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Didier Burkhalter: "Les accès au marché pourraient être remis en cause"

Didier Burkhalter - La clause guillotine est un scénario plausible
Didier Burkhalter - La clause guillotine est un scénario plausible / L'actu en vidéo / 3 min. / le 12 février 2014
Suite au "oui" à l'initiative sur l'immigration de masse, le président de la Confédération confirme que la clause guillotine pourrait tomber. Les risques dans le domaine de la recherche sont aussi réels.

Dans un entretien accordé mercredi à la RTS, après la conférence de presse du Conseil fédéral (voir ci-contre), Didier Burkhalter confirme que l'ensemble des premiers accords bilatéraux pourraient être menacés après le oui du peuple suisse à l'initiative de l'UDC.

"Si l'accord sur la libre-circulation est résilié, les accords d'accès au marché des premières bilatérales seront, pratiquement, automatiquement remis en cause", explique le président de la Confédération. Le Neuchâtelois ajoute que "le Conseil fédéral s'engage pour que cela n'arrive pas mais qu'il ne peut rien promettre".

De manière générale, Didier Burkhalter est d'accord avec la chancelière allemande Angela Merkel pour dire que les votations ont généré un "problème considérable".

Didier Burkhalter - Il y a un problème considérable
Didier Burkhalter - Il y a un problème considérable / L'actu en vidéo / 2 min. / le 12 février 2014

La recherche menacée

Les milieux scientifiques ont également montré des signes de nervosité depuis le scrutin. Le président de la Confédération confirme que, dans ce domaine, "les risques sont réels" et précise qu'ils "étaient connus avant le vote". Le libéral-radical se veut partiellement rassurant en précisant que "c'est aussi grâce à la Suisse que l'Europe a pu monter des projets de niveau mondial".

Didier Burkhalter - De vrais risques pour la recherche
Didier Burkhalter - De vrais risques pour la recherche / L'actu en vidéo / 1 min. / le 12 février 2014

Les Romands devront "faire avec"

Enfin, Didier Burkhalter est revenu sur le sentiment qu'il avait partagé mardi (lire Didier Burkhalter: "Il est parfois bon de parler le français!" ), réaffirmant que "la Suisse romande, ce n'est pas la première fois, devra faire avec". A ses yeux, un "mea culpa" est toutefois nécessaire de la part de ceux qui n'ont pas su estimer le ras-le-bol des électeurs. Il faut maintenant mettre en avant les éléments de cohésion nationales et "éviter de faire des catégories de Suisses".

Didier Burkhalter - La Suisse romande fera avec
Didier Burkhalter - La Suisse romande fera avec / L'actu en vidéo / 5 min. / le 12 février 2014

Darius Rochebin/tyf

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Un appel au calme

Devant la presse, après la séance hebdomadaire du gouvernement, Didier Burkhalter a aussi appelé au calme trois jours après le vote. La situation est difficile mais il n'y a pas de raison de surréagir et de vouloir toutes les réponses dans les 24 heures, a-t-il déclaré.

La Suisse ne peut pas décider toute seule, a aussi rappelé le ministre des Affaires étrangères.

La décision du peuple doit être respectée, a-t-il ajouté. Mais il faut respecter aussi bien la majorité que la minorité. Dans cette dernière, on retrouve non seulement les Romands mais des cantons très dynamiques comme Bâle-Ville, Zoug et Zurich.

Pas de changements immédiats

Dans l'immédiat, hormis l'interdiction de conclure un traité international contraire au nouvel article constitutionnel, aucune disposition de l'initiative n'est applicable de suite, a précisé Didier Burkhalter.

L'accord sur la libre circulation reste en vigueur jusqu'à une éventuelle résiliation.

Rien ne va donc changer tout de suite pour les étrangers en Suisse et ou les Suisses établis dans les pays de l'Union européenne.