Alain Berset encourage la vaccination pour éviter une surcharge des hôpitaux

Plusieurs cantons alémaniques s'inquiètent de voir une partie importante de personnes des communautés immigrées, moins sensibilisées à la vaccination, dans les services Covid-19 des hôpitaux.

Ces derniers jours, en Suisse, environ 80% des personnes hospitalisées au retour d'un voyage revenaient d'un pays des Balkans. Il s'agit de l'un des indicateurs qui laissent penser que les populations immigrées auraient tendance à être moins vaccinées, confirme l'OFSP.

"Nous savons depuis longtemps que la sensibilisation et le taux de vaccination dans ces groupes de la population sont relativement bas", explique Patrick Mathys, chef de section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique, dans le 19h30 de jeudi.

Il y a encore trop de personnes indécises qui hésitent à se faire vacciner, a estimé Lukas Engelberger, le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), devant les médias à Berne, au côté du conseiller fédéral Alain Berset.

Il faut continuer à massivement investir dans la campagne de vaccination contre le Covid-19, selon lui.

Il s'est réjoui que plus de la moitié de la population soit vaccinée. "Jusqu'aux vacances, on a laissé la place aux candidats au vaccin volontaires et cela a marché. On s'y attendait, maintenant on doit stimuler la campagne de vaccination", a déclaré Lukas Engelberger, qui a évoqué la possibilité de se faire inoculer le vaccin dans des cabinets médicaux ou des pharmacies.

Lukas Engelberger a aussi souligné qu'outre la vaccination, les tests, le traçage des contacts et l'isolation restent importants pour lutter contre la pandémie. La quarantaine n'est pas agréable, a-t-il concédé, mais il a demandé de la discipline: "La quarantaine est essentielle et doit être respectée."

Quant à l'extension de l'obligation de présenter le certificat Covid mise en consultation mercredi par le Conseil fédéral, Lukas Engelberger a réitéré le soutien de la CDS à cette mesure, "pour éviter la surcharge des hôpitaux et éviter des mesures alternatives qui réduiraient la liberté des vaccinés"

>> En lire plus : Le certificat Covid pourrait devenir nécessaire pour aller au restaurant, au théâtre ou au musée

Il faut trouver des moyens pour aller encore plus près des gens pour vacciner contre le Covid-19, a indiqué le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset après une rencontre avec des représentants des cantons.

Au début de la campagne de vaccination, les cantons ont fourni un gros effort en ouvrant de grands centres de vaccination. Maintenant la vaccination est beaucoup plus atomisée, a noté le conseiller fédéral. Elle se fait de manière beaucoup plus individualisée.

"Chaque vaccination compte"

L'idée est d'enlever toutes les barrières qui pourraient exister, comme la nécessité de prendre un rendez-vous ou de devoir se déplacer, a complété Alain Berset. "Chaque vaccination compte."

Le but est d'atteindre les jeunes adultes, les personnes à risque de plus de 50 ans, les personnes issues de la migration ou les personnes précaires, a-t-il expliqué. Les recommandations ont également changé pour les enfants dès 12 ans. Ils sont désormais vivement encouragés à se faire vacciner.

Outre l'importance de la vaccination, la discussion entre les cantons a aussi porté sur les mesures annoncées mercredi, notamment l'extension du certificat Covid, a rapporté le conseiller fédéral. Et de préciser qu'une telle mesure ne sera mise en oeuvre que si elle est nécessaire.

Le tribunal de district de Zurich a condamné jeudi un homme de 27 ans pour refus de porter un masque de protection dans un train. Le prévenu, qui s'est présenté sans masque au tribunal, contestait la légalité de cette mesure et même l'existence du Covid-19.

Il écope d'une amende de 100 francs pour infraction à l'ordonnance Covid, à laquelle s'ajoutent 1100 francs de frais de justice. Plutôt que de porter un masque au moins pendant la lecture du verdict, l'accusé a préféré rentrer chez lui.

Le jugement a donc été rendu devant une chaise vide. Il s'est notamment fondé sur l'arrêt du Tribunal fédéral de juillet dernier: il existe une base légale suffisante pour ordonner le port obligatoire du masque.

Au cours d'un bref interrogatoire, l'inculpé a déclaré qu'il doutait fortement de l'existence du virus et de la pandémie. Il a soutenu que les masques "font plus de mal que de bien".

En Suisse et au Liechtenstein, 17'963 cas de Covid-19 ont été déclarés pour la semaine du 16 au 22 août, contre 14'204 pour la semaine précédente. Le nombre de cas déclarés a ainsi augmenté nettement par rapport à la semaine précédente (+27%). L'incidence était de 208 pour 100'000 habitants, contre 164 une semaine auparavant, selon l'Office fédéral de la santé publique.

Le taux d'incidence en Suisse variait entre 111 au Tessin et 304 en Appenzell Rhode-Intérieures. Dans 22 cantons, il a augmenté de plus de 10% par rapport à la semaine précédente. Il est resté constant dans les quatre autres cantons, dont Genève.

Les 20-29 ans, les plus touchés

Les jeunes de 20 à 29 ans sont la classe d'âge la plus touchée, avec plus de 400 cas pour 100'000 habitants. Les plus de 70 ans sont les moins affectés, avec une incidence de moins de 40 cas pour 100'000 habitants. Depuis fin juin, l'âge médian de tous les cas de Covid-19 était inférieur à 30 ans.

Pour la semaine sous revue, 446 nouvelles hospitalisations en lien avec le SARS-CoV-2 ont jusqu'ici été déclarées. Une semaine auparavant, au même moment, il y en avait 289. La plupart des personnes hospitalisées ont entre 50 et 59 ans. Les hommes sont plus concernés que les femmes.

Durant la semaine 33, 166 patients atteints du Covid-19 en moyenne se trouvaient dans une unité de soins intensifs, soit une hausse de 98% par rapport à la semaine précédente (84). Leur part représente un quart des patients admis dans ces services. A la mi-juillet, elle était de 3,8%.

Durant la semaine sous revue, 23 décès dans onze cantons ont été déclarés. L'OFSP en a recensé un dans les cantons de Genève et de Vaud. Le taux de mortalité était inférieur à 1 pour 100'000 habitants dans toutes les classes d’âge, mais supérieur à 1 pour les personnes de 70 ans et plus.

Depuis le début de la pandémie, 768'001 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'474 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 30'859.

Les autorités vaudoises recommandent désormais la vaccination aux jeunes âgés de 12 à 15 ans. Un congé de deux heures sera accordé aux élèves pour se faire vacciner, annonce le canton jeudi.

Depuis l'ouverture fin juin dernier de la vaccination aux jeunes âgés de 12 à 15 ans, 21% de cette classe d'âge a reçu au moins une dose de vaccin dans le canton de Vaud. Le bilan à ce stade de la campagne est excellent et aucun effet indésirable majeur n'a été signalé, selon ses responsables.

La filière pédiatrique comptera désormais cinq centres: au CHUV à Lausanne, à l'Hôpital Riviera-Chablais (HRC) à Rennaz, à l'Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC) à Morges, aux Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv) à Yverdon, et dès le 31 août à l'Hôpital Intercantonal de la Broye (HIB) à Payerne.

Le Conseil fédéral estime qu'il n'est pas nécessaire de mettre en place de nouvelles mesures pour encourager la formation et la formation continue des personnes confrontées au chômage structurel.

Dans sa réponse jeudi à une motion de Christian Lohr (Centre/TG), le gouvernement souligne que le rôle de l'assurance-chômage n'est pas de financer des formations de base ou des qualifications supérieures pour les personnes inscrites au chômage. Il s'agit de leur permettre une réinsertion rapide et durable sur le marché.

Le conseiller national estimait que de nombreux travailleurs vont encore perdre leur emploi en raison de la crise du coronavirus, notamment dans l'aviation ou l'hôtellerie-restauration. Il s'inquiétait aussi que d'autres secteurs doivent dans le même temps faire face à une pénurie massive de main-d'oeuvre qualifiée suite au vieillissement de la population.

L'Office fédéral de la santé publique a fait état de 2809 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures. On déplore trois décès supplémentaires et 59 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 26'979 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 10,41%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 33'928, soit 392,47 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,21. Les patients Covid-19 occupent 27,20% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 80,90%.

Au total, 9'522'117 doses de vaccin ont été administrées et 51,18% des personnes ont déjà reçu deux doses. La Suisse a reçu jusqu'à présent 10'799'700 doses de vaccins.

Depuis le début de la pandémie, 768'001 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 9'627'169 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'474 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 30'859.

Le pays dénombre par ailleurs 18'193 personnes en isolement et 16'738 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 26 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Les employés des institutions sanitaires vaudoises (hôpitaux, EMS, soins à domicile...) devront se soumettre à des tests hebdomadaires s'ils ne sont pas vaccinés ou guéris du Covid-19. Les visiteurs de patients à l'immunité amoindrie sont aussi concernés.

Ces mesures, qui entrent en vigueur le 15 septembre, visent "à protéger des personnes particulièrement fragiles", annonce l'Etat de Vaud. Il ajoute que sa décision est justifiée par "un intérêt public prépondérant selon la loi sur les épidémies."

Au minimum tous les sept jours

Les tests doivent être "au minimum" effectués tous les sept jours, indique l'arrêté du Conseil d'Etat. Il y précise que les institutions sont tenues de vérifier que leur personnel respecte les dispositions. Elles peuvent "tenir, de manière confidentielle, une liste actualisée de leur personnel vacciné ou guéri, afin de faciliter le contrôle et l'application du dispositif", poursuit le texte.

Concernant les visiteurs et les accompagnants, la mesure touche les personnes de plus de 16 ans. Elle s'applique à certains secteurs particulièrement exposés, comme l'oncologie, les soins intensifs, l'hématologie ou la transplantation.

Application large

Dans son arrêt, le Conseil d'Etat détaille le champ d'application de ces mesures. Sont ainsi concernés: les établissements sanitaires publics et privés, les établissements médico-sociaux et psycho-sociaux médicalisés, les établissements socio-éducatifs (sauf ceux qui n'hébergent que des mineurs et des ateliers de production), les pensions psycho-sociales, les homes non médicalisés, les centres d'accueil temporaire, les organisations de soins à domicile et les centres médico-sociaux.

Plus de 47'000 élèves fribourgeois ont repris le chemin de l'école jeudi, sans masque. Mais son abandon "ne doit pas être interprété comme un retour à la normale", avait averti le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen la semaine dernière.

Des tests salivaires répétitifs sont prévus dans les 23 établissements du cycle d'orientation (CO), afin de respecter les grilles horaires et de limiter la propagation du Covid-19.

>> Voir le reportage du 12h45 à l'école de la Basse-Veveyse à Attalens :

Le budget de la Confédération devrait retrouver une certaine normalité en 2022, après deux ans marqués par le Covid-19. Le Conseil fédéral prévoit un budget ordinaire quasiment équilibré.

Il se solde par un excédent de 23 millions de francs. Etant tout juste équilibré, aucune marge de manoeuvre ne sera disponible pour couvrir de nouvelles dépenses, note le gouvernement dans son message au Parlement publié.

Parallèlement au budget ordinaire, le Conseil fédéral prévoit des dépenses extraordinaires de 925 millions de francs dans le cadre de la lutte contre la pandémie. L'enveloppe doit notamment couvrir les pertes sur les cautionnements et les achats de vaccins.

Le bénéfice supplémentaire distribué par la Banque nationale suisse est lui inscrit dans les recettes extraordinaires. Il est fixé à un montant maximal de 1,3 milliard de francs.

L'autotest rapide antigénique approuvé en Suisse a donné de mauvais résultats lors d'une comparaison directe avec les tests PCR, selon une étude de l'Hôpital de l'Île à Berne et l'Université de Berne publiée dans la revue spécialisée "International Journal of Infectious Diseases".

Parmi 141 personnes infectées par le coronavirus, il n'a détecté que deux infections sur trois. L'autotest rapide a donné des résultats encore plus mauvais chez les personnes infectées ne présentant pas de symptômes: il n'a permis de détecter que 44% des personnes positives, décelées par le test PCR.

On estime que 130'000 autotests rapides sont effectués par semaine actuellement en Suisse, indiquent les deux institutions bernoises. Avec environ 18% de résultats positifs, 23'400 personnes seraient correctement identifiées comme positives, mais 12'400 personnes infectées passeraient à travers les mailles du filet.

>> Lire aussi : Les autotests rapides seraient peu fiables, selon une étude

Les oeuvres d'entraide et de bienfaisance suisses ont reçu plus de deux milliards de francs de dons durant l'année 2020, un record. Les ménages privés ont donné 10% de plus que l'année précédente, ce qui a permis de compenser les pertes de recettes causées par la pandémie.

Plus de la moitié des 2,05 milliards récoltés provient des ménages privés, a indiqué jeudi le service suisse de certification des organisations d'utilité publiques qui récoltent des dons Zewo.

En 2019, le total des dons avait atteint 1,91 milliard de francs.

L'Hôpital du Jura (H-JU) va imposer dès le 1er septembre un test hebdomadaire au personnel non vacciné ou non immunisé. Pour lutter contre la hausse des cas d'infections, l'établissement hospitalier demandera également un certificat Covid aux visiteurs.

Le Gouvernement jurassien avait annoncé à la mi-août qu'il exigeait dès mercredi prochain le dépistage du personnel des soins qui ne dispose pas d'un certificat sanitaire. Cette obligation restera en vigueur jusqu'au 31 mars 2022, à moins qu'une amélioration de la situation permette d'y renoncer.

En raison du faible taux de vaccination au sein de la population jurassienne, les visiteurs des sites de Delémont et de Porrentruy, dès 16 ans, devront présenter une pièce d'identité et un certificat Covid-19. Ce document n'est à ce stade pas exigé pour les EMS, explique jeudi l'Hôpital du Jura.

Le baromètre de l'emploi a rebondi au deuxième trimestre et a pratiquement renoué avec son niveau d'avant crise, indique jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS).

L'emploi total, soit le nombre de postes occupés, a progressé de 0,6% sur un an à 5,13 millions. En équivalent plein-temps, la hausse a été moins élevée, de seulement 0,3% sur un an, à 3,99 millions.

Cette hausse du baromètre a été portée par le secteur tertiaire, (+1,1%). Dans l'hôtellerie et la restauration, en revanche, l'emploi a reculé de 8,3%, soit 19'000 postes en moins.

L'OFS chiffre par ailleurs à 2,4% la contraction du produit intérieur brut (PIB) helvétique en 2020, en raison de la pandémie. Cette première estimation des statisticiens fédéraux s'avère plus modeste que les 2,9% articulés dès le mois de février par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

>> Lire : Des chiffres moins mauvais que prévu pour le PIB suisse en 2020

La presse considère à l'unisson, jeudi, que l'extension du certificat Covid prévue par le Conseil fédéral est justifiable. C'est un moindre mal pour éviter de nouvelles fermetures massives, explique-t-elle de manière générale.

Si ce "flicage sanitaire pour pénétrer dans un restaurant, un musée ou un cinéma est une restriction évidente des libertés et divise fortement la société (…) le certificat Covid élargi apparaît comme un mal nécessaire", expliquent notamment La Tribune de Genève et 24 Heures.

Il n'en demeure pas moins que ce "pass Covid généralisé constitue de facto une sérieuse entorse au libre choix de la vaccination", tempère tout de même La Liberté.

"Il est grand temps"

Pour le Blick, il est "grand temps" de prendre une telle mesure. Au vu de la situation, "il n'est pas exagéré de demander de présenter son certificat Covid lorsque l'on veut manger au restaurant ou aller au cinéma", estime le quotidien alémanique.

"Enfin", abonde la Südostschweiz, qui salue la proposition du Conseil fédéral. C'est ce que pense également le commentateur des journaux du groupe de presse CH-Media, qui accuse le gouvernement d'avoir dormi. "Pourquoi seulement maintenant?", s'interroge-t-il.

La Neue Zürcher Zeitung, elle, préfère une "société à deux classes" à de nouvelles fermetures massives.

>> La revue de presse de La Matinale :

Présenter son certificat Covid pour aller manger un steak, entrer au cinéma ou au fitness: le Conseil fédéral a mis mercredi en consultation cette option, qui ne deviendrait effective que si les hôpitaux sont surchargés. Une option redoutée et d'ores et déjà rejetée par les milieux de la restauration.

"C’est une mauvaise idée pour deux raisons", fustige le président de Gastrosuisse Casimir Platzer dans La Matinale jeudi. "Discriminatoire", la mesure va diviser la société, avertit-il, et également causer une baisse du chiffre d’affaires. "La restauration n’est pas le moteur de le pandémie, mais le Conseil fédéral ne trouve rien de mieux que d’imposer de nouvelles restrictions dans ce secteur", déplore le représentant.

>> L’interview de Casimir Platzer dans La Matinale :

Selon Casimir Platzer, le potentiel des clients de la restauration serait diminué de 40 à 50%, alors que la capacité d’accueil des établissements est déjà diminuée de 30% en raison des distances sanitaires. "Quelqu’un qui n’est pas vacciné ne va pas se faire tester pour aller boire une bière ou un café", illustre-t-il, comparant la situation à un "lock-down partiel". "Les clients vont faire comme avant, se rencontrer dans le privé", avertit le président de Gastrosuisse, qui dénonce en outre dans cette mesure "une obligation à se faire vacciner".

Le travail des professionnels de la restauration se trouverait également compliqué, souligne Casimir Platzer. "La tâche de nos serveurs et serveuses est de souhaiter la bienvenue aux gens, pas de les renvoyer. Ce n’est pas leur tâche, cela les met dans une situation difficile", tonne-t-il, en laissant entendre que la faîtière pourrait refuser d’assurer le contrôle si la mesure entrait en vigueur.

En Suisse, une entreprise n'a la possibilité légale ni d'imposer le vaccin, ni de forcer un collaborateur à révéler son statut vaccinal.

Mais il existe des exceptions. Le droit reconnaît dans certaines situations "l'intérêt prépondérant de l'employeur" à rendre la vaccination obligatoire. L'intérêt prépondérant de protéger ses salariés, mais aussi ses clients.

Cela vaut dans un hôpital, où l'obligation de vacciner le personnel est en discussion. Cela vaut aussi dans le secteur aérien, par exemple, où il s'agit de protéger le personnel naviguant et les passagers. La compagnie Swiss vient précisément de franchir le pas.

Et dans le cas d'un intérêt prépondérant reconnu par la loi, refuser de se faire vacciner peut constituer un motif de licenciement.

>> Les explications de Frédéric Mamaïs dans la séquence Alter Eco :

Avec la mise en consultation d'une possible extension du certificat Covid à d'autres lieux fermés si la situation sanitaire devait se détériorer, le Conseil fédéral veut un levier à activer rapidement si nécessaire.

Mais il prend un risque politique: un tel scénario pourrait attiser un peu plus encore le mécontentement des non-vaccinés, qui crient à la discrimination.

>> L'analyse de Julien Bangerter dans La Matinale :

Keystone - Peter Schneider

>> Ecouter aussi le commentaire de Muriel Ballaman :

RTS

Pour Lorenzo Malaguerra, directeur du théâtre du Crochetan à Monthey (VS), la perspective d'une extension du certificat Covid, notamment aux salles de spectacle, est une bonne chose.

"Je pense que ça va donner beaucoup de clarté à l'ensemble des événements culturels", a-t-il souligné mercredi dans La Matinale. "Qu'on le veuille ou non, je pense que ce certificat est un outil indispensable pour qu'on puisse retrouver une vie ensemble."

>> L'interview de Lorenzo Malaguerra dans La Matinale :

Julie Lachance.

L'éventualité d'une extension du certificat Covid fâche Alain Amherd, responsable romand de la Fédération suisse des centres fitness et de santé.

"Qu'est-ce qu'on fait avec les adhérents qui ne veulent pas se faire vacciner mais qui ont déjà payé un abonnement? "Qui va nous dédommager par rapport à cette énorme perte que l'on va de nouveau subir?", s'est-il interrogé mercredi dans La Matinale de la RTS. "On ne comprend vraiment pas pourquoi c'est de nouveau sur les fitness, les restaurateurs que l'on tape."

>> La réaction d'Alain Amherd dans La Matinale :

Keystone - Sebastian Gollnow

Le Conseil fédéral propose de clarifier l'utilisation du certificat Covid sur le lieu de travail. Il s'agirait, pour cela, de modifier la base légale. L'objectif est d'autoriser les employeurs à le demander à leurs employés.

Pour Marco Taddei, membre de la direction de l'Union patronale suisse, c'est une voie à suivre. "La priorité absolue pour nous est d'éviter un nouveau confinement, c'est un impératif économique", a-t-il réagi jeudi dans La Matinale de la RTS. "Et pour cela, il faut tout mettre en oeuvre pour l'éviter".

>> L'interview de Marco Taddei dans La Matinale :

RTS

Les musées suisses ont commencé à récolter des objets racontant la pandémie de Covid-19.

Ainsi, le chapeau noir porté par le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset, lorsqu'il se rendait aux conférences de presse du Conseil fédéral, est désormais exposé au Musée national suisse à Zurich.

"Il était très important pour nous d'avoir dans nos collections ce chapeau devenu un symbole de la crise. Le conseiller fédéral Alain Berset a accepté de nous l'envoyer", explique Pascale Meyer, conservatrice au Musée national suisse, dans le 19h30 de mercredi.

Gel désinfectant, affiches ou encore respirateurs, quelques dizaines d'objets ont ainsi déjà rejoint les collections des musées suisses, qui cherchent à garder une trace de cette pandémie historique.

"Nous documentons cette période pour que les générations futures puissent le découvrir", souligne Claude-Alain Künzi, conservateur au Musée historique de Lausanne.

>> Le reportage du 19h30 :

Invité dans Forum mercredi soir, le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset explique que le Conseil fédéral souhaite "être prêt", en mettant déjà en consultation l'extension du certificat Covid: "Nous voulons être prêts si nous devrions constater, plus tard, que le système de santé et les hôpitaux sont surchargés. (...) C'est le seul critère qui nous dirige."

Si Alain Berset souligne que "ce n'est pas encore le cas", les niveaux de personnes aux soins intensifs "sont des multiples de ce que nous avions il y a un an, malgré la vaccination". Pour rappel, au mois d'août 2020, la Suisse se trouvait alors entre deux vagues avec des chiffres stables depuis plusieurs semaines. La seconde vague, arrivée début octobre, avait ensuite atteint des proportions bien plus élevées que la situation actuelle.

Alain Berset rappelle aussi les chiffres: sur toutes les hospitalisations, neuf personnes sur dix ne sont pas vaccinées et, aux soins intensifs, neuf sur dix ne sont pas vaccinées.

"Nous avons une circulation très très fortes chez les personnes non vaccinées. C'est dans ce groupe que le virus circule rapidement. Nous devons faire en sorte de bien soigner ces gens et de ne pas surcharger le système de santé", insiste-t-il.

Le conseiller fédéral se défend de vouloir avec cette annonce augmenter le nombre de vaccinés comme ce fut le cas en France: "Si cela avait été le but, nous aurions pris cette décision il y a un mois, quand la vaccination commençait à ralentir."

Ce qui me frappe, c'est que les secteurs qui ont le plus souffert de la crise ne sont pas les plus engagés aujourd'hui pour promouvoir les solutions, notamment la vaccination, et sortir de cette situation.

Alain Berset n'estime pas imposer de nouvelles contraintes aux restaurants. "Ce qui me frappe, c'est que les secteurs qui ont le plus souffert de la crise ne sont pas les plus engagés aujourd'hui pour promouvoir les solutions, notamment la vaccination, et sortir de cette situation."

Et d'ajouter: "La vaccination n'a pas encore atteint des niveaux suffisants qui nous permettent de tout laisser aller sans contrôle."

>> L'interview complète d'Alain Berset dans Forum :

>> Voir aussi l'intervention d'Alain Berset dans le 19h30 :

A partir du 1er octobre, les personnes asymptomatiques, qui se font dépister pour obtenir un certificat, devront payer leur test elles-mêmes.

Comme toutes les personnes souhaitant se faire vacciner ont eu la possibilité de le faire, le Conseil fédéral considère qu'il n'est plus de la responsabilité de la collectivité de les prendre en charge. Le dépistage des personnes symptomatiques restera à la charge de la Confédération, mais ces tests ne donneront pas droit à un certificat.

La Confédération continuera également de financer les tests rapides antigéniques préventifs pour les personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner pour raisons de santé ainsi que pour les enfants et les jeunes de moins de 16 ans.

Par ailleurs, les cinq autotests par 30 jours pour les personnes qui ne sont ni vaccinées ni guéries resteront gratuits jusqu'au 30 septembre. Ils seront ensuite payants mais resteront disponibles à l'achat.

Une fracture au sein de la société?

Face à une question sur le risque de fracture entre personnes asymptomatiques qui peuvent se payer un test et celles qui ne le peuvent pas, Alain Berset a été très clair: "A partir du moment ou un vaccin est disponible gratuitement et facilement, cela fait une différence", a-t-il relevé. "Ce sont les personnes qui choisissent librement si elles veulent en profiter ou non. Faire porter à la société le coût des tests répétés de semaine en semaine, ce n'est pas une solution".

Le monde professionnel aussi concerné

Le gouvernement propose par ailleurs de clarifier par voie d'ordonnance la question de l'utilisation du certificat dans le cadre professionnel. Il s'agit d'y inscrire explicitement que les employeurs peuvent vérifier l'existence d'un certificat si cela permet de définir des mesures de protection adaptées ou de mettre en oeuvre un plan de dépistage.

Ces mesures font partie de la nouvelle stratégie nationale de dépistage adoptée mercredi par le Conseil fédéral. Celle-ci prévoit également de poursuivre la réalisation de tests répétés dans les écoles et les entreprises, qui resteront financés par la Confédération.

>> La réaction des plus jeunes dans le 19h30 :

Compte-tenu de l'évolution épidémiologique très incertaine et la possibilité d'une surcharge des hôpitaux d'ici quelques semaines, le Conseil fédéral souhaite pouvoir agir rapidement en cas de besoin.

Cette évolution "était attendue, mais cela s'est produit un peu plus rapidement que nous ne l'imaginions", a relevé le conseiller fédéral Alain Berset en conférence de presse.

>> En lire plus : Le certificat Covid pourrait devenir nécessaire pour aller au restaurant, au théâtre ou au musée

"La situation est actuellement sous contrôle, mais on sait que cela peut changer très vite", a souligné le ministre de la Santé. "Il ne faut pas agir trop vite, mais surtout pas non plus trop tard", a-t-il ajouté.

Or il faut compter deux à trois semaines pour qu'un renforcement des mesures se répercute sur le nombre d'hospitalisations. Le gouvernement a donc décidé mercredi de lancer - à titre préventif - une consultation auprès des cantons et des partenaires sociaux, en vue d'un renforcement des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus.

>> Les décisions annoncées mercredi par Alain Berset :

Pas de restaurant sans certificat

Cette consultation porte notamment sur l’extension de l’obligation de fournir un certificat à l'intérieur des restaurants. En revanche, les terrasses et les espaces extérieurs resteraient accessibles sans certificat.

Le personnel des établissements concernés, lui, ne serait pas soumis à l'obligation de fournir un certificat. Mais il devrait se conformer à d'autres mesures, comme le port du masque.

Par ailleurs, les événements qui ont lieu à l'intérieur (concerts, théâtre, cinéma, musées, zoos, centres de fitness, salles d'escalade, piscines couvertes, parcs aquatiques, bains thermaux, salles de billard, casinos, manifestations sportives et événements privés comme les mariages) devraient également être restreints aux personnes disposant d'un certificat Covid.

Seulement en cas de nécessité

Mais le Conseil fédéral attendra donc les résultats de cette consultation avant tout élargissement de l'obligation du certificat.

"Ce pourrait être des mesures à appliquer en cas de problème" a souligné le conseiller fédéral Alain Berset en conférence de presse. "On ne sait pas aujourd'hui si ce pas sera nécessaire, quand il serait nécessaire, mais on souhaite être prêts pour pouvoir prendre les mesures si elles s'avèrent nécessaires".

>> Le résumé des propositions mises en consultation par le Conseil fédéral dans Forum :

>> Voir aussi les explications dans les 19h30 :

La dette extraordinaire de la Confédération, due aux mesures prises contre le coronavirus, devrait pouvoir être atténuée sans programme d'économie. Le Conseil fédéral a mis en consultation mercredi deux solutions pour réduire l'endettement lié à la crise actuelle.

Les dernières estimations prévoient un découvert d'environ 25 milliards de francs à la fin de l'année. Les mesures envisagées évitent de mettre en oeuvre des coupes budgétaires ou de procéder à des hausses d'impôt, affirme le gouvernement.

Délai d'amortissement étendu jusqu'en 2035 au moins

Dans les deux cas, le délai d'amortissement sera étendu à trois législatures, soit jusqu'en 2035. En cas d'événements particuliers, il pourra être prolongé d'une législature supplémentaire.

La première solution vise à résorber la dette à moyen terme à l'aide de futurs excédents de financement. La deuxième solution prévoit la réduction de la moitié de la dette.

Les distributions supplémentaires de la Banque nationale suisse contribueront également à réduire la dette. Mais cette possibilité ne fait pas partie du projet mis en consultation.

Le Conseil fédéral transmettra son projet au Parlement au printemps 2022. La modification devrait entrer en vigueur au début de l'année 2023. La consultation quant à elle dure jusqu'au 28 novembre.

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande désormais la vaccination pour tous à partir de 12 ans. Les vaccins Pfizer et Moderna sont du reste autorisés pour les plus jeunes.

Virginie Masserey, infectiologue et cheffe de la section Contrôle de lʹinfection et programme de vaccination à l'OFSP était l'invitée mercredi matin de Jérôme Zimmermann dans l'émission On en parle de la RTS.

>> Ecouter le sujet de l'émission On en parle :

Depositphotos - belchonock

La Suisse compte mardi 2993 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Six décès de plus ont été enregistrés et 93 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 22'987 tests ont été transmis, indique l'OFSP.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 32'039, soit 370,62 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,22. Les patients Covid-19 occupent 25,4% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 77%.

Au total, 9'463'154 doses de vaccin ont été administrées et 50,89% des personnes ont déjà reçu deux doses. La Suisse a reçu jusqu'à présent 10'707'075 doses de vaccins.

>> Lire aussi : La Suisse est confrontée à une quatrième vague "très préoccupante", selon l'OFSP

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