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Treizième corps retrouvé dans l'épave du Concordia

Les recherches ont pu reprendre en profondeur dimanche, après une suspension samedi en soirée et dimanche matin. [Pier Paolo Cito]
Les recherches ont pu reprendre en profondeur dimanche, après une suspension samedi en soirée et dimanche matin. - [Pier Paolo Cito]
Un nouveau corps a été retrouvé dimanche dans l'épave du Concordia échoué près de l'île italienne du Giglio depuis son naufrage il y a neuf jours, a annoncé une porte-parole de la protection civile. Ce qui porte à 13 le nombre de morts.

"Les plongeurs des pompiers ont trouvé le corps d'une femme sur le pont numéro 7 vers la poupe, dans la partie submergée" du navire de croisière, a indiqué Francesca Maffini, en précisant que la femme "portait un gilet de sauvetage". Le corps a été trouvé vers 15H20 (14H20 GMT) à 10 mètres de profondeur et n'a pas encore été identifié.

Le bilan de la tragédie est donc désormais de 13 morts. Pour le moment, seuls 8 corps ont été reconnus, ceux de 4 touristes français, un Italien, un Espagnol, un Allemand, un Hongrois. Selon un porte-parole de la préfecture de Grosseto, l'un des quatre corps non reconnus pourrait être celui d'un membre d'équipage péruvien car il a été "trouvé avec un écusson à son nom, même si cela ne suffit pas pour l'identifier officiellement".

Selon le préfet Franco Gabrielli, commissaire spécial du gouvernement chargé de superviser l'urgence liée à la catastrophe, une Hongroise non enregistrée dans la liste des personnes embarquées est réclamée par sa famille. "La famille dit qu'elle se trouvait à bord avec un membre d'équipage et qu'elle a appelé quand elle était sur le bateau", a-t-il indiqué dimanche lors d'un point presse sur l'île du Giglio, en estimant qu'il fallait "l'ajouter à la liste des disparus" et considérer qu'"il y a encore 21 personnes à rechercher".

La recherche des disparus a repris dimanche grâce à une stabilisation du navire, dont les oscillations avaient provoqué une suspension des travaux dans la nuit rendant dangereuse son exploration par les sauveteurs. Les travaux n'avaient pu recommencer que dans la partie émergée. "

Douzième cadavre repêché samedi

Les plongeurs ont repris samedi matin leurs recherches dans l'épave du Concordia. Vingt personnes restent portées disparues. [CARLO FERRARO]

Samedi, un douzième cadavre avait été trouvé par les plongeurs de la garde-côtière sur le pont numéro quatre vers 13h30 dans la partie arrière du navire. Un responsable des carabiniers a précisé qu'il "faudra des tests d'ADN pour identifier le corps parce qu'il est méconnaissable après une semaine passée dans l'eau".

Pour le moment, 8 des 12 victimes du naufrage ont été identifiées formellement: six touristes --quatre Français, un Italien et un Espagnol-- ainsi qu'un serveur péruvien et un violoniste hongrois. Par ailleurs, 20 personnes sont toujours portées disparues sur les 4229 passagers et membres d'équipage que comptait le Concordia, dont une dizaine d'Allemands, un jeune couple de Français et un autre de retraités américains.

La découverte de ce douzième corps a eu lieu alors que le chef de la protection civile italienne, Franco Gabrielli, nommé depuis vendredi commissaire spécial pour superviser toutes les opérations liées à la catastrophe, se trouvait sur l'île du Giglio. "Nous n'avons fixé aucune limite de temps aux recherches" dans l'épave du Concordia, échoué à demi-immergé à une trentaine de mètres de la rive du Giglio, a-t-il assuré devant la presse.

Des plongeurs ont aussi récupéré samedi un disque dur contenant des images de caméras de sécurité, très utiles car situées sur la passerelle de commandement, selon les médias.

Exploration ardue à 20 mètres de profondeur

L'inspection cabine par cabine de l'épave du Concordia est rendue difficile car plusieurs objets entravent les voies d'accès. [Carabinieri - -]

Il a souligné que les sauveteurs sont en train d'élaborer des plans sur la base des informations données par les proches des disparus pour contrôler chaque mètre de l'immense navire de 17 ponts, suspendu en équilibre sur des rochers et qui menace de glisser vers les hauts fonds.

Les pères de Mylène Litzler, 23 ans et Michaël Blémand, 25 ans, un couple français, ont lancé depuis le Giglio un appel dramatique samedi en direction des 4200 occupants du Concordia pour qu'ils fournissent "le moindre détail" permettant de savoir où se trouvaient les deux jeunes disparus pendant l'évacuation.

La progression de plongeurs est ralentie par de nombreuses portes bloquées, des monceaux de meubles et lambeaux de moquette. Les plongeurs "accomplissent un travail héroïque", a estimé le curé du Giglio, Lorenzo Pasquotti, en remerciant aussi les pompiers de lui avoir rapporté la statue de la Vierge qui se trouvait dans la chapelle du navire.

Toujours pas de pompage du fioul

Des employés de la société néerlandaise Smit ont posé des barrières anti-pollution pour protéger les côtes alors que le pompage de fioul se prépare. [AFP - Filippo Monteforte]

Autre problème pour les autorités: voir s'il est possible de commencer rapidement le pompage des 2380 tonnes de mazout enfermées dans les réservoirs du Concordia, pour éviter une marée noire autour de l'île toscane qui est une réserve naturelle.

Le préfet Franco Gabrielli, arrivé samedi au Giglio pour coordonner toutes les opérations liées à la catastrophe du Concordia, a promis une décision en 48 heures sur la possibilité de continuer à chercher les personnes manquantes tout en vidant les cuves du navire.

Selon Franco Gabrielli, il y a déjà pollution marine compte tenu de la présence dans les entrailles du navire de "tout ce qui sert pour une ville de 4.000 habitants", des huiles de vidange aux ordinateurs en passant par les détergents et solvants, les câbles électriques et autres objets en plastique.

agences/pbu/olhor

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Le capitaine a reconnu une erreur

Le capitaine du Concordia a reconnu avoir fait une "erreur" qui a conduit au naufrage du navire vendredi dernier. Mais il affirme en avoir informé très vite la compagnie Costa, propriétaire du bateau, selon les médias transalpins. Une version contredite par Costa.

De nouvelles informations émanant de l'interrogatoire en début de semaine du commandant du navire, Francesco Schettino, ont filtré dans la presse de samedi. Selon les journaux, le capitaine aurait reconnu avoir commis une "erreur" en passant trop près de la côte.

"J'ai fait une bêtise, envoyez des remorqueurs et des hélicoptères", aurait-il dit par téléphone à un responsable de Costa un quart d'heure seulement après la collision. Une version contredite par le patron de Costa, Pier Luigi Foschi pour qui, Francesco Schettino "a menti à nous et à l'équipage sur la gravité de la situation".