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Un nouvel ovni musical pour Julien Doré

Julien Doré est surtout apprécié pour ses shows sur scène. [Xavier Leoty]
Julien Doré est surtout apprécié pour ses shows sur scène. - [Xavier Leoty]
Julien Doré et Louis Bertignac, l'un est un nouveau venu sur les scènes françaises, avec autant de talent que d'extravagance, l'autre est un vieux de la vielle qui continue sa route rock après avoir quitté un groupe de premier plan. Tous deux reviennent avec des CD inégaux mais plutôt réussis. Quant à la jeune Rumer, elle va assurément faire parler d'elle à l'avenir.

Julien Doré, on aime ou on n'aime pas. Barrette, ukulélé et excentricité sont sa marque de fabrique depuis la Nouvelle Star 2007. Un talent déjanté et des interprétations ahurissantes ("Moi, Lolita", "Like a Virgin") l'ont fait survoler le télécrochet.

Après "Ersatz", un premier album vendu à 300'000 exemplaires (avec le titre "Les limites"), le dandy à bouclettes revient avec "Bichon", un nouvel ovni musical passant de mélodies désuètes à une pop stylée et élégante. L'esprit est donné dès le clip du single "Kiss me forever": une déambulation avec un bichon dans les bras, deux danseurs malingres et un lama. Touchant, décalé mais aussi insaisissable.

Avec Françoise Hardy et Yvette Horner

Julien Doré a réussi l'exploit d'imiter le regard d'un bichon sur la pochette de l'album.
Julien Doré a réussi l'exploit d'imiter le regard d'un bichon sur la pochette de l'album.

Ce "Bichon" allie des chansons parlées, des rythmes kitschs et parfois léthargiques et une voix à la fois douce et grave, à travers 13 titres en français et 5 en anglais, nettement plus rocks.

 Deux duos confirment le côté hors du temps et romantique de Julien Doré: "BB Baleine" avec Françoise Hardy et "Homosexuel" avec Yvette Horner et son accordéon. On admire l'audace, mais trop souvent, on ne saisit ni le concept ni les paroles. On aime bien certains titres ("Laisse avril"), mais on s'ennuie aussi, parfois ("Glenn Close").

On compare souvent Julien Doré à Gainsbourg ou Philippe Katerine, c'est évident, mais on aimerait peut-être qu'il soit plus proche du premier et plus loin du second...

Ca c'est vraiment Louis Bertignac

Louis Bertignac, un grizzly ou un... repris de justice?
Louis Bertignac, un grizzly ou un... repris de justice?

Quelques mois après Jean-Louis Aubert, un autre ex de Téléphone effectue son retour solo, faisant taire les rumeurs d'une reformation d'un des groupes phares des années 80.

Après six ans d'absence, Louis Bertignac sort à 57 ans son 4e album, seulement, intitulé "Grizzly (Ca c'est vraiment moi)".

Un double titre qui fait référence au côté vieil ours ermite de Bertignac, selon ses dires, et à l'un des plus grands succès de son ancien groupe (voir "Ca c'est vraiment toi" en live). Entièrement composé par l'artiste à la crinière en pagaille, cet album s'apparente à un retour aux sources, résolument rock et bourré d'énergie.

Un Grizzly qui griffe sa guitare

Si Louis Bertignac est maintenant devenu chanteur, ce "Grizzly" met en valeur la guitare, son premier amour. De longs solos endiablés ("Fais pas mes malles") jalonnent un disque sans temps mort.

Certaines chansons, comme les très bons "22m2" ou "Le Grand ordinateur", rappellent même l'esprit Téléphone aux nostalgiques. D'autres sont plus dans la lignée du Bertignac des années 90, des ballades plus douces, personnelles et séductrices, à l'image de "Tes bonnes choses" ou "Les filles comme toi".

Louis Bertignac a aussi invité la jeune révélation Joyce Jonathan, dont il a arrangé le premier CD, pour les choeurs de certains titres.

Rumer, une nouvelle révélation soul

Rumer pourrait faire beaucoup parler d'elle à l'avenir.
Rumer pourrait faire beaucoup parler d'elle à l'avenir.

Dans le sillage d'Amy Winehouse ou Duffy, plusieurs Anglaises à la voix soul débarquent sur le continent ces dernières années. C'est le cas de Rumer, un talent pop encensé outre-Manche, qui sort un premier album, "Seasons Of My Soul".

Cette Anglo-Pakistanaise de 31 ans a galéré 10 ans avant d'éclater avec ses compositions mélancoliques, un peu rétros, tout en douceur, jamais criardes.

De "Slow", aussi langoureux que réussi, à l'obsédant "Aretha" ou l'amoureux "Alfie", Rumer sort 11 premiers titres de son cru qui laissent présager un bel avenir. Même s'il manque encore le petit grain de folie qui fera la différence.

Frédéric Boillat

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Les sorties attendues

Britney Spears, "Femme fatale" (25 mars)

sum 41, "Screaming Bloody Murder"(25 mars)

Johnny Hallyday, “Jamais seul” (28 mars)

Raphael Saadiq, "Stone Rollin'" (28 mars)

Axelle Red, "Un coeur comme le mien" (1er avril)

Foo Fighters, "Wasting Light" (8 avril)

Paul Simon, "So Beautiful or so what" (8 avril)

Catherine Ringer, "Ring N'Roll" (2 mai)

Mélanie Laurent, "En t'attendant" (2 mai)

Lady Gaga, "Born This Way" (23 mai)

The Kills, album inconnu, (printemps)

Lenny Kravitz,"Black and White America" (été)

Coldplay, album inconnu (date inconnue)

L'info musicale de la semaine

On en sera peut-être surpris, mais le président russe Dimitri Medvedev est un fan de la première heure de musique heavy metal.

Et l'homme fort du Kremlin a enfin réalisé un rêve d'enfance en rencontrant son groupe favori, Deep Purple.

Le groupe britannique a pris le thé mercredi avec l'homme d'état dans sa résidence de Gorki près de Moscou, ont rapporté des agences de presse russes.

Dimitri Medvedev, 45 ans, a déclaré aux membres de Deep Purple que le groupe était son favori depuis l'âge de 12 ans. Il a également révélé que lorsqu'il était DJ pendant sa scolarité à Leningrad, il lui arrivait de passer du rock en discothèque, après en avoir obtenu l'autorisation auprès des Jeunesses communistes.

A noter que si Medvedev est un fan de heavy metal, son Premier ministre et prédécesseur Vladimir Poutine est lui connu pour être un fan du groupe suédois Abba.