La Suisse entre dans une "phase délicate", avertit Alain Berset

L'Etat de Genève va aider le monde de la nuit, fortement affecté par les mesures visant à lutter contre la propagation de Covid-19. Le Grand Conseil a voté jeudi soir à la quasi-unanimité une aide d'urgence plafonnée à 2 millions de francs par mois.

A Genève, les boîtes de nuit, dancings, discothèques et autres salles de danse sont fermés depuis le 31 juillet. La mesure cantonale devait durer jusqu'au 23 août, mais elle a été prolongée au 16 novembre.

L'accord signé par la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, le Grand Conseil de la nuit, un organisme créé il y a une dizaine d'années pour défendre les boîtes, et le Syndicat culture nocturne prévoit une prise en charge par le canton d'une partie des frais généraux effectifs des établissements, comme le loyer ou les assurances, ainsi que les charges fixes. L'indemnité moyenne se situe entre 30'000 et 40'000 francs par établissement.

En contrepartie à cette aide, les établissements s'engagent sur l'honneur à ne pas licencier leur personnel pour des motifs liés à la crise économique et sanitaire. Le secteur représente un millier d'emplois, mais les postes de travail indirects sont encore plus nombreux, comme les producteurs de boissons ou les taxis, a relevé le conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge du Développement économique.

Tous les politiciens le disent, une campagne électorale se déroule avant tout dans la rue, en serrant des mains, ou dans des rassemblements populaires, une braderie ou un match. Mais le Covid-19 est passé par là et la campagne qui a lieu actuellement dans le Jura ne ressemble à nulle autre.

>> Lire à ce sujet : Une campagne inédite dans le Jura, sans poignées de mains ni grands raouts

Instagram, Twitter et Facebook sont plus que jamais devenus capitaux pour les partis, qui essaient d'occuper le terrain virtuel. Les applications installées pendant le semi-confinement deviennent ainsi des champs de bataille électorale.

>> Le reportage du 19h30 :

Démarche unique en Suisse: La Chaux-de-Fonds propose un hommage collectif à celles et ceux qui sont morts pendant le semi-confinement, une cérémonie du souvenir pour les disparus dont les proches ont été privés de funérailles.

>> Revoir le reportage du 19h30 :

Des membres du personnel soignant ont eux aussi été invités à s’exprimer sur cette période difficile, qui a chamboulé la prise en charges des patients et de leur famille. Les adieux se sont souvent faits derrière une vitre ou un écran.

La célébration, laïque et apolitique, n'a réuni que quelques dizaines de personnes. Beaucoup ont en effet décidé de ne pas se déplacer, par peur de la pandémie qui semble repartir par endroits.

>> Et l'interview d'Alix Noble-Burnand, thanatologue :

>> Lire également : Une cérémonie pour dire adieu aux personnes décédées pendant le confinement

Traditionnellement, nombre de Suisses aiment se rendre à l'étranger pour les vacances d’octobre. Mais la majorité ont renoncé cette année à cause de la situation sanitaire, jugée trop compliquée.

"L’incertitude due au Covid-19 pèse et nous n’avons pas envie d’être en quarantaine pour notre retour. C’est trop complexe à gérer pour des vacances d’une semaine", témoigne dans le 19h30 Sue, qui comptait se rendre à Berlin avec sa famille.

Suisse Tourisme souligne ainsi un regain d’intérêt de la part des Helvètes pour des vacances d’automne sur le territoire: "L’indicateur du nombre de visites sur le site MySwitzerland.com provenant de personnes résidant en Suisse a augmenté de 35% la semaine du 14 au 20 septembre, par rapport à la même période en 2019."

Le phénomène se confirme auprès des voyagistes, qui enregistrent une chute vertigineuse de leurs ventes. "Nous sommes sur un recul de 90 à 95% du chiffre d’affaires que l’on réalisait à cette période l’année dernière, explique Stéphane Jayet, directeur du tour-opérateur VT Vacances.

>> Les précisions du 19h30 :

>> Lire aussi : Les Suisses privilégient des vacances d’octobre au pays

Quelque 300 personnes doivent se mettre en quarantaine dans le canton de Thurgovie après avoir fréquenté une fête samedi dernier. Trois noceurs ont été testés positifs au Covid-19.

Du coup, l'ensemble doit observer une quarantaine de dix jours, soit jusqu'à mardi prochain, ont annoncé les autorités cantonales.

Genève, où la situation épidémiologique reste tendue avec 61 nouvelles infections par jour et 38 malades hospitalisés aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), maintient jusqu'au 16 novembre au moins les mesures prises cet été pour lutter contre l'épidémie.

Il s'agit principalement de la désinfection des mains dans les établissements accessibles au public et du port du masque dans les commerces et les restaurants. L'obligation de consommer assis ainsi que la collecte des données des clients restent.

Le canton mise toujours sur une politique de dépistage intensive afin de casser les chaînes de transmission. Un nouveau centre de dépistage a ainsi été ouvert mercredi sur la rive droite à la rue du Grand-Pré. Il est destiné aux personnes qui ne présentent pas de symptômes de gravité.

D'autres centres sont ouverts à l'Hôpital de la Tour, à la Clinique de Carouge, aux HUG et à l'Hôpital des enfants. Des laboratoires privés effectuent aussi les tests sur prescription des médecins traitants.

A noter que les employeurs ne peuvent pas exiger un test pour le retour d'un employé sur son lieu de travail. Selon les dernières données, 1633 personnes sont en quarantaine après un voyage dans une zone à risque et 623 sont en quarantaine après avoir été en contact avec une personne infectée.

Les manifestations sportives et culturelles de plus de 1000 spectateurs sont à nouveau autorisées. Et c'est le hockey sur glace qui ouvre les feux ce jeudi soir avec deux matchs d'équipes romandes au programme: Lausanne-Langnau et Fribourg-Rapperswil.

Fribourg Gottéron accueille Rapperswil dans sa toute nouvelle patinoire où 5160 spectateurs seront autorisés à assister au match. Du jamais vu depuis plusieurs mois.

En raison des mesures de distanciation liées à la pandémie, plus de 3700 places resteront toutefois inoccupées dans l'aréna de Fribourg. Cette situation qui devrait durer une bonne partie la saison générera un manque à gagner conséquent pour le club fribourgeois qui table sur une perte de près de 7 millions de francs.

Malgré le Covid, l'aréna de Fribourg aura cet hiver la quatrième plus grosse affluence de Suisse derrière la patinoire des ZSC Lions (7500 spectateurs), celle de Berne (6500 spectateurs) et celle de Lausanne (6000 spectateurs).

>> Revoir le reportage du 19h30 :

Une saison particulière

Port du masque obligatoire, désinfection des mains, distanciation sociale: les aficionados qui se déplaceront dans les patinoires suisses cet hiver devront se plier à toute une série de mesures visant à limiter la propagation du virus. Il sera par exemple impossible de consommer des boissons aux buvettes. C'est pourquoi les clubs ont mis en place, comme à Fribourg, des applications mobiles pour commander les boissons. Des serveurs auront pour tâche de livrer les commandes aux places assises.

Bienne entrera en lice ce vendredi contre Lausanne. Malgré les mesures, sa co-présidente Stéphanie Mérillat reste optimiste. "Notre public a toujours été compréhensif. Je pars du principe qu'il va respecter les règles même si elles sont contraignantes. Il en va de la survie de leur club préféré. Hélas, ça sera une saison comme ça", explique-t-elle au micro de Forum.

>> Regarder l'interview complète de Stéphanie Mérillat dans Forum :

La distribution à la population biennoise de bons de 25 francs à dépenser dans les commerces locaux pénalisés par la crise du Covid-19 a connu un vif succès. Plus de 39'000 bons de solidarité pour une valeur totale de près d'un million de francs ont ainsi été utilisés ces trois derniers mois.

Plus de 70% de la population a fait valoir ses bons de solidarité dans les entreprises et les organisations biennoises participant à cette opération. L'objectif des autorités était d'atteindre les 60% de la population.

Les autorités communales ont libéré 1,54 million de francs pour l'action "Bienne pour Bienne". L'argent a surtout bénéficié aux restaurants et autres branches de la restauration, a précisé la Ville de Bienne.

Dans une branche où les conditions de travail sont déjà difficiles, "les employeurs profitent de lacunes dans la loi" pour répercuter le risque financier lié à la crise sanitaire sur leurs employés, dénonce Syna dans un communiqué. En cause: surtout les contrats saisonniers d'hiver, qui se concluent d'ailleurs ces jours.

Dans ce cadre et face aux incertitudes, les employeurs conviennent d'une période d'essai de trois mois avec leurs salariés alors que la saison dure quatre mois, développe le syndicat. En période d'essai, un contrat peut être résilié dans un délai de sept jours.

Autre problème souligné par Syna: les contrats de travail ne spécifient généralement pas le taux d'activité, "qui n'est convenu qu'oralement". "Ainsi, les employés sont-ils confrontés à de fortes variations de leurs revenus professionnels, voire à une absence totale de salaire."

Et, sans preuves écrites, il pourrait être difficile pour les employés d'exiger de l'employeur qu'il continue à verser leurs salaires en cas de fermeture, "comme la loi l'y oblige".

Le syndicat demande entre autres aux autorités des mesures de protection efficaces et uniformisées. Mais aussi le maintien des places assises supplémentaires en extérieur accordées cet été, par exemple grâce à des tentes.

En Europe, certains pays enregistrent une nette hausse des cas de coronavirus. D'autres y échappent pour l'instant, alors que la Suisse est dans une situation intermédiaire:

L'expérience est idéale sur ordinateur

>> Lire aussi : Région par région, les points noirs de la pandémie de Covid-19 en Europe

En raison des risques liés à la pandémie, le canton de Vaud a décidé de supprimer les camps scolaires, dont les camps de ski, pour les élèves du secondaire et post-obligatoire jusqu'à la fin du semestre en janvier 2021.

Cette décision a été prise pour "éviter que les camps scolaires n'aboutissent à la création de nouveaux foyers épidémiques", a indiqué le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture. Au niveau cantonal, Vaud est le premier à prendre une décision concernant les camps organisés dans les écoles.

A la place, des journées d'activités seront proposées aux élèves. Ces activités de remplacement se dérouleront sur trois journées à l'école obligatoire et post-obligatoire, "afin de maintenir les objectifs pédagogiques importants de ces sorties", souligne le département.

Les services de Cesla Amarelle précisent que les élèves du primaire ne sont pas concernés par cette décision. Leurs camps auront lieu s'ils respectent les mesures sanitaires en vigueur. Une nouvelle évaluation aura lieu en décembre prochain pour la suite de l'année scolaire.

Ailleurs en Romandie

Aucune décision de la sorte n'a été prise ailleurs en Suisse romande. Les autorités neuchâteloises et valaisannes souhaitent maintenir les camps dans les écoles et oeuvrent pour un plan de protection sanitaire.

Quant à Genève et Fribourg, la question n'est pas à l'ordre du jour. Ils s'en tiennent à leur document respectif des mesures de protection dans l'enseignement obligatoire. Les camps sont donc à priori maintenus, s'ils respectent ces recommandations cantonales et sous réserve de l'évolution de la pandémie.

Pour le Jura, le canton compte étudier la question après les vacances d'automne.

Avec l'arrivée de l'hiver, le canton s'attend à une recrudescence du nombre de tests. D'autres centres devraient prochainement ouvrir dans la partie romande du canton, à Sierre, Sion et Martigny. Des discussions avec plusieurs prestataires sont en cours, indique le département valaisan de la santé.

"Ces centres compléteront l'offre de dépistage déjà assurée par les urgences des hôpitaux et les cabinets médicaux", précise l'Etat du Valais dans un communiqué. Le centre de Viège jouxte des urgences de l'hôpital et effectue des frottis sans rendez-vous préalable tous les jours de 08h00 à 10h00 et de 16h00 à 19h00.

Pour le Chablais, de tels centres existent déjà sur les sites hospitaliers de Rennaz et de Vevey, sur rendez-vous seulement.

Certaines personnes sont plus réticentes à adopter les gestes barrières ou à se munir d'un masque. Partant de ce postulat, des psychologues de l'Université de Genève ont identifié les profils psychosociaux de ces personnes qui résistent à l'adoption des comportements adéquats pour éviter la transmission du Covid-19. Leurs recherches donnent des pistes pour réaliser des messages de prévention plus efficaces.

L'influence du comportement des autres sur les prises de décision individuelle, appelée dilemme social, est au coeur de l'étude publiée dans la revue Applied Psychology. Les résultats ont montré que les croyances sur la maladie ont finalement peu d'impact sur l'adoption des gestes barrières.

Selon l'équipe de chercheurs, les personnes les moins enclines à adopter les gestes barrières sont celles qui considèrent que les précautions prises par les autres rendent les leurs inutiles. De quoi réfléchir à la façon de communiquer sur le Covid-19, qui est principalement focalisée sur la dangerosité du virus et l'importance du respect des consignes.

Les spécialistes de l'Université de Genève ont lancé cette étude au moment de l'entrée en semi-confinement de la Suisse le 13 mars. Ils se sont tournés vers le Royaume-Uni, qui contrairement à la Suisse, n’était pas encore entré en confinement.

Ils ont ainsi pu analyser les comportements en amont de l’entrée en vigueur des mesures officielles, pour se concentrer sur les premières phases déterminantes du comportement. Un échantillon représentatif de 1006 Britanniques a servi de base à l’étude qui comprenait des questions sur le suivi de l’adoption des gestes barrières recommandés par les autorités sanitaires britanniques.

Dans une vidéo publiée jeudi, le ministre de la santé Alain Berset décrit ce début d'automne comme une "phase délicate" dans la lutte contre le coronavirus. Le conseiller fédéral appelle la population à respecter les mesures d'hygiène et à accepter de se mettre en isolement ou en quarantaine si nécessaire.

"C'est le début de l'automne, il fait un peu plus froid dehors et on doit bien constater que le coronavirus continue de nous compliquer la vie", note Alain Berset dans une vidéo diffusée sur le compte Twitter du Département fédéral de l'intérieur.

Le conseiller fédéral y rappelle les mesures de protection, telles que garder ses distances ou "faire attention à l'hygiène des mains".

En cas d'infection, "ce n'est pas qu'on a forcément fait une erreur, ça peut arriver", mais il faut à ce moment-là s'isoler - ou se mettre en quarantaine si c'est un proche qui a attrapé le virus - et respecter le traçage des contacts.

La Suisse a enregistré jeudi 550 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique. Un nouveau décès est à déplorer et 18 malades ont été hospitalisés.

L'OFSP dénombrait 411 nouveaux cas mercredi et 225 mardi. Durant les dernières 24 heures, les résultats de 12'388 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève jeudi à 4,44%, contre 3,26% mercredi.

Sur les deux dernières semaines, le pays compte 55,2 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Depuis lundi, ce chiffre est repassé sous la barre des 60 nouvelles infections pour 100'000 habitants, le seuil fixé par la Suisse qui justifie une quarantaine pour les autres pays.

Depuis le début de la pandémie, le total des décès s'élève à 1784 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 4884. Au total, 53'832 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur 1'380'083 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein.

La Suisse dénombre par ailleurs 3352 personnes en isolement et 6380 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 13'709 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Le grand cortège historique de l’Escalade à Genève est annulé en raison des restrictions liées à la pandémie. Le comité de la Compagnie de 1602 a annoncé la nouvelle jeudi, indique Radio Lac.

Toutes les festivités prévues du 11 au 13 décembre en vieille-ville sont reportées à l’année prochaine.

Au Tessin, le vaccin contre la grippe hivernale ne sera pas accessible à toute la population avant la fin du mois de novembre. Les autorités sanitaires cantonales ont fait savoir que durant les deux mois à venir, seules les personnes appartenant aux catégories à risque et le personnel soignant pourront obtenir le vaccin.

Pour le pharmacien cantonal tessinois Giovan Maria Zanini, "il faut assurer la couverture vaccinale des personnes qui sont les plus susceptibles de développer des complications importantes" pour que la grippe ait "une incidence mineure sur le système sanitaire déjà très sollicité par le coronavirus".

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Keystone - Christian Beutler

>> Lire aussi : La Suisse veut vacciner davantage la population contre la grippe et La grippe saisonnière pourrait être ralentie par les mesures anti-Covid

Le travail à distance va-t-il s'installer dans la durée dans le monde bancaire? Les situations varient selon les banques. Chez Credit Suisse, un peu plus de la moitié des collaborateurs travaillent encore à domicile. Dans les banques privées, les équipes travaillent en tournus, explique la faîtière du secteur. Selon ses estimations, 50 à 70% du personnel travaille sur site, le reste est à la maison.

En revanche, la Banque cantonale vaudoise déclare que la situation est revenue à la normale. La Banque cantonale de Fribourg indique, quant à elle, qu'elle ne propose pas de télétravail à ses collaborateurs.

Reste que, face à la demande des employés, tous les établissements interrogés disent réfléchir à renforcer le travail à distance. UBS estime, par exemple, que jusqu'à 21'000 de ses employés – sur 70'000 dans le monde – pourront y recourir une partie du temps.

Mais pour les banques, les questions de confidentialité des données et de secret des affaires sont centrales et nécessitent une infrastructure technique solide à domicile.

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DPA/Keystone - Daniel Naupold

Alors que le marché de Noël de Montreux est annulé dans sa forme habituelle, qu'en est-il de celui de Lausanne?

"Ce n'est pas encore définitivement décidé", a déclaré Grégoire Junod, syndic de Lausanne (PS), interrogé jeudi dans La Matinale. "Nous allons essayer de le maintenir mais le modèle économique des marchés de Noël qui repose sur des bars avec des gens debout devient très compliqué cette année en raison des contraintes sanitaires. Il faut trouver le point d'équilibre: animer la ville dans le respect des règles et avec une viabilité économique".

Pour soutenir les commerçants, Grégoire Junod a également rappelé l'action de la Ville, qui va distribuer des bons d'achats d'un montant de près de 8 millions de francs. "Nous essayons d'orienter l'achat sur le commerce local".

>> Lire : Lausanne va distribuer des bons de réduction à tous ses habitants

>> L'interview complète de Grégoire Junod dans La Matinale :

Les concerts, spectacles, messes, congrès et matchs accueillant plus de 1000 personnes pourront reprendre dès jeudi, sept mois après leur arrêt total. Si les attentes sont grandes, les conditions fixées par le Conseil fédéral et les cantons limitent les ardeurs des organisateurs et du public.

L'interdiction des manifestations de plus de 1000 personnes avait été la première mesure du Conseil fédéral le 28 février pour contenir la pandémie de Covid-19. Prononcée jusqu'à fin août, elle a été prolongée jusqu'au 30 septembre, en raison du nombre important de nouvelles infections.

Après sept mois de silence, ces événements pourront à nouveau rassembler les foules, mais selon des exigences strictes élaborées par les milieux concernés. De manière générale, ce sont les cantons qui autoriseront une grande manifestation si la situation épidémiologique ainsi que les capacités du traçage des contacts le permettent. L'organisateur devra soumettre un plan de protection.

Les manifestations à caractère commercial comme les foires ou les marchés ne sont pas concernées.

Places assises

Quelle que soit la manifestation sportive, culturelle ou religieuse, les spectateurs seront assis à la place qui leur a été attribuée. Le public sera toutefois autorisé à rester debout lors de courses de ski ou de vélo ainsi que des fêtes de village au grand air.

Le plan de protection devra préciser si le port du masque est obligatoire ou non et s'il y aura des places assises. Il expliquera la gestion des flux de personnes et comment la collecte de coordonnées correctes sera garantie. Les règles de distance et d'hygiène resteront de mise.

Deux tiers des stades remplis

Des dispositions supplémentaires s'appliquent aux matchs de championnat des ligues nationales de hockey et de football. La Swiss Football League et la Swiss Ice Hockey Federation ont élaboré des plans de protection qui règlent la situation de manière uniforme pour toute la Suisse.

>> L'interview dans La Matinale de Vincent Steinmann, directeur commercial et marketing du FC Lausanne Sport :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Lors des matchs nationaux, le public devra rester assis et le masque sera obligatoire. Dans les stades et les patinoires, seuls deux tiers des sièges au maximum pourront être occupés. Les supporters du club visiteur ne disposeront pas de contingents. Le public devra être très clairement séparé de la zone de jeu.

La restauration ne se fera qu'à des places assises. La vente et la consommation de boissons alcoolisées, souhaitée par les clubs, seront autorisées. Le Conseil fédéral laisse là une marge de manoeuvre aux cantons qui pourront revoir ces autorisations si les plans de protection ne peuvent pas être remplis. L’organisateur devra par ailleurs contrôler que les spectateurs respectent les mesures. Les infractions seront sanctionnées.

>> Tous les détails dans La Matinale :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Malgré l'autorisation sous conditions de manifestations de plus de 1000 personnes, tous les grands événements ne pourront pas reprendre jeudi.

Si le coup d'envoi de la saison de hockey sur glace a été fixé au 1er octobre, de nombreuses autres manifestations n'auront pas lieu dans ce contexte. Le festival international de musique militaire Basel Tattoo, reporté à fin novembre, a par exemple été annulé tout comme les festivités de la St-Martin en Ajoie.

En hockey sur glace, la Coupe Spengler n'aura pas lieu entre Noël et Nouvel-An. Quant au sort des grands festivals de musique en plein air, il est incertain, tout comme celui des carnavals.

Quel contrôle pour le télétravail ? Si le confinement a démocratisé le travail à domicile, les patrons s’interrogent. Comment s’assurer sur le long terme que les employés vont bien et qu'ils travaillent… mais sans les voir. La tâche n’est pas aisée.

En Suisse, l'ordonnance 3 relative à la loi sur le travail précise qu'il "est interdit d’utiliser des systèmes de surveillance ou de contrôle destinés à surveiller le comportement des travailleurs à leur poste de travail."

Il est par exemple interdit d'installer un logiciel espion. Cependant, une surveillance qui a pour but la sécurité, le contrôle du rendement ou de la qualité des prestations est admise selon la jurisprudence, pour autant qu'elle soit proportionnée et que les travailleurs aient été informés.

"Dans les entreprises, on voit surtout des cas qui sont liés à des licenciements ou des reproches faits à l’employé", estime Sylvain Métille, avocat spécialisé dans la protection des données. "On découvre qu'un grand nombre d'entreprises ont des outils de surveillance pas toujours implémentés de manière tout à fait correcte."

"Avec le travail à distance, on sait qu'il y a des moyens de contrôle qui ont été mis à disposition (...). On est en train de chercher le bon équilibre. L'objectif est de garder un lien avec l'employé, s'assurer de sa présence et de son travail, mais sans aller trop loin".

>> Tous les détails sur les enjeux : Télétravail: la tentation de la surveillance

La task force fédérale discute d'un raccourcissement du délai de quarantaine, aujourd'hui fixé à dix jours. Il pourrait être réduit à six ou sept jours. Les experts transmettent leur rapport mercredi soir au Conseil fédéral, qui aura le dernier mot.

"Nous examinons cela sous l'angle scientifique", a déclaré l'épidémiologue Marcel Tanner mardi soir à la télévision alémanique SRF. La task force comprend les appels de l'économie et des voyagistes à une quarantaine raccourcie.

Combinaison entre quarantaine raccourcie et test

Une étude de Sebastian Bonhoeffer, professeur à l'EPFZ et membre de la task force, est arrivée à la conclusion qu'il serait possible de combiner quarantaine raccourcie et test.

Selon Marcel Tanner, la "proposition concrète" sur la table est "qu'on peut raccourcir en toute sécurité la quarantaine si on effectue les tests nécessaires". Le délai devrait vraisemblablement passer à sept jours. "On pourrait aussi faire le test le sixième jour et voir s'il est négatif", a précisé l'épidémiologue.

Didier Trono partage cette position: "Après six ou sept jours, le risque de contagion est nettement plus faible. On prend donc un risque relatif, car le risque zéro n'existe pas. Il s'agit d'une décision politique, basée sur l'évaluation de ce risque", a-t-il expliqué mercredi dans l'émission Forum. "Mais on n'a pas toutes les données quantitatives qu'on aimerait avoir sur les risques infectieux", a-t-il ajouté.

Le Conseil fédéral doit trancher

La décision finale revient au Conseil fédéral. Le ministre des Finances Ueli Maurer avait déclaré il y a deux semaines à la SRF qu'il s'attendait à ce que la quarantaine puisse être raccourcie pour les personnes revenant de pays à risque.

Une discussion similaire est en cours dans plusieurs pays, dont la France, l'Italie ou l'Allemagne. La quarantaine pourrait être réduite à sept, voire cinq jours.

>> Ecouter l'interview de Didier Trono, membre de la task force Covid, dans Forum :

La Suisse a enregistré mercredi 411 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures. Un nouveau décès est à déplorer et onze malades ont été hospitalisés. Durant les dernières 24 heures, les résultats de 12'577 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 3,26%, contre 3,77% mardi.

>> Retour sur la journée de mercredi : La durée des quarantaines pourrait être raccourcie

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