Avec plus de 4000 cas, la Suisse s'approche des niveaux de l'hiver dernier

La semaine de la vaccination a connu un premier flop mardi soir. Le concert "Back on tour" des artistes Sophie Hunger, Stress et Danitsa sur l'esplanade de Montbenon, à Lausanne, s'annonçait plein, mais n'a finalement réuni qu'une cinquantaine de personnes, alors que 400 billets étaient réservés.

Le chef d'Etat Major cantonal vaudois Denis Froidevaux a affirmé mercredi dans La Matinale qu’il s'agissait d’une opération de sabotage d'opposants et opposantes à la vaccination.

Alors que ce concert devait être l’événement phare de cette campagne pour convaincre les derniers indécis, moins d’une dizaine de personnes se sont faites vacciner. Le président de la Confédération Guy Parmelin a regretté cette tentative de boycott. "Si vraiment c’est vrai, j’ai envie de citer monsieur Prunelle dans Gaston Lagaffe, qui fait une énième gaffe et qui dit: 'Vous avez pas bientôt fini avec vos clowneries?'. Et je garde le "l"pour être poli'", a-t-il déclaré en conférence de presse mercredi.

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Mercredi soir, l’offensive vaccinale se poursuivait avec un deuxième concert à Sion, sur la place de la Planta. Une trentaine de minutes avant la manifestation, le public n'était pas encore présent, selon un journaliste de la RTS, à qui un député a rapporté avoir reçu plusieurs SMS demandant d'acheter des billets pour ne pas se rendre à l'événement. Ces messages auraient été envoyés par d'autres députés et des élus communaux UDC, PLR, Verts et du Centre.

"C’est important de garder à l’esprit que cela fait partie de la conversation", a quant à lui réagi le rappeur Stress, qui estime qu’il faut inclure les récalcitrants "dans l’équation". "Cela nous montre qu’on ne peut pas négliger ces personnes."

>> Le point sur la situation :

Lors du concert dans la capitale valaisanne, le parterre était à nouveau clairsemé. Les spectateurs et spectatrices étaient cette fois invités à entrer sans enregistrement préalable, mais cela n’a pas suffi pour remplir les 500 places espérées par les organisateurs.

Au final, seule une quinzaine de personnes se sont faites vacciner dans le bus parqué sur la place de la Planta.

>> Voir aussi la situation sur place dans le 19h30 :

Le canton de Fribourg a arrêté le calendrier lié à la troisième dose de rappel du vaccin contre le Covid-19. Les injections commenceront dès lundi dans les EMS et les foyers de jour pour les résidents qui le souhaitent.

Pour les autres personnes, âgées elles aussi de plus de 65 ans, le centre cantonal de vaccination commencera l’administration des doses dans une semaine, soit le 17 novembre, a indiqué mercredi la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS). Toutes les troisièmes doses de rappel s'effectueront sur rendez-vous.

Les inscriptions sont ouvertes sur internet, précise le communiqué. Pour rappel, il faut avoir reçu sa dernière dose de vaccin il y a plus de six mois pour pouvoir bénéficier de la dose de rappel. Comme pour la première campagne, et au vu du nombre important de personnes concernées, une liste d'attente est mise en place.

L'obligation de présenter un pass sanitaire dans les stations de ski autrichiennes, puis la limitation de ce pass aux seuls vaccinés et aux personnes guéries, introduite depuis peu en Autriche, impacte la station de ski grisonne de Samnaun. Son domaine skiable, Silvretta, est en effet relié à celui de sa voisine tyrolienne Ischgl.

La règle autrichienne sera de mise sur les installations transfrontalières, a indiqué mercredi le directeur des remontées mécaniques de Samnaun Mario Jenal à la Südostschweiz et au site d'informations en ligne nau.ch. "Il s'agit d'éviter toute confusion pour nos hôtes", a-t-il souligné, espérant que ces derniers comprendront la décision.

Les testés mais non vaccinés cantonnés à la partie suisse

Les personnes qui détiennent un certificat Covid provisoire octroyé grâce à un test négatif, désormais insuffisant pour skier en Autriche, pourront toutefois se rabattre sur la partie exclusivement suisse du domaine skiable, soit environ un tiers du domaine complet.

Ceux qui n'ont pas de certificat du tout, en revanche, ne pourront pas emprunter les remontées mécaniques, contrairement à la règle qui prévaut dans les autres domaines skiables suisses, y compris à Zermatt (lire notre brève de 13h00).

La Suisse compte mercredi 4150 cas supplémentaires de Covid-19 par rapport au total enregistré la veille, indiquent les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). On déplore 14 décès supplémentaires et 55 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 38'840 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 10,68%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 31'374, soit 360,23 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,33. Les patients Covid-19 occupent 14,5% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation (tous malades confondus) est de 75,9%.

73% des plus de 12 ans sont vaccinés

Au total, 11'231'994 doses de vaccin ont été administrées et 64,46% des personnes ont déjà reçu deux doses. Par rapport à la population âgée de plus de 12 ans (âge minimum pour la vaccination en Suisse), la part des personnes entièrement vaccinées se monte à 73,35%. La Suisse a reçu jusqu'à présent 13'453'425 doses de vaccins.

Depuis le début de la pandémie, 901'223 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 11'983'649 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'925 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 34'151.

Le pays dénombre par ailleurs 16'544 personnes en isolement et 11'653 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine.

En Suisse, la saison de ski a démarré dans quelques stations, sans passeport Covid. Si la France ne l'exige pas non plus à l'heure actuelle, le pass sanitaire est nécessaire en Autriche et en Italie. La situation est donc particulière pour les domaines transfrontaliers, à l'image de Zermatt. La station valaisane mise sur l'information pour éviter les problèmes.

"Nous rappelons aux clients qu'ils doivent respecter les mesures en vigueur en Italie pour éviter de rester bloqués là-bas", indique Marc Lagger, porte-parole des remontées mécaniques de Zermatt.

Selon lui, sans pass sanitaire, les skieurs qui s'aventurent en Italie pourraient se voir refuser l'accès aux remontées. "Cela dépend des contrôles, mais on essaye d'éviter cette situation en informant systématiquement des mesures en vigueur de chaque côté de la frontière. On doit s'adapter et être prêt à tous les scénarios possibles."

>> L'interview de Marc Lagger dans La Matinale :

Keystone - Ennio Leanza

Les Remontées mécaniques suisses (RMS) ont élaboré un plan de protection sanitaire pour la saison d'hiver. Le certificat Covid ne devrait être exigé qu'en dernier recours, selon des documents obtenus par la RTS.

Le principal changement par rapport à l'hiver passé concerne l'abandon du masque sur les télésièges et dans les files d'attentes à l'extérieur. Comme en plaine, le certificat Covid, lui, serait exigé dans les restaurants.

Pour le reste, les RMS ont opté pour le statu quo: le port du masque dans les téléphériques, télécabines et autres transports fermés, avec l'ouverture des fenêtres. L'association de la branche mise également sur le respect des distances entre personnes à l'intérieur des bâtiments.

>> Plus de détails dans notre article : Le pass Covid sur les pistes de ski ne devrait être exigé qu'en dernier recours

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Keystone - Alexandra Wey

La part de la population qui est probablement immunisée contre le Covid atteint 81% en Suisse, soit via la vaccination, soit via le développement d'anticorps après une infection. Mais, pour l’Office fédéral de la santé publique, c’est encore insuffisant pour lever les mesures sanitaires.

Il s'agit d'une estimation: 75% des adultes sont complètement vaccinés, et si l'on regarde les chiffres des études populationnelles, le pourcentage d’immunité après une infection est d’environ 6%.

Le problème qui demeure est que, même si la part de cas qui nécessitent une hospitalisation est faible - 1% environ -, cela représente beaucoup de monde à l’échelle de la population non immunisée: près de 17'000 personnes.

>> Ecouter le sujet de La Matinale de la RTS mercredi :

KEYSTONE - Anthony Anex

Le concert "Back on tour", organisé dans le cadre de la semaine nationale de vaccination contre le Covid-19, n'a attiré pas plus d'une soixantaine de spectateurs mardi soir à Lausanne. Le concert était pourtant annoncé complet.

La jauge était fixée à 500 personnes sans obligation de présenter un certificat Covid. Au total, une centaine de personnes étaient présentes, en comptant les journalistes et les officiels, dont les conseillères d'Etat Béatrice Métraux et Rebecca Ruiz ou le syndic de Lausanne Grégoire Junod.

Selon toute vraisemblance, une partie des billets aurait été accaparée par le mouvement des antivax dans le but de faire capoter la soirée, a constaté la RTS sur place.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Lancée lundi, la tournée "Back on tour" est présentée comme le point d'orgue de la semaine de vaccination, avec des artistes comme Stress, Danitsa, Stefanie Heinzmann et Sophie Hunger. Elle doit permettre de se faire vacciner sur place. Mais seules trois personnes ont profité de cette possibilité à Lausanne, selon un responsable interrogé sur place.

La tournée doit se poursuivre mercredi à Sion.

La loi Covid sur laquelle la population suisse votera le 28 novembre prochain était au coeur du grand débat de Forum mardi soir. Les deux invités, Alain Berset (pour) et Céline Amaudruz (contre), répondaient à des questions posées en amont par le public de l'émission.

Du côté des partisans, le ministre de la santé, qui incarne la politique sanitaire menée en Suisse depuis le début de la crise il y a presque deux ans, n’en démord pas: pour lui, le pass, qui cristallise le débat autour de cette loi, n’a rien de négatif. Au contraire. En plus de contrôler et freiner la propagation du virus, il permettra d’éviter de nouvelles fermetures.

"Depuis qu’on a ce certificat, on n’a plus eu de transmissions du virus dans des grands groupes, des concerts, ou encore des matchs de foot. Ça a donc un effet", a-t-il insisté, ajoutant que la Suisse a été un des pays les plus ouverts et les plus tolérants en Europe tout au long de la crise.

"Sur le plan économique, on s’en sort beaucoup mieux que d’autres. Le niveau actuel du PIB de la Suisse est moins d’un pourcent en dessous de ce qu’il était avant la pandémie", a-t-il notamment souligné.

"Un faux sentiment de sécurité"

Du côté des opposants, Céline Amaudruz, vice-présidente de l'UDC, seul parti à combattre cette loi, insiste sur le fait que la loi Covid, et plus particulièrement le certificat, divise la société.

"Aujourd’hui, les lits aux soins intensifs ne sont pas du tout remplis", a-t-elle d’abord tenu à indiquer. "On sait bien qu’il y a une crise sanitaire, mais ce pass sanitaire donne un faux sentiment de sécurité", a-t-elle ajouté, soulignant encore que son parti n’est pas opposé au vaccin, mais au certificat sanitaire. "Le pass ne garantit pas que la pandémie arrêtera de circuler."

>> Le débat complet dans Forum mardi soir :

Actuellement, le pass sanitaire peut être obtenu par les personnes vaccinées, guéries ou testées. Il s'agit d'un certificat "3G", expression empruntée à l'allemand ("geimpft, genesen, getestet").

La question de passer du pass "3G" au pass "2G", à savoir un certificat seulement octroyé aux personnes vaccinées ou guéries, revient régulièrement sur le tapis.

Mais mardi, les experts ont estimé qu'il n'était pas encore temps de franchir le pas en Suisse. "Les tests ont un effet", a pointé Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse, devant les médias. Pour lui, la situation n'est pas encore aussi dramatique qu'il faille prendre de nouvelles mesures

Peu de cas dans les écoles

Jusqu'à présent, le virus ne s'affaiblit toutefois pas, a-t-il poursuivi. Des foyers locaux continuent de survenir dans les écoles et les établissements de soins, mais aussi lors d'événements de taille réduite et des rencontres privées.

Les restaurants et les grandes manifestations sont proportionnellement moins touchés. "Cela montre l'utilité du certificat" Le médecin cantonal zougois a cependant souligné que le taux de positivité dans les écoles reste très bas. Il est de 0,3%.

>> Ecouter le sujet de la Matinale :

Keystone - Anthony Anex

Depuis la mi-octobre, le nombre d'infections au Covid-19 augmente, a relevé Virginie Masserey, cheffe de section à l'Office fédéral de la santé publique. Les cas doublent toutes les deux semaines. L'évolution reste toutefois difficile à prévoir.

La Suisse centrale et orientale est plus affectée par les nouvelles infections, a relevé mardi l'experte devant les médias. L'incidence, qui s'élève à 332 pour 100'000 personnes, augmente dans tous les groupes d'âge. Les incidences les plus élevées se retrouvent chez les jeunes adultes.

Le nombre d'hospitalisations n'augmente pas aussi vite que les infections, a toutefois souligné l'experte. La situation aux soins intensifs reste également stable. Concernant la vaccination, elle a noté que le nombre d'injections a particulièrement augmenté récemment chez les 16-19 ans. Les taux dans les groupes d'âge supérieurs ont eu tendance à stagner.

Actuellement, près de 75% des adultes sont vaccinés, et près d'un quart des personnes non vaccinées (soit 6%) sont immunes. Le taux d’immunité atteint donc les 80-81%. Reprenant le slogan de la semaine nationale de vaccination, elle rappelle que "chaque vaccination compte".

Nonante jours seulement, c'est la durée du certificat que vous obtiendrez si vous présentez aux autorités sanitaires un test sérologique, soit le résultat d'une prise de sang attestant de la présence d'anticorps dans votre organisme. Passé ce délai, il faudra payer à nouveau environ 80 francs pour prouver que vous êtes toujours protégé par le virus.

Tout autre régime dans le cas d'un test PCR positif, qui donnera droit, lui, à un "pass" d'une année. Cette différence s’explique par le fait qu’une sérologie ne permet absolument pas de dater le début de l’infection, a expliqué Aglaé Tardin, médecin cantonale genevoise, mardi dans La Matinale de la RTS. C'est la raison pour laquelle l’Office fédéral de la santé publique a établi une durée plus courte.

>> Le sujet de La Matinale :

KEYSTONE - Gaetan Bally

L'Office fédéral de la santé publique a fait état mardi de 2986 cas supplémentaires de Covid-19 en 24 heures. On déplore sept décès supplémentaires et 64 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 28'468 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 10,49%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 28'924, soit 332,1 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,33. Les patients Covid-19 occupent 13,8% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 76,8%.

Au total, 11'216'600 doses de vaccin ont été administrées et 64,38% des personnes ont déjà reçu deux doses. Par rapport à la population âgée de plus de 12 ans (âge minimum pour la vaccination en Suisse), la part des personnes entièrement vaccinées se monte à 73,27%. La Suisse a reçu jusqu'à présent 13'453'425 doses de vaccins.

Depuis le début de la pandémie, 897'077 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 11'944'795 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'911 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 34'093.

>> Lire aussi : Loi Covid: le débat entre Alain Berset et Céline Amaudruz

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