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"Une personne ne doit pas être mise en cause pour sa croyance, mais on a le droit de blasphémer"

François Hollande "Il n'est pas acceptable qu'une personne soit mise en cause pour sa croyance, mais on a le droit de blasphémer."
François Hollande "Il n'est pas acceptable qu'une personne soit mise en cause pour sa croyance, mais on a le droit de blasphémer." / 19h30 / 3 min. / le 2 septembre 2020
Présent cette semaine à Montreux pour un forum économique, l'ancien président français François Hollande est revenu dans le 19h30 sur les attentats qui ont secoué Paris et la France en janvier 2015, et dont le procès vient de s'ouvrir.

"Certains experts nous conseillaient d'attendre. Mais ma décision était qu'à une heure précise, après avoir eu quelques échanges avec les preneurs d'otages, surtout avec celui de l'Hyper Cacher, il fallait que les forces de l'ordre interviennent." Lors d'une interview donnée dans le 19h30, François Hollande, présent exceptionnellement à Montreux pour un forum économique, est revenu sur les événements de janvier 2015, dont les souvenirs restent encore vifs.

"Il a fallu ensuite attendre de très longues minutes pour que j'aie le retour de ce que j'avais ordonné", continue-t-il. "Autrement dit que les deux frères Kouachi avaient été tués, que Coulibaly avait été neutralisé et qu'aucun autre otage n'avait été tué".

Des faits qui ont marqué son quinquennat

La tuerie de Charlie Hebdo, la cavale des frères Kouachi, le meurtre de la policière municipale et la prise d'otage sanglante de l'Hyper Cacher ont marqué au fer rouge le quinquennat de l'ancien président. Il attendait d'ailleurs avec impatience l'ouverture du procès des accusés, du moins ceux qui sont encore vivants.

"Ce procès est nécessaire, indispensable même", explique-t-il. "D'abord pour juger les accusés. Ensuite pour donner aux victimes et à leurs proches toutes les informations sur ce qu'il s'est passé ce jour-là. Et enfin pour que nous puissions comprendre ce qu'est l'enchaînement du terrorisme islamiste."

L'importance du droit au blasphème

L'ancien président est également revenu sur l'importance de la liberté d'expression que célèbrent les journaux satiriques tel que Charlie Hebdo. Des publications centrales pour le bon fonctionnement de nos sociétés. "Autant il n'est pas acceptable qu'une personne soit mise en cause en raison de sa confession, autant on a le droit de se moquer de Dieu et de la religion. C'est d'ailleurs la Révolution française qui a aboli le délit du blasphème."

Propos recueillis par Philippe Revaz

Adaptation web par Fabien Grenon

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