La reprise partielle des activités s'organise peu à peu en Suisse

Les transports publics étofferont à nouveau progressivement leur offre dans les semaines à venir. Les premiers changements interviendront dès le 27 avril, écrit lundi l'Office fédéral des transports (OFT). Les CFF et CarPostal développent un concept de protection pour les passagers et le personnel.

La première extension le 27 avril se fera au niveau des transports régionaux. Elle sera suivie d’une deuxième étape plus étendue avec un aménagement de l’offre plus important le 11 mai, lorsque rouvriront les écoles obligatoires et les commerces, selon le plan de sortie de crise annoncé la semaine dernière par le Conseil fédéral.

Les CFF et CarPostal Suisse élaborent actuellement les concepts pour revenir à l’offre de l’horaire régulier.

La Confédération prévoit d'acheter plus de 500 millions de masques. C'est un marché énorme où apparaissent de nouveaux acteurs et aussi une certaine confusion.

>> Voir l'enquête de TTC. :

Parmi ceux qu'on applaudit tous les soirs, il y a aussi le personnel de nettoyage des hôpitaux. Une mission peu connue et pourtant essentielle.

>> Reportage dans le 19h30 sur les équipes qui se relaient chaque jour pour nettoyer et désinfecter les lits des HUG :

Le secteur du tourisme va payer un prix très élevé à la crise du coronavirus. Un cinquième des acteurs de la branche se prépare à une probable faillite. Selon les estimations officielles de la Confédération, l'industrie touristique suisse perdra plus d'un tiers de son chiffre d'affaires cette année, et il faudra attendre jusqu'en 2022 pour un possible retour à la normale. En l'absence des touristes étrangers, la Suisse mise désormais sur le tourisme indigène.

>> Le reportage dans le 19h30 :

"La première chose qu'il faut c'est connaître la date d'ouverture des restaurants et des remontées mécaniques", a relevé Philippe Lathion, président du fonds "Mountain Resort Real Estate, dans le 19h30.

>> Le débat dans Forum sur l'avenir du tourisme en Suisse avec Eric Balet, administrateur-délégué de Téléverbier et vice-président des remontées mécaniques suisses, Jacqueline De Quattro, membre du comité de la fédération suisse du tourisme et Sonja Laborde, présidente de Travel Professional Association :

Un assouplissement trop rapide des mesures contre le coronavirus, y compris dans les secteurs du tourisme et de la gastronomie, pourrait provoquer une deuxième vague d'infections, a souligné le conseiller fédéral Alain Berset lors d'une visite dans les Grisons lundi.

Le Conseil fédéral a fait tout son possible pour trouver la meilleure voie à suivre. Le ministre de la santé n'a pas pu dire au gouvernement grison dans quel délai l'infrastructure touristique pourrait redémarrer.

A son arrivée dans les Grisons, Alain Berset a d'abord visité la société Hamilton Medical, à Domat/Ems. L'entreprise fabrique des respirateurs utilisés pour les patients qui souffrent d'une forme grave du Covid-19.

Il s'est ensuite entretenu avec des bénévoles d'un centre d'assistance psychologique d'urgence par téléphone à Cazis.

 Le canton des Grisons compte actuellement 769 personnes infectées et 40 décès.

Les gymnasiens sont les derniers à ne pas être fixés sur leur sort, et le temps presse: dans plusieurs cantons, les sessions commencent début juin. Une pétition a été lancée dimanche par des étudiants de tous les gymnases du canton de Vaud. Elle compte à ce stade plus de 800 signatures. Elle demande au Conseil fédéral d'annuler les examens.

>> Ecouter l'interview d'Oleg Gafner, co-président des jeunes Verts suisses et gymnasien, dans Forum :

Faut-il un fonds fédéral pour assurer le salaire des apprentis? Comme chaque année, environ 75'000 jeunes en Suisse devraient commencer leur apprentissage cet été. Mais alors que les entreprises sont en difficulté, les places pourraient se faire plus rares.

Les ministres cantonaux de l'éducation demandent à la Confédération de payer carrément le salaire des apprentis de première année.

Interrogé dans l'émission Forum, Marco Taddei, directeur romand de l'Union patronale suisse, relève que "les apprentis sont frappés de plein fouet par les effets de la crise, d'un côté par le ralentissement économique et de l'autre par la fermeture des écoles, mais ils ne sont pas oubliés. Dès les premiers jours de la crise, le sort des apprentis a été mis tout en haut de la liste des préoccupations du Conseil fédéral".

>> Interview de Marco Taddei, directeur romand de l'Union patronale suisse, dans Forum :

Pour rouvrir lundi prochain les jardineries, coiffeurs et autres cabinets médicaux devront avoir mis en place des concepts de protection. Il s'agit de mesures très concrètes pour protéger employés, consommateurs et patients. Les différentes faîtières concernées se sentent prêtes à reprendre leurs activités mais elles attendent des autorités qu'elles valident leur concept de protection. Une ligne directrice de la part des autorités fédérales est attendue mercredi.

>> Tous les détails dans Forum :

"On reste dans le flou, dans quelles conditions ouvrir? Quelles sont les mesures sanitaires obligatoires à prendre? On est dans le flou et on est à 6 jours de l'ouverture des salons de coiffure", se désole Damien Ojetti, président central de CoiffureSuisse, dans Forum.

>> Son interview complète :

>> Lire aussi : De nombreuses incertitudes demeurent avant la réouverture des commerces

L'épidémie de coronavirus est hétérogène, elle ne touche pas toutes les régions de la même manière. Ce constat est valable en Suisse mais aussi en Europe et dans le monde. Les disparités peuvent être très grandes entre les différentes régions.

Depuis vendredi passé, le canton de Vaud est devenu la région la plus touchée en Suisse en termes de nombre de décès. Le canton comptabilise désormais davantage de décès que le Tessin, où l'épidémie a pourtant commencé.

Cela montre que cette épidémie ne touche pas toutes les régions de la même manière. Ce qui n'est pas le cas de toutes les épidémies.

Par exemple, dans le cas de la grippe, lorsqu'on atteint le pic épidémiologique, en général toute la Suisse est touchée. C'est aussi le cas dans une moindre mesure de la gastro-entérite, qui se dissémine de façon massive et de façon générale dans la population.

>> Toutes les explications dans l'émission Forum :

Interrogé dans Forum, Didier Pittet, médecin chef du service de prévention et contrôle des infections aux HUG, rappelle que "ce virus se propage par grappe. Au départ, il s'agit d'une importation directe par contact de personnes". Le Covid-19 est "pratiquement exclusivement transmis par des personnes symptomatiques mais la grande difficulté est qu'il suffit d'être un tout petit peu symptomatique (un peu de fatigue) pour le transmettre.

>> L'interview de Didier Pittet dans Forum :

En Suisse, six demandeurs d'asile ont été infectés par le Covid-19. Ils sont en zone de confinement. Vingt-cinq autres présentent des symptômes de coronavirus et sont isolés des autres requérants, selon des informations obtenues lundi auprès du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).

Un traçage systématique des personnes rencontrées par les nouveaux malades du Covid-19, comme c'était le cas au début de l'épidémie, n'est pas possible à l'heure actuelle avec environ 300 nouvelles contaminations tous les jours, a répondu le représentant de l'OFSP Patrick Mathys lors de la conférence de presse de lundi.

"Je dirais qu'on doit avoir un maximum de 100 nouveaux cas par jour" pour procéder de la sorte, a-t-il avancé, tout en précisant que certains cantons investiguaient déjà. "Il s'agira d'un processus plutôt lent. Nous ne dirons pas 'à partir d'aujourd'hui, on va procéder ainsi'", a-t-il ajouté.

L'armée continue de réduire son déploiement dans la cadre de la crise du Covid-19. Entre 300 et 400 jeunes recrues pourront être renvoyées à la maison cette semaine. "Il y a environ un mois, nous parlions de mobilisation, aujourd'hui nous parlons d'une réduction du déploiement", a déclaré lundi devant les médias le chef d'état-major du commandement des opérations au Département fédéral de la défense, le brigadier Raynald Droz.

Les effectifs sont trop importants et le rééquilibrage est engagé, a-t-il souligné. Ce sont principalement des soldats en service long qui pourront rentrer chez eux. Les jeunes renvoyés à leurs foyers et leurs activités devront toutefois être mobilisables en 24 heures en cas de besoin. 1200 militaires sur 3800 à disposition sont actuellement déployés pour des tâches sanitaires, dans 50 hôpitaux.

Sur le plan de la santé des soldats, Raynald Droz se réjouit d'une amélioration dans les rangs de l'armée. Actuellement, 221 personnes se trouvent en quarantaine, soit 200 de moins que lors du dernier point d'information. Parallèlement, 33 soldats ont été placés en isolation, soit un recul de 55 depuis le dernier pointage. Environ 100 soldats sont guéris.

>> Ecouter l'intervention de Raynald Droz durant la conférence de presse lundi :

Le canton de Vaud doit venir au secours de son hôtellerie. La branche lui demande un soutien financier durable à fonds perdus. Sans cela, 20 à 30% du patrimoine hôtelier vaudois disparaîtra, déplore-t-elle.

Elle constate que le Conseil d’Etat a pris des mesures de soutien pour le secteur culturel, pour l’accueil de jour des enfants, pour les petits commerçants et les cafetiers-restaurateurs, mais pas spécifiquement pour les hôteliers. Il est temps que les autorités vaudoises invitent les représentants de la branche hôtelière au dialogue. L'objectif est de chercher des solutions pragmatiques et concrètes qui permettront de sauver un certain nombre d’établissements, écrit Hôtellerie Suisse région Suisse romande lundi dans un communiqué.

La faillite guette 29% des hôtels

Si les indemnités pour réduction de l'horaire de travail (RHT) sont un formidable instrument pour maintenir les emplois pendant la crise, poursuit la branche, il faut qu'il reste des employeurs pour assurer leur pérennité lors de la reprise. Les reports de charges ainsi que l’endettement supplémentaire avec remboursement différé ne règlent en rien le problème.

Selon une étude de la HES-SO Valais-Wallis menée le 23 et 24 mars, la probabilité de faillite est de 29% dans le canton de Vaud. Et d'après une prévision de BAK Economics le 9 avril, le secteur de l'hôtellerie et de la restauration est menacé par un effondrement dix fois plus important que celui de l'économie dans son ensemble.

>> Ecouter aussi le chef de la Direction de la promotion économique Eric Jakob s'exprimer lors de la conférence de presse de lundi sur les moyens de relancer le tourisme :

"Ce n'est pas encore cette semaine qu'une décision quant à la levée de l'interdiction des grandes manifestations (festivals openair, grands matchs de football, etc.) sera prise", a indiqué le représentant de l'OFSP Patrick Mathys lors de la conférence de presse de lundi.

"Les grandes manifestations présentent un grand risque de propagation du virus. C'est aussi une question de traçabilité", a-t-il poursuivi, expliquant qu'il était difficile de retrouver, dans de tels événements, la chaîne de transmission pour pouvoir mettre en quarantaine les personnes contaminées. "Il est trop tôt pour faire un pronostic de date", a-t-il conclu.

Les messes et cultes dans les églises ne sont pas concernés par l'assouplissement annoncé pour les écoles et les commerces divers à partir du 11 mai prochain, a précisé l'OFSP par la voix de Patrick Mathys lors de la conférence de presse des autorités lundi.

Ils font partie des rassemblements de personnes et restent donc interdits jusqu'à nouvel ordre. Le seul assouplissement prévu concerne les funérailles, où les proches pourront à nouveau assister à la cérémonie sans plus devoir respecter une limite maximale de cinq personnes, et ce dès le 27 avril.

Interrogé sur l'opportunité de faire un test sérologique chez son médecin traitant pour savoir si l'on a développé des anticorps contre le SRAS-CoV-2, le chef de la section Gestion de crise et coopération internationale à l'Office fédéral de la santé publique Patrick Mathys s'est montré très sceptique. "Les tests sérologiques ne sont pas des tests d'immunité", a-t-il précisé. On ne sait pas si une personne ayant développé des anticorps est encore contagieuse ou non, ni si elle peut éviter une deuxième contamination.

"Au niveau individuel, ça n'a pas grand sens de faire ces tests", avance Patrick Mathys. "Tant qu'ils ne sont pas validés, c'est plutôt dangereux de tirer des conclusions après un test sérologique".

Le chef de la section Gestion de crise et coopération internationale à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Patrick Mathys a fait le point lors d'une conférence de presse lundi à 14h sur l'étendue de l'épidémie de Covid-19 en Suisse et dans le monde.

Sur le plan mondial, la pandémie ne ralentit que peu, avec plus de 165'000 décès et bientôt 2,5 millions de personnes contaminées. La situation est inquiétante en Asie, où elle semble avoir repris à Singapour et au Japon, deux pays touchés très rapidement par le Covid-19 et qui avaient jusqu'ici réussi à le contenir. En Europe, l'épidémie semble diminuer, mais la situation reste sérieuse. Patrick Mathys a notamment relevé une forte hausse des contaminations en Russie, avec plus de 4000 nouveaux cas lors des dernières 24 heures.

Baisse nette des personnes aux soins intensifs

"Les chiffres continuent à diminuer en Suisse. On a entre 200 et 400 nouveaux cas par jour", a poursuivi Patrick Mathys, qui relève aussi une diminution du côté des décès et des soins intensifs. "400 patients y étaient traités ces dernières semaines; on en est aujourd'hui à environ 260 personnes", a-t-il précisé.

Les défis qui se posent actuellement sont la préparation des mesures d'assouplissement. "On veut maintenir un certain niveau de protection pour qu'il n'y ait pas de reprise de l'épidémie en Suisse", a conclu le chef de la section Gestion de crise.

>> Regarder l'intervention de Patrick Mathys :

C'est l'un des impacts positifs du coronavirus: certaines infractions courantes ont fortement diminué en Suisse. Cette diminution de la criminalité se retrouve dans presque tous les secteurs.

Cette tendance sexplique par le semi-confinement, mais aussi par lomniprésence de la police qui patrouille pour sassurer que les règles sanitaires sont respectées.

Dans ce contexte, certaines infractions sont tout simplement devenues presque impossibles, comme les cambriolages de maison, en baisse de 50% dans le canton de Genève, de 75% dans le canton de Vaud. Et les cambrioleurs qui sy risquent sont souvent pris en flagrant délit.

>> Les précisions dans le journal de 12h30 :

RTS / DR

La Suisse a enregistré un total de 27'944 cas de contamination au SRAS-CoV-2 confirmés en laboratoire, ce qui signifie 204 cas supplémentaires en un jour, a indiqué lundi l'Office fédéral de la santé publique dans son bilan journalier. 3,26 habitants sur 1000 ont été contaminés à l'échelon national. 224'442 tests ont en outre été effectués, ce qui représente environ 2,5% de la population. Il est toutefois possible qu'une même personne ait été testée plusieurs fois.

Selon l'addition des chiffres communiqués par les cantons lundi à la mi-journée, 1406 personnes sont en outre décédées des suites du Covid-19. Les cantons les plus touchés sont Vaud (292 décès), le Tessin (288) et Genève (193). La barre des 100 décès a été franchie lundi dans les cantons du Valais (103) et de Zurich (101), qui sont les 4e et 5e plus touchés par l'épidémie.

Les libraires, éditeurs et écrivains montent au front. Avec une pétition déjà garnie de plus de 4000 signatures, ils réclament la réouverture des librairies le 27 avril, au même titre que les coiffeurs ou les magasins de bricolage. Et surtout au même titre que les grandes surfaces qui pourront à nouveau proposer à la vente tout leur assortiment, y compris les livres.

>> Les précisions dans le journal de 12h30 :

RTS - Jay Louvion

Déconfinement: librairies et boutiques évoquent une concurrence déloyale.

>> Le reportage dans le 19h30 :

>> Lire aussi : Une pétition demande la réouverture des librairies le 27 avril

L'épidémie de Covid-19 pèse très lourdement sur les activités des entreprises fribourgeoises, indiquent lundi les résultats de la deuxième enquête liée à la crise sanitaire menée par l'Observatoire fribourgeois de l'économie. Un tiers des sociétés disent avoir subi une chute de leur chiffre d'affaires oscillant entre 20 et 50%. Et près des deux tiers d'entre elles (62%) risquent de plonger dans les chiffres rouges si la crise dure des mois et la reprise est faible.

Une entreprise sur dix seulement n'a observé aucun impact, voire a profité d'une hausse de ses ventes, précise le communiqué de la Chambre de commerce et d'industrie de Fribourg. Plus des trois quarts des acteurs sondés (77%) recourent actuellement au chômage partiel.

Plus d'une entreprise fribourgeoise sur deux (55%) estime par ailleurs que les mesures urgentes édictées par la Confédération sont insuffisantes. Une large majorité de 72% se prononce en faveur d'un plan de relance une fois les restrictions sanitaires levées.

Les effets de l'épidémie de Covid-19 se remarquent dans les projets de vacances des Suisses. Si 38% d'entre eux maintiennent pour l'heure leurs plans, un sur trois les a mis en suspens, révèle un sondage réalisé par l'institut pour la communication et le marketing de la Haute école de Lucerne. Enfin, 28% n'avaient pas prévu de partir.

La Suisse devrait profiter de cette vague d'annulations. Le tourisme indigène sera décisif pour de nombreuses régions touristiques, car peu d'hôtes étrangers sont susceptibles de venir passer leurs vacances en Suisse en raison des conséquences du coronavirus.

Des groupes importants, par exemple en provenance d'Asie ou des Etats-Unis, risquent de manquer. Cela va davantage toucher la Suisse centrale et l'Oberland bernois que les Grisons, où la part de touristes suisses était déjà importante avant la crise.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Keystone - Gian Ehrenzeller

>> Plus de détails dans notre article : Un tiers des Suisses ont mis leurs prochaines vacances en suspens

Les enfants et adolescents retrouveront le chemin de l'école obligatoire dès le 11 mai prochain. Pour certains, cependant, l'enseignement en classe n'a jamais vraiment cessé. Nombre d'entre eux bénéficient en effet, et depuis plusieurs semaines déjà, d'un accueil scolaire d'urgence mis en place par les cantons, parce que leurs parents travaillent dans des secteurs vitaux pour la société et n'ont pas trouvé de solution de garde.

Dans le canton de Fribourg, entre 150 et 200 enfants sont ainsi pris en charge chaque jour par des enseignants. "Vous savez par quoi on commence? Eh oui, se laver les mains!": ainsi débutent tous les jours les cours d'Elisabeth Nicolas, responsable d'une classe à Grolley.

"C'est beaucoup plus amusant comme ça", témoignent Luca, Léa et Lucie, qui viennent tous les jours en classe.

>> Ecouter le reportage de La Matinale de RTS-La Première lundi :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Après l'annonce par le Conseil fédéral de la réouverture des écoles obligatoires le 11 mai prochain, des pétitions circulent pour s'opposer à cette décision dans les cantons de Vaud et de Genève.

Certains parents d'élèves estiment en effet que c'est une décision politique qui ignore les principes de précaution largement recommandés par la communauté scientifique. Des parents s'interrogent aussi sur la gestion des allers-retours entre l'école et la maison et ses conséquences sanitaires.

Les groupes Enseignement romands du Syndicat des services publics (SSP) dénoncent également cette vision qui, selon eux, fait passer les profits avant les considérations sanitaires, pédagogiques et sociales.

Les écoles ont été fermées le 13 mars afin de protéger les personnes à risque, affirment-ils, car à ce moment-là les enfants étaient présentés comme les premiers vecteurs de la maladie. Les règles de distanciation sociale ont donc été respectées en restant à la maison, et en évitant les contacts des enfants avec leurs grand-parents ou leur camarades.

Ils redoutent que tout ce qui a été mis en place jusqu’à aujourd’hui n'ait été inutile. Pour eux, la logique qui a conduit le Conseil fédéral a prévoir la réouverture des écoles obligatoires le 11 mai n'est autre que celle-ci: "Pour relancer l’économie, il faut pouvoir caser les enfants". La fonction première de l’école serait ainsi d’occuper les enfants afin que les salariés retournent au travail.

La date du 11 mai a été ainsi été retenue pour de mauvaises raisons et sans les garanties nécessaires, concluent-ils. C’est pourquoi ils demandent aux gouvernements des cantons romands de repousser cette reprise.

>> Ecouter le sujet du 12h30:

Keystone - Jean-Christophe Bott

La gestion parfois brutale des corps de personnes décédées du coronavirus, dont les images ont fait le tour des médias, a suscité une vive émotion. Ces pratiques peuvent choquer parce qu'elles ravivent des pensées et des souvenirs traumatisants.

On a vu notamment l'exemple d'une île au large de New-York, où de nouvelles fosses communes accueillent les cercueils de personnes emportées par le Covid-19. En Europe, des halles du marché de Rungis ont été réquisitionnées à Paris, des patinoires en Espagne et des églises en Italie.

C'est le côté ostentatoire des cercueils ou des corps disposés dans des lieux stratégiques très visibles qui émeut, voire offusque, en premier lieu.

>> Retrouve l'analyse de ce phénomène dans La Matinale : Le défi de la gestion des corps de personnes décédées du Covid-19

Le coronavirus devient la grande priorité des chercheurs en Suisse. Le Conseil fédéral a débloqué jeudi 20 millions de francs pour un programme national de recherche autour du Covid-19.

Cette somme s'ajoute aux 10 millions déjà prévus par le Fonds national suisse, prévus pour étudier la pandémie et son impact sur la société. Des centaines de chercheurs de disciplines très variées attendent maintenant de savoir si leurs projets seront sélectionnés.

Le nouveau programme qui s'y ajoute est complémentaire, et surtout beaucoup plus précis. Il doit accélérer les découvertes pour répondre au besoin urgent de recherches biomédicales et cliniques: immunologie, épidémiologie, dépistage ou encore vaccins. L'appel à projets sera lancé dans les jours qui viennent.

Ces 20 millions proviennent du budget global de la recherche. C'est donc de l'argent en moins pour étudier d'autres thématiques. Mais il ne faut pas s'en inquiéter, selon Yves Fluckiger, recteur de l'Université de Genève et président de Swissuniversities. Pour lui, il s'agit d'une très bonne nouvelle pour l'ensemble du monde scientifique et aussi le symbole de la confiance des politiques envers les scientifiques.

>> Les explications de La Matinale :

Keystone - Matteo Bazzi

Les Suisses ont été nombreux à profiter du confinement, autant que possible, pour fleurir leur balcon et cultiver leur jardin. Le Conseil fédéral avait interdit l’ouverture des garden centers, mais ces derniers vont pouvoir rouvrir dans une semaine. Ils sont aujourd'hui dans l'expectative faute de savoir précisément quelles seront les prescriptions du gouvernement.

"Pour nous, c'est une saison extrêmement importante puisque nous réalisons plus de 55% du chiffre d'affaires annuel", rappelle Thierry Pahud, directeur du garden center André Fleurs à Assens (VD), dans La Matinale. Et ça a été "un coup de massue" quand le Conseil fédéral a dit que le magasin resterait fermé.

Mais le commerce s'organise maintenant pour préparer sa réouverture. "Nous sommes en train de réfléchir à un système de prise de rendez-vous afin d'éviter d'avoir des files interminables de clients, parce que l'on sent bien qu'il y a une énorme demande", explique Thierry Pahud. "On est en train de réfléchir à la meilleure manière d'accueillir le public".

>> L'interview de Thierry Pahud dans La Matinale :

Les guéris du Covid-19 sont de plus en plus nombreux. Si certains s'en remettent plutôt rapidement, l'après-coronavirus peut être une épreuve pour d'autres, et notamment pour les personnes âgées. Eprouvées physiquement et moralement par la maladie, elles doivent réapprendre à vivre comme avant. Aux HUG, plusieurs unités de réadaptation remettent sur pied les patients après la phase aigüe de la maladie.

>> Le reportage de La Matinale à l'hôpital de Loëx :

AFP - Loic VENANCE

Quelque 150'000 indépendants ont déjà fait une demande d'allocation perte de gain Covid-19 en Suisse. Soit quasiment la moitié des indépendants affiliés aux caisses de compensation du pays.

Ce chiffre devrait encore prendre l'ascenseur, puisque les caisses de compensation s'attendent à une nouvelle vague de requêtes - plus de 100'000 demandes supplémentaires - dès lundi.

Cette augmentation attendue est due au fait qu'une nouvelle catégorie peut réclamer des allocations perte de gain, les indépendants qui n'étaient pas obligés de fermer mais qui ont, dans les faits, perdu leur clientèle.

>> L'éclairage de La Matinale :

Keystone - Ennio Leanza

Le Conseil fédéral demande au Parlement une enveloppe de plus de 2 milliards de francs pour acheter du matériel médical, jusqu'à fin août, dont près de 400 millions de francs pour des masques de protection destinés à la population.

Chaque masque reviendrait ainsi à environ 1 franc 20.

En Suisse alémanique, un parlementaire UDC estime que ce montant est bien trop élevé. Le conseiller national Franz Grüter affirme ainsi que des masques de qualité peuvent être achetés en Chine à 40 ou 50 centimes, deux fois moins chers que le prix prévu sur la liste transmise aux commissions parlementaires. Et, toujours selon lui, même des masques fabriqués en Suisse resteraient en dessous du prix de 1 franc 20 prévu par la Confédération. Il va donc demander cette semaine à la commission des Finances du Conseil national de réduire le montant demandé par le gouvernement.

A la question de savoir si la qualité des masques expliquerait le coût prévu par la Confédération, l'Office fédéral de la santé publique n'a apporté, pour l'instant, aucune réponse. Jeudi, en conférence de presse, le conseiller fédéral Alain Berset avait souligné l'importance de s'assurer que les masques vendus en Suisse respectent les standards de qualité. Selon lui, plusieurs autres pays ont déjà vécu de mauvaises expériences.

Par ailleurs, selon un sondage de Tamedia publié lundi matin, 6 Suisses sur 10 sont favorables à ce que l'assouplissement des mesures visant à contenir le coronavirus s'accompagne du port généralisé du masque.

ll se dessine toutefois un certain Röstigraben, ce chiffre étant plus faible en Suisse alémanique (55%) qu'en Suisse romande (70%).

>> Les explications dans La Matinale :

Depositphotos - AntonMatyukha

En Argentine, en France, en Italie aux Etats-Unis ou aussi en Suisse, l'interdiction de sortie ou le confinement total conseillé pour les aînés suscite la controverse. Des critiques s'élèvent également contre les coûts très élevés investis pour protéger et soigner les personnes âgées à risques.

>> Les explications dans La Matinale :

Keystone - Andreea Alexandru

La pénurie de matériel de protection dans les hôpitaux et les EMS a fait couler beaucoup d'encre depuis le début de la crise du Covid-19. En Suisse, plusieurs start-up ont décidé de se reconvertir dans la production de valves ou visières en plastique, grâce à l'impression 3D.

Outil de plus en plus présent dans de nombreuses entreprises, les imprimantes 3D ont permis à une dizaine de petites entreprises romandes de rediriger leur production vers les besoins actuels en matériel de santé.

C'est le cas de Spentys, start-up basée à Renens (VD) qui fabriquait des attelles orthopédiques. Avec un parc d'imprimantes 3D à l'arrêt suite à la baisse des commandes, elle a reprogrammé ses machines avec des plans librement accessibles sur internet pour fabriquer des visières, très peu coûteuses.

>> Plus d'informations : Les imprimantes 3D permettent à des start-up romandes de soutenir les hôpitaux

Les décisions du Conseil fédéral prises jeudi ont engendré de vives réactions ce week-end. Une partie de la Suisse dit: "trop vite", l'autre dit: "pas assez". Un "Coronagraben" se creuse entre la Suisse latine et la Suisse alémanique.

Pesant de tout son poids politique, la présidente du gouvernement zurichois réclame par exemple dans la NZZ am Sonntag la reprise au plus vite des activités économiques: "Nous espérons que le Conseil fédéral décidera rapidement de nouveaux assouplissements - surtout pour les petites entreprises."

Même son de cloche pour les tenants de l'économie. "Les mesures de déconfinement ne sont pas du tout assez fortes. Nos PME et nos détaillants sont prêts à redémarrer. Le régime est bien trop sévère pour le moment", explique Thomas Hess, directeur de l’Association zurichoise des PME et du commerce.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Un clivage sanitaire qui se joue aussi au niveau culturel. Dès le début de la crise, les sondages menés par la RTS ont montré que les Suisses allemands étaient moins favorables que les Romands à des restrictions de sorties plus sévères.

L'explication de ce "Coronagraben" pourrait être toute simple: les cantons suisses allemands sont bien moins touchés par le Covid-19 que les romands et le Tessin. En regardant une carte du taux de contamination par canton, on constate une vague qui vient du sud-ouest du pays et diminue à mesure qu'elle s'enfonce en Suisse alémanique.

C'est bien simple, depuis quelques semaines, on ne voit plus que lui dans les médias et durant les conférences de presse gouvernementales: Alain Berset incarne la lutte contre le coronavirus et le ministre de la Santé doit maintenant passer la redoutable épreuve du déconfinement.

"C'est un très grand poids, une très grande responsabilité", avoue Alain Berset dimanche dans le 19h30, ajoutant qu'il n'est pas le seul à la porter, que "l'ensemble du Conseil fédéral est très uni dans cette affaire. C'est la force d'un gouvernement collégial". Et de souligner que les cantons jouent aussi un rôle très important, tout comme l'administration fédérale.

Le ministre de la Santé est également passé star dans l'art de la formule qui claque. On s'est parfois moqué de lui, mais on a tout de même tous retenu sa dernière phrase choc: "Nous souhaitons agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire." Reste que le Fribourgeois gagne constamment en popularité, notamment sur les réseaux sociaux

>> L'interview d'Alain Berset dans le 19h30 :

>> Lire aussi : Alain Berset, de l'omniprésence médiatique à l'épreuve du déconfinement

Trois dates, trois étapes, et encore beaucoup d'incertitudes: le plan de "déconfinement" dévoilé jeudi par le Conseil fédéral ne fait pas que des heureux. Certains services à la personne, comme ceux des coiffeurs, pourront reprendre dès le 27 avril, puis les écoles et certains commerces pourraient rouvrir le 11 mai.

Du côté des mécontents, on retrouve notamment les restaurateurs, fâchés de ne toujours pas avoir de date quant à une possible réouverture. Guy Parmelin, conseiller fédéral en charge de l'Economie, dit dans la presse dominicale qu'une réouverture des restaurants "dans les prochaines semaines" n'est pas exclue". En tout cas, cette reprise à deux vitesses, parfois qualifiée d'arbitraire, fait grincer des dents.

"Les rues doivent rester désertes"

Selon Mauro Poggia, conseiller d'Etat genevois, "il faut bien avoir à l’esprit que nous ne sommes pas dans un vrai déconfinement, mais dans un assouplissement. Une ouverture des restaurants signifierait que le problème est derrière nous." Pour Mario Poggia, la réouverture des marchés enverrait un mauvais signal: "Les rues doivent rester désertes, il ne faut pas que les gens aient le sentiment que la vie a repris comment avant."

Michel Matter, conseiller national Vert-libéral et vice-président de la Fédération suisse des médecins, voit lui un problème d’équité: "Soit tout le monde rouvre, soit personne ne le peut. Les 15 jours de différence sont une concurrence déloyale incompréhensible. Les gens font la queue devant les supermarchés, ils pourraient aussi le faire devant les petits commerces."

>> Ecouter le débat entre Mauro Poggia, et dans Forum Michel Matter :

RTS - RTS

Les cafés et restaurants n'ont toujours aucune date de réouverture annoncée. Dans la presse dominicale, le conseiller fédéral en charge de l'économie Guy Parmelin a évoqué une possible réouverture "dans quelques semaines", sans donner davantage de précisions. Le président de Gastrosuisse avertit: la branche perd 2,5 milliards par mois de fermeture et risque 30 à 40% de faillites si la fermeture se prolonge.

>> Retour sur la journée de dimanche : Le plan de déconfinement progressif du Conseil fédéral continue de faire grincer des dents

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