains. 1500 personnes, au minimum, doivent monter dans le train. (13.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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De nombreux bus effectuent quotidiennement les 500km entre Preševo et Sid, en Voïvodine. Derrière nous une famille d'Afghans est exténuée par le voyage. Ils sont sept et viennent de Kaboul. Les enfants se partagent un siège. (12.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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La porte d’entrée pour la Croatie. Le bus, après une longue route, dépose les migrants à quelques mètres de la frontière, dans la région de Sid, en Voïvodine. Pour les migrants, le scénario commence à être connu: photographes, se restaurer, ONG, puis, marcher jusqu'à la frontière. Cette route est exclusivement destinée au migrants. Je l’emprunte malgré tout... (12.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Camp de Preševo, en Serbie. Ces migrants attendent de pouvoir s'enregistrer et, pour ceux qui le souhaitent, se reposer au camp d'accueil. (12.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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On ne s'arrêtera pas avant Kumanovo. Dans le train, je fais plusieurs rencontres, dont Raheem, un jeune ingénieur afghan qui rêve d'aller à Paris. (11.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Et pendant le même moment, des migrants marchaient en tongs. (11.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Le train arrive dans 20 minutes à Kumanovo. Les enfants pleurent. Une longue marche attend les migrants. Moment d'humanité. (11.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Peu de cigarettes ont été vendues ce samedi soir à Gevgelija, en Macédoine. Il est 04h30 et mon "partenaire de chambre" à une sale toux. (11.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Après cinq heures de bétaillère, le vieux train dépose les migrants à la frontière serbo-macédonienne. À l’arrivée: des photographes, des ONG et des gendarmes. Après un ravitaillement offert, entre autres, par la Croix-Rouge, une marche de quelque 4 kilomètres attend les migrants. On dirait une version du Petit Poucet revue par les scénaristes de Mad Max: les déchets jonchent la route, les traverses ont été incendiées et les gens marchent machinalement, sans vraiment parler. Ces quelques mètres, ce seront les seuls que les migrants fouleront sur sol macédonien. En Serbie, l’armée est présente, on vous fouille, on passe des scanners, mais (heureusemnt pour moi par ailleurs) on ne vous demande pas vos papiers. Après une heure de marche, on arrive au village de Miratovac. De là les migrants sont libres de prendre le chemin qui leur plaît. Nombreux optent pour un camp d’accueil à Preševo. C'est là que je me trouve. Demain, Yussef et ses amis iront en bus jusqu'en Croatie. Une nouvelle route, de nouvelles pauses, de nouvelles histoires. (11.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Le voyage en train a marqué les esprits. Des messages gravés en témoignent. (11.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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A 06h30, des aiguilleurs dans le hall de gare me réveillent. Je réalise qu'un train est gare. J'embarque pour 25 euros. (11.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Tout le monde se suit. On marche dans les rues d'Athènes vers une agence de bus. Direction Macédoine (Fyrom). (10.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Après sept heures de trajet, le ferry débarque à Athènes. Les migrants partiront pour la plupart en courant pour monter dans les bus qui attendent sur le quai. Pour ma part, j'attends le groupe de jeunes migrants qui voyagent dans un ferry spécialement affrété. Il est 06h20 du matin et il fait frais dehors. Depuis Athènes, l'objectif pour de nombreux Syriens est d'arriver à la frontière macédonienne. Dans le centre de Mytilène, un voyagiste proposait un service de shuttle pour 55 euros l'aller simple depuis Athènes. L'autre itinéraire possible est de rejoindre Thessalonique, puis la Macédoine. En demandant à Naef sur une estimation du temps nécessaire pour arriver en Allemagne, il répond: "one week is good". (10.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Dans le ferry, touristes côtoient migrants. Il n'y a aucun Syrien à bord. Mais des Irakiens, Afghans, Iraniens... (9.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Le bateau pour Athènes est un "boat special". Départ 11pm. Impossible d'embarquer avec eux. Je les attendrai là-bas. (11.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Aujourd'hui, seules 300 ou 400 personnes sont arrivées sur Lesbos. L'information tient d'un humanitaire belge, Yves de @doctorswithoutborders. "Une journée plutôt calme et contrôlable. En septembre, il y avait plus de 5000 personnes par jour", souligne le coordinateur de projets pour l'ONG. "Là, c'était vraiment le chaos". À Mitilini, les autorités sont totalement débordées, cela ne fait aucune doute. L'atmosphère est néanmoins nettement moins pesante que de l'autre côté en Turquie. Les gens sont détendus et acceptent plus facilement de se faire prendre en photo, à l'image de ces enfants Afghans. (09.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Voici le camp de Mytilène. Nous sommes en Grèce et, donc, dans l'Union européenne. Cette photo a été prise devant l'entrée pour les Syriens. "Les autres, c'est derrière", hurle le garde qui porte une fausse veste de policier mais de vraies Dr. Martens. Une famille s'est installée devant l'entrée. Elle passera vraisemblablement la nuit là. Demain, un ferry emmènera tout le monde à Athènes. "Puis d'autres viendront", ironise mon chauffeur de taxi sur le chemin du retour. "C'est comme ça tous les jours", soupire-t-il. Ce n'est pas eux qui me gênent. C'est le fait de m'y être habitué. (09.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Yussef et ses amis trouvent un parc où se reposer à l'ombre. L'été joue les prolongations à Mytilène (9.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Trois bateaux partent simultanément pour l'île de Lesbos. A bord, essentiellement des touristes allemands, grecs et russes. Ces trois bateaux constituent l'unique ligne quotidienne reliant Ayvalik à Midilli. Prix d'un billet aller simple: 25 euros, soit 4400% moins cher que ce que paie un migrant, qui lui peut débourser jusqu'à 1100 euros pour le même chemin. Ce n'est qu'une heure de bateau. Mais elle sépare deux mondes. (09.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Devant la sortie du port de Mytilène, des migrants passent la nuit. [Twitter - Nicolae Schiau]

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"Les Syriens ici, les autres par l'arrière": Le gardien ne parle pas. Il hurle. Bienvenue au camp de Mytilène. (8.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Selon plusieurs témoins dans l'humanitaire rencontrés sur place, la situation était bien pire il y a trois jours. (9.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Cette famille vient d'Alep. Durant la traversée, ils étaient 60, dont 26 enfants, dans un bateau de 40 places. (9.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Le port de Mytilène ressemble à un camp. Des gens dorment par terre. La scène semble normale pour les locaux. (8.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Dans le camp d'accueil pour réfugiés de Mytilène, les bébés dorment la nuit à même le sol. (9.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Ces femmes ne le réalisent sans doute pas, mais les lumières rouges, si proches en face d'elles, c'est la Turquie (9.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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La scène semble banale pour les habitants de l'île. (8.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Murad vient de recevoir un appel de l'un des six jeunes. Ils sont arrivés à deux heures cette nuit en Grèce. (8.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Cette femme avec deux enfants à charge vient d'une région contrôlée par Damas. Pendant la demie-heure où je l'observe, elle sera constamment au téléphone avec différents passeurs à organiser leur départ et tenter, tant bien que mal, à comparer les offres. Peut-être est-ce la fatigue et qu'elle ne s'en rend pas compte, mais elle et ses enfants sont plantés au beau milieu d'un passage fréquenté. Elle ne souhaite pas répondre à mes questions. "Je suis trop préoccupée à savoir comment partir d'ici", dit-elle en s'excusant presque de décliner. Aujourd'hui, jeudi 8 octobre, la mer est agitée. [Instagram - Nicolae Schiau]

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A Beshane, plein de petits hôtels proposent des chambres à 30 TL la nuit (10 CHF). Trop pour certains. (7.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Basmane. La place ne paie pas de mine. Ce sont quatre rues. Mais c'est depuis ici que l'on négocie son passage. (7.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Au moment de prendre cette photo, 6 jeunes garçons âgés de 13 à 24 ans sont en trains de risquer leur vie pour gagner l'Europe sur la mer Egée. À mes côtés, leur oncle Murad est tellement tendu que j'ai peur de parler. Pour rappel, ils se sont déjà fait prendre à midi et ont eu énormément de chance en réussissant à prendre la fuite dans le maquis. Cette fois-ci ils n'auront pas autant de chance si la garde maritime retombe sur eux. Murad reçoit un appel de l'un des parents des jeunes migrants. Ils sont arrivés vers deux heures du matin en Grèce. (7.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Basmane ressemble à Aksaray, la misère à un degré plus haut. Le quartier n’est pas bien grand, quelques rues seulement. Suffisamment pour accueillir celles et ceux qui n’ont pas assez d’argent pour se payer une chambre (10 CHF-nuit) dans les nombreux petits "hôtels" du coin. Un jeune originaire d’Hassakah et travaillant à Izmir, Abdulraman, déteste ce quartier: "Tout le monde essaie de te voler, de te manipuler. J’ai travaillé dans la céramique pendant un mois pour un Turc, à la fin du mois, il ne m’a pas payé. Je dors dans un parc à côté". (7.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Avec Bodrum et Istanbul, Izmir est l'un des principaux lieux de passage vers la Grèce. Il est 6h30 et les bus arrivent déjà par dizaines. La gare routière n'est pas immense. En descendant du bus on tombe sur cette famille qui a certainement dû passer une partie de la nuit à cet endroit. Il n'y a pas que des migrants. Mais il y en a. J'ai croisé un couple de Camerounais qui a pris l'avion jusqu'à Istanbul afin de rejoindre le quartier de Basmane. C'est là que se font les "affaires" avec les passeurs. (7.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Soirée difficile pour Murad. Son neveu, ce jeune Syrien rencontré à Kilis, est en route pour la mer Egée avec son groupe d'amis. Nous aurions dû nous retrouver dans un petit parc non loin d’Aksaray, cette plaque tournante à ciel ouvert, mais les passeurs ont changé les plans, au grand dam de Murad qui n'a pas pu les revoir une dernière fois. Accroché à son téléphone, il ne sera soulagé que mardi en fin de matinée lorsqu'il saura que tout le monde est sauf, de l’autre côté. (6.10.2015)

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Des migrants en négociation avec un passeur. [Twitter - Nicolae Schiau]

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Quartier Aksaray, à Istanbul. Les migrants continuent d'attendre les consignes de passeurs. Pendant ce temps les enfants jouent. (5.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Voici ce que l'on trouve notamment à l'attention des migrants dans les échoppes d'Istanbul: des gilets de sauvetage. (5.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Dans le passage souterrain de Aksaray (Istanbul), les migrants cherchent à recharger leurs portables dans ces petits box (5.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Il s'appelle Murad. Il a 32 ans dont trois passés en tant que réfugié syrien en Turquie. L'avenir de son pays? Nul. Il faudra au moins 20 ans avant que l'on puisse reparler d'une Syrie pacifiée et stable selon lui (...) Murad lui ne partira pas. Du moins pas pour l'instant. Mais ses neveux oui. Ce sont les jeunes rencontrés à Kilis. (5.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Nous essayons de nous faire confiance. Cela prend du temps. L'un d'eux prend mon téléphone pour me dire ceci. (4.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Voici trois jeunes syriens. Ils sont en Turquie depuis 3-4 jours et vont bientôt tenter la traversée (4.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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La gare routière de Kilis. Un billet pour Izmir coûte 100 TL, soit plus de 30 francs. Il y en a pour 15h de route. (2.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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La gare routière de Kilis. Un billet pour Izmir coûte 100 TL, soit plus de 30 francs. Il y en a pour 15h de route. (2.10.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Sur les 100'000 Syriens présents à Kilis, nombreux sont les enfants à travailler dans les rues: vendeurs de légumes, récupérateurs de métaux ou assistants de fabricants de chaussures. Ils seraient payés 7 dollars la semaine, selon l'UNICEF et Save The Children. (01.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Avec ses deux roues qui roulent n'importe comment, son festival de klaxons, son bazar et ses ruelles poussiéreuses où l'on joue au backgammon, Kilis (90'000 habitants) a tout de la ville classique du Proche-Orient. A deux détails près: l'armée est omniprésente et la ville compte plus de Syriens que de Turcs. (01.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]

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Gare routière de Kilis, en Turquie. La ville est devenue bilingue avec le temps. (30.09.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Frontière syrienne. Côté turc. Point de départ pour de nombreux exilés. (30.09.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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Direction la frontière syro-turque (30.09.2015) [Twitter - Nicolae Schiau]

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L'arrivée nocturne à Gaziantep. [Instagram - Nicolae Schiau]

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Le matériel nécessaire à ce reportage. [Instagram - Nicolae Schiau]