Mauro Poggia: "A Genève, le variant Delta représente déjà un cas sur deux"

Après des semaines de baisse, les infections au Covid-19 augmentent à nouveau. La faute notamment au variant Delta qui progresse de plus en plus en Suisse.

En parallèle, la tension autour de la question des personnes non vaccinées, et en particulier des soignants non-vaccinés, augmente aussi, prenant une dimension de plus en plus politique.

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Si certaines personnes, surtout des jeunes, choisissent en toute connaissance de cause de ne pas se faire vacciner au risque d'attraper le Covid-19, pour Mauro Poggia, conseiller d'Etat genevois en charge de la santé, il s'agit d'un mauvais calcul.

"Les plus réticents aujourd'hui sont les moins de 40 ans. C'est vrai qu'ils développent des formes moins graves de la maladie, car ils ont un système immunitaire plus fort. Mais si la quantité de personnes malades augmente, forcément, statistiquement, on aura plus de personnes hospitalisées et fatalement des gens qui finissent aux soins intensifs", déplore-t-il sur le plateau du 19h30. D'où l'importance, pour lui, que les jeunes se fassent vacciner aussi.

Et concernant les soignants, cette liberté de se faire vacciner ou non est relative. "La liberté d'un soignant ne passe pas avant la santé et la vie des patients", poursuit-il.

Surtout que les nouveaux variants, plus contagieux et pouvant présenter des formes plus graves de la maladie, progressent rapidement en Suisse. "Actuellement, à Genève, le variant Delta représente un cas sur deux et deviendra certainement dominant d'ici la fin du mois de juillet", insiste-t-il.

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Il y a un an jour pour jour, le masque entrait dans notre quotidien, avec l'obligation de le porter dans les transports publics, et qui s'est ensuite étendue aux magasins, à certains espaces extérieurs, aux entreprises, ou encore aux écoles.

Durant cette dernière année, une chose est sûre: le masque n'a pas toujours fait l'unanimité. D'autant qu'au début, lorsque les stocks n'étaient pas suffisants, son efficacité faisait débat. Le Conseil fédéral avait notamment affirmé qu'il pouvait donner un faux sentiment de sécurité aux gens, et que la population ne respecterait plus les règles de distanciation.

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui de nombreuses études, notamment internationales, démontrent son efficacité, comme le souligne Martin Ackermann, président de la task force scientifique de la Confédération.

"Et ça se voit aussi clairement par l'expérience, dans le domaine de la santé, où le nombre d'infections, dans les hôpitaux par exemple, a beaucoup diminué depuis qu'on porte des masques régulièrement."

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La Suisse qui était techniquement prête attendait encore un feu vert pour être effectivement connectée au système de passeport sanitaire européen. Mais il fallait encore qu'un comité spécial composé de représentants de tous les Etats membres de l'Union européenne donne son aval. C'est désormais chose faite, ont confirmé quatre sources européennes à la RTS.

Il reste maintenant à la Commission européenne à approuver la décision par une procédure écrite qui est en cours. D'où la légère incertitude sur la date d'entrée en vigueur, même si tout le monde s'accorde à dire que le plus tôt sera le mieux. On parle dans le meilleur des cas de vendredi, ou de lundi prochain au plus tard.

Une fois l'accord officiellement notifié, le passeport sanitaire suisse sera valable dans les 27 pays de l'Union européenne, plus l'Islande et la Norvège, ainsi que dans trois micro-Etats sur le continent.

>> Lire l'article complet : La reconnaissance européenne du certificat sanitaire suisse serait imminente

Les EMS ont réagi avec incompréhension aux déclarations du conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset sur la gestion de la crise et la vaccination dans leurs établissements. Ils disent avoir appris à faire face au virus et faire tout ce qu'ils peuvent pour prévenir de futures flambées.

>> Lire : Alain Berset inquiet par la réticence du personnel des EMS à se faire vacciner

La volonté de se faire vacciner parmi le personnel des EMS continue à se développer de manière comparable à celle des groupes de population correspondants, ont indiqué Curaviva et Senesuisse mardi dans un communiqué conjoint.

Elles trouvent incompréhensible d'identifier un problème spécifiquement dans les EMS alors que l'expérience montre que le nombre de cas dans ces établissements dépend inévitablement du nombre de cas dans l'ensemble de la population.

Dans leur communiqué, les EMS et les institutions de soins jugent avoir bien fait face à la pandémie de Covid-19. La sensibilisation et les discussions sur le terrain sont la voie à suivre et fonctionnent mieux que l'obligation, selon les associations.

Elles disent soutenir les recommandations de vaccination de la Confédération, mais la Suisse ne prévoit pas de vaccination obligatoire, ni pour le personnel soignant ni pour la population en général. Cela doit également s'appliquer aux résidents des EMS, car ils ont aussi le droit à l'autodétermination, écrivent Curaviva et Senesuisse.

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Quelque 3400 effets indésirables ont été enregistrés en Suisse après une vaccination contre le coronavirus. Un tiers d'entre eux sont caractérisés comme graves, a indiqué mardi Christoph Küng, chef de section chez Swissmedic.

Un effet indésirable grave implique une hospitalisation, la prolongation d'une hospitalisation ou encore un décès, a-t-il précisé. Et de souligner qu'aucun décès n'a pour l'instant été enregistré en Suisse.

Médicament ou vaccination impliquent généralement des effets secondaires, a encore rappelé Christoph Küng. "Tous les effets des deux vaccins autorisés en Suisse sont connus." Ils sont généralement plus importants chez les plus jeunes.

Les vaccins prouvent leur efficacité en regard des hospitalisations, qui concernent uniquement des personnes qui n’ont pas été vaccinées, a indiqué Virginie Masserey mardi lors du point de presse de l’OFSP. Il faudrait envisager de faciliter la vaccination en le faisant notamment sans rendez-vous.

Il n'y a pas de mesures particulières visant à favoriser la vaccination des jeunes. Le taux d'acceptation est élevé chez eux aussi.

Pour la tranche d’âge qui n’est pas encore éligible à la vaccination, il est conseillé d’effectuer des tests répétés notamment dans les écoles. "Un moyen peu invasif qui peut entrer facilement dans les habitudes et qui permet d’éviter que des foyers se développent", a ajouté la cheffe de la section contrôle des infections de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Quant au masque, on ne pourra l'enlever que lorsque le nombre de personnes vaccinées et immunes sera élevé. Il n'est pas possible de dispenser les personnes vaccinées et de l'imposer aux autres.

Le président de la task force scientifique, Martin Ackermann, a affiché mardi son inquiétude face au variant Delta, en particulier pour les personnes âgées. "Nous ne sommes malheureusement pas sortis de la zone de danger."

Les nouvelles infections augmentent de nouveau, a pointé Martin Ackermann. Elles ont doublé depuis la semaine passée. Les chiffres pourraient augmenter encore plus rapidement à cause du variant delta, plus contagieux.

Le chef de la task force s'inquiète notamment pour les personnes âgées. Parmi elles, 80% seulement ont des anticorps, soit parce qu'elles ont fait la maladie, soit parce qu'elles se sont fait vacciner. Les personnes de cette catégorie d'âge non vaccinées ou non guéries pourraient finir à l'hôpital ou décéder, si elles sont contaminées. Jusqu'à présent un tiers des patients hospitalisés avaient plus de 70 ans.

Une solution est la vaccination. Augmenter la vaccination de cette catégorie de 10% permettrait de réduire de moitié les possibles infections, a-t-il souligné. La Suisse serait toutefois encore loin du Royaume-Uni où seuls 2% des plus de 70 ans n'ont pas d'anticorps.

"Le bon moment pour se faire vacciner, c'est maintenant", a ajouté Martin Ackermann. Il ne faut pas attendre que les chiffres remontent fortement. La prochaine vague dépendra de la part de la population qui n'a pas ou peu d'immunité.

Les cantons anticipent une éventuelle hausse du nombre de cas de coronavirus cet automne. Des foyers locaux ou régionaux pourraient survenir, a estimé Linda Nartey, vice-présidente de l'Association des médecins cantonaux.

Le nombre de cas pourrait remonter durant la saison froide et de nombreuses questions restent sans réponse, a-t-elle ajouté lors du point de presse des experts de la Confédération.

Les cantons sont en contact notamment concernant les campagnes de vaccinations. Il s'agit notamment de savoir si elles se concentrent sur les bons groupes de personnes. Les cantons doivent aussi se préparer aux vaccinations de rappel.

La part du variant Delta augmente assez fortement en Suisse et approche désormais les 30%, a indiqué Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle des infections de l'Office fédéral de la santé publique. Cette évolution peut expliquer la hausse du nombre de nouveaux cas en Suisse.

En observant ce qu'il se passe ailleurs, notamment en Grande-Bretagne et en Israël, où le variant domine depuis quelques temps, on remarque une hausse des nouvelles infections, mais pas des hospitalisations, a ajouté Virginie Masserey lors du point de presse des experts de la Confédération.

La part élevée de personnes vaccinées dans ces pays peut y avoir contribué. La majeure partie des personnes hospitalisées actuellement en Suisse sont des personnes non vaccinées. Les cas dans les groupes d'âge bien vaccinés sont rares.

Les vaccins restent la réponse et ceux qui sont autorisés en Suisse sont très efficaces, a rappelé l'experte de l'OFSP. Actuellement, 38% de la population est entièrement vaccinée. Chez les adultes, la part atteint 46%. De plus, 52% des Suisses ont reçu une dose de vaccin et 63% chez les adultes.

Alors que le canton de Vaud a ouvert un centre supplémentaire à Beaulieu Lausanne pour effectuer des tests rapides, le médecin cantonal Karim Boubaker, interrogé dans le 12h45, convient que la demande de tests dépasse désormais la demande pour les vaccins. "C'est quelque chose qui était prévu" avec l'arrivée de l'été et avec les allègements prévus par la Confédération, ajoute-t-il.

"Pour nous le message de prévention demeure très très clair", ajoute toutefois Karim Boubaker. "Ce que l'on veut, ce sont des personnes qui se fassent se vacciner, surtout aux âges qui vont plutôt vouloir se faire tester."

Le médecin cantonal vaudois espère que le côté fastidieux des tests incitera à la vaccination: "Les gens qui vont expérimenter les tests à plusieurs reprises, même si c'est gratuit, décideront peut-être à la fin de se faire vacciner. Les voyages deviennent assez difficiles si on n'est pas vacciné."

A l'heure de la reprise des grandes manifestations comme l'Euro et les festivals de musique, Karim Boubaker conclut que "l'engagement citoyen, c'est de se faire vacciner, plus que d'aller se faire tester tous les 48 heures avec un test rapide."

>> L'interview de Karim Boubaker dans le 12h45 :

Du 28 juin au 4 juillet, 474'027 doses de vaccin contre le Covid-19 ont été administrées en Suisse, selon les données publiées de l'Office fédéral de la santé publique.

En moyenne, 67'718 vaccinations ont été effectuées par jour. Comparé à la semaine précédente, le rythme des injections a ralenti de 12%.

Au total, 7'742'005 vaccinations ont été réalisées jusqu'à dimanche. Jusqu'ici, 3'272'008 personnes ont été vaccinées complètement. Cela signifie que 37,9% de la population a déjà obtenu deux doses de vaccin. Et 1'197'989 personnes n'ont reçu que la première piqûre.

Au total, 8'133'175 doses de vaccin ont été livrées aux cantons. Quelque 737'300 doses de vaccin sont par ailleurs entreposées auprès de la Confédération. Comme il est régulièrement possible d'extraire plus de doses de vaccin des flacons qu'initialement prévu par les fabricants, il est possible que les cantons administrent plus de doses de vaccin qu'ils n'en ont officiellement reçu.

L'Office fédéral de la santé publique a fait état mardi de 274 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures. Aucun décès de plus n'a été enregistré et trois malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 21'975 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 1,25%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 1827, soit 21,13 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,16. Les patients Covid-19 occupent 3,30% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 65,50%.

Depuis le début de la pandémie, 704'057 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 8'459'588 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'363 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 29'185.

Le pays dénombre par ailleurs 932 personnes en isolement et 1731 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 2032 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Tourner définitivement la page du Covid-19 peut dans certains cas s'avérer très long. Selon une étude réalisée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l'Université de Genève (UNIGE), quatre personnes sur dix présentent encore des symptômes plus de sept mois après leur infection.

L'étude a été effectuée auprès de 410 personnes, qui ont été infectées par le virus, mais sans complications graves qui auraient nécessité une hospitalisation. Au total, 39% de ces personnes qui ont été diagnostiquées positives au Covid-19 ont déclaré des symptômes qui persistent sept à neuf mois après la contamination.

Parmi ces séquelles, la fatigue est la plus fréquente (20,7%), suivie de la perte du goût ou de l'odorat (16,8%), l'essoufflement (11,7%) et enfin les maux de tête (10%). Ces résultats sont comparables aux études internationales du même type qui ont été menées, mais avec un nombre de participants plus restreint.

Devant le Covid long, les hommes et les femmes ne sont pas égaux, semble-t-il. La doctoresse Mayssam Nehme, cheffe de clinique au Service de médecine de premier recours des HUG, constate que les patientes sont plus exposées à la fatigue, aux essoufflements et aux maux de tête.

En revanche, l'âge ne joue aucun rôle dans l'apparition d'un Covid long. "Toutes les catégories sont touchées, y compris les personnes jeunes et en bonne santé".

La première vague de la pandémie a diminué le stress des cadres et des personnes hautement qualifiées, selon une étude publiée dans la revue Social Change in Switzerland. Les auteurs suggèrent de pérenniser la flexibilité professionnelle qui a permis cette réduction momentanée du stress.

L'équipe de Hannah Klaas, du Centre de compétences suisse en sciences sociales (FORS), a analysé près de 45'000 réponses sur le niveau de stress, issues du Panel suisse de ménages. De manière générale, les femmes et les personnes avec une formation tertiaire se sentent plus souvent stressées que les hommes et les personnes avec un niveau de formation plus bas.

Entre 2016 et 2019, la proportion des individus qui se déclarent stressés a continuellement augmenté. Mais le niveau de stress a chuté considérablement - de 24% à 14% - lors de la première vague du Covid en printemps 2020. L’arrivée de la pandémie a notamment réduit le stress des cadres et des personnes hautement qualifiées, tandis que le niveau de stress des personnes peu formées n’a pas changé.

Cette disparité peut s’expliquer par l’augmentation du télétravail: durant la pandémie, 71% des personnes avec une formation tertiaire en ont bénéficié, contre seulement 26% des personnes avec un niveau d’éducation obligatoire.

Les auteurs montrent que pendant la première vague, une meilleure conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale a également contribué à réduire le stress chez les personnes hautement qualifiées, tant qu’elles bénéficiaient d'une sécurité économique.

Un projet de loi du Conseil fédéral veut qu'en cas de renvoi, les requérants d'asile effectuent un test Covid-19 et ce, également contre leur gré. Une décision qui bafoue le droit fondamental à l'intégrité corporelle, dénonce l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR).

Les tests Covid-19 pratiqués de force peuvent présenter "un risque considérable de blessure", selon l'OSAR, qui s'oppose fermement à cette contrainte qui peut se révéler violente, surtout lorsque la personne est agitée.

Le Conseil fédéral a mis en consultation le 23 juin et jusqu'à mercredi une révision de la loi sur les étrangers et l'intégration. Etant donné que de nombreux Etats d'origine ou Dublin exigent un test Covid-19 négatif pour réadmettre les personnes renvoyées par la Suisse, il estime que les autorités cantonales doivent pouvoir ordonner un test de dépistage en cas de renvoi ou d'expulsion.

Selon l'OSAR, cette pratique constitue une atteinte au droit à l'intégrité physique, dans la mesure où l'on introduit un instrument dans le corps sans consentement. Une restriction de ce droit est autorisée uniquement lorsqu'elle relève d'un intérêt public et qu'elle est justifiée, a-t-elle précisé.

La Suisse se trouve actuellement dans une "phase de transition" dans la pandémie, qui est un "équilibre précaire", selon l'infectiologue de l'Université de Zurich Jan Fehr. La légère hausse des nouveaux cas de Covid-19 est pour lui source d'inquiétudes.

"Nous regardons cela naturellement très attentivement", a déclaré le professeur Fehr sur les ondes de la radio alémanique SRF, exprimant "un mauvais sentiment pour les prochaines semaines".

"Pour que les chiffres n'explosent pas dans les prochaines semaines, il est très important de bien communiquer à la population où la Suisse en est", a-t-il ajouté. Il y a encore de nombreuses personnes non vaccinées qui peuvent facilement contracter une infection, en particulier avec le variant Delta.

C'est un équilibre, et cela ne fonctionnera que si davantage de gens se font vacciner, a ajouté le spécialiste, qui note "une certaine insouciance" dans la population: "Cela me rappelle un peu l'été dernier, avec la grosse différence que maintenant, nous avons la possibilité de nous faire vacciner", afin que l'automne n'ait pas un air de "déjà vu".

En Suisse, le niveau conjoncturel d'avant la crise devrait être atteint à la fin de l'année, explique la nouvelle directrice de l'Administration fédérale des finances (AFF) Sabine D'Amelio-Favez, invitée mardi dans La Matinale.

>> En lire plus : Sabine D'Amelio-Favez: "Tous les indicateurs montrent que la Suisse a bien passé cette crise"

"Si on prend les statistiques des poursuites et des faillites 2020, on observe qu'il y a eu moins de faillites qu'en 2019. Et les recettes de l'impôt fédéral direct durant le premier trimestre 2020 ont atteint le même niveau qu'en 2019. Tous les indicateurs montrent donc que la Suisse a bien passé cette crise."

Instruments de soutien et rigueur budgétaire

La Vaudoise explique que les instruments de soutien aux entreprises "ont permis de maintenir les structures". Mais l'AFF s'attend à un "effet de de rattrapage" quand ces outils prendront fin. "L'image positive globale ne doit pas cacher qu'il y a certains secteurs qui ont souffert et qui souffrent. Pour ces secteurs, notamment le tourisme, il va falloir trouver des solutions de soutien."

Selon Sabine D'Amelio-Favez, première femme à diriger l'AFF, la rigueur budgétaire a permis à la Suisse de pouvoir "agir efficacement". "Des pays comme l'Espagne ou l'Italie, qui sont rentrés dans cette crise avec des dettes importantes, n'ont pas pu soutenir leur économie comme la Suisse a pu le faire. C'est la fable de la cigale et de la fourmi. Il faut économiser durant les bonnes années pour pouvoir dépenser en temps de crise."

>> Son interview complète dans La Matinale :

Le canton de Vaud ouvre un centre supplémentaire de tests rapides à Beaulieu à Lausanne. Objectif: répondre à la forte demande du public pour les certificats Covid, nécessaires pour voyager et participer à des activités culturelles ou sportives.

Le site de Beaulieu, déjà utilisé depuis avril pour la vaccination, proposera uniquement des tests antigéniques rapides nasopharyngés, annonce lundi l'Etat de Vaud dans un communiqué. Ces tests seront pris en charge par la Confédération.

Pas de rendez-vous

Le centre de tests sera ouvert tous les jours sans rendez-vous: du lundi au samedi de 11h00 à 20h00 et le dimanche de 10h00 à 16h00. Si le test est négatif, un certificat Covid, valable 48 heures, sera remis sur place.

L'exploitation du centre est prévue dès mardi et jusqu'au 13 août. Quelque 800 tests pourront être effectués chaque jour. En cas de demande supplémentaire, la capacité pourrait être portée à 1200 tests par jour.

Le canton de Vaud rappelle que les conditions d'entrée dans un pays étranger peuvent évoluer rapidement. "Les personnes désirant voyager sont invitées à se renseigner au préalable sur le type de test exigé par le pays de destination ainsi que par la compagnie de transport", poursuit le communiqué.

>> L'interview de Denis Froidevaux, chef de l’Etat-major vaudois de conduite, dans La Matinale :

La question de la vaccination obligatoire pour le personnel soignant agite les esprits depuis plusieurs jours en France. Des dizaines de médecins ont signé dimanche une tribune pour réclamer cette obligation vaccinale.

En Suisse, Alain Berset s'est montré inquiet ce week-end dans la presse. Selon le conseiller fédéral en charge de la Santé, une partie considérable du personnel des EMS ou de l'organisation pour les soins à domicile Spitex ne veut pas se faire vacciner. "Cela ne devrait pas être autorisé", a-t-il ajouté.

>> Lire : Alain Berset inquiet par la réticence du personnel des EMS à se faire vacciner

Le personnel de la santé, lui, soutient un accès facilité à la vaccination mais ne veut pas d'une obligation.

Interrogée dans l'émission Forum, Beatriz Rosende, secrétaire centrale au Syndicat des services publics, souligne que la position du SSP est celle de la plupart des associations du personnel de la santé: "Il faut que le vaccin soit accessible à tous les personnels des secteurs de la santé."

Mais, ajoute la responsable du secteur de la santé du syndicat, "nous sommes opposés à ce stade à une obligation pour ce personnel en particulier. Je pense que ce n'est pas le moment de culpabiliser les personnels de la santé qui ne seraient pas vaccinés, en ce sens qu'ils ont apporté largement leur contribution à la gestion de la crise sanitaire".

Beatriz Rosende précise que le SSP estime que la vaccination ne garantit pas à elle seule une protection pour les résidents d'EMS ou les malades dans les hôpitaux. D'autres mesures comme le port du masque ou l'hygiène des mains sont indispensables.

>> L'interview de Beatriz Rosende dans Forum :

La Confédération recommande avec insistance que tous les élèves soient testés régulièrement dès la rentrée, pour prévenir la propagation du coronavirus dans les écoles.

Enfants et adolescents non vaccinés pourraient être un réservoir viral susceptible d'alimenter de nouvelles contaminations et flambées, a averti l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ce dernier appuie notamment sa réflexion sur des données britanniques, pays où le variant Delta du coronavirus a beaucoup circulé chez les plus jeunes.

Mais les cantons rejettent l'injonction fédérale. Les ministres cantonaux en charge de l'Instruction publique ont écrit une lettre pour dire leur mécontentement. Ils relèvent notamment que tout ce qui concerne les écoles est de la seule compétence des cantons. Il leur revient donc de définir la stratégie de prévention et de tests en milieu scolaire.

>> Les précisions de Marc Menichini dans Forum :

Interrogée dans l'émission Forum, la conseillère d'Etat vaudoise en charge de l'Instruction publique, Cesla Amarelle, a souligné que la Confédération avait présenté ses nouvelles recommandations sur les tests massifs comme étant en concertation avec les cantons, ce qui n'est pas le cas. "Mais ce qui est plus inquiétant", a-t-elle souligné, "c'est le fait que dans le même temps il y a eu une communication de l'OFSP aux cantons qui décrétait que seuls les tests de masse permettaient de prévenir les clusters, disqualifiant l'approche de la plupart des cantons: les tests qualitatifs ciblés".

Egalement vice-présidente de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux en charge de l'Instruction publique (CDIP), Cesla Amarelle n'est de toute façon pas favorable dans l'immédiat à de tels tests systématiques sur le fond.

"La majorité des cantons considèrent que les tests massifs sont disproportionnés et qu'on peut avoir les mêmes objectifs de protection des jeunes et de la vie scolaire avec des tests ciblés basés sur les indices probants", a-t-elle relevé.

Cesla Amarelle n'exclut pas, par ailleurs, une vaccination obligatoire pour les enseignants. "C'est une question qui va revenir sur la table du Conseil fédéral et des Conseils d'Etat", a-t-elle estimé.

>> L'interview de Cesla Amarelle dans Forum :

La Suisse compte lundi 449 cas supplémentaires de coronavirus en 72 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). On déplore quatre décès supplémentaires et sept malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 72 heures, les résultats de 77'738 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 0,58%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 1724, soit 19,94 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,15. Les patients Covid-19 occupent 4,00% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 66,60%.

Au total 7'522'199 doses de vaccin ont été administrées et 3'111'941 personnes ont déjà reçu deux doses. La Suisse a reçu jusqu'à présent 8'870'475 doses de vaccins. Des certificats ont déjà été émis pour 3'359'177 personnes vaccinées.

>> Lire : Le personnel de la santé ne veut pas être obligé de se faire vacciner

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