Attentats terroristes meurtriers à New York, Paris, Madrid, Londres, mais aussi à Beslan, Nairobi, Bali, Karachi, Mossoul. Invasions de l'Irak et de l'Afghanistan, annexion de la Crimée, conflits armés au Congo, en Syrie, au Yémen, en Libye, au Soudan, en Somalie ou encore aux Philippines. Ouragan Katrina, tremblement de terre à Haïti, tsunami dans l’océan Indien, accident nucléaire de Fukushima, fonte des glaciers, des incendies record dans la forêt amazonienne. Terrorisme, guerres, catastrophes naturelles et environnementales : le XXIe siècle semble être placé sous le signe de la destruction.
Certes, aucun de ces phénomènes n’est nouveau. Ils signent la continuité ou l’approfondissement de dynamiques qui ont émergé avec la modernité. Or, la globalisation, la spectacularisation des événements propre à la couverture médiatique, le relais instantané des réseaux sociaux, les effets non estompés de la dernière grande crise financière ainsi que les signes avant-coureurs d’un cataclysme écologique contribuent à nourrir un imaginaire de la fin des temps, du moins en Occident.
Preuve en est la récurrence d’un monde post-apocalyptique dans la production artistique et intellectuelle. À titre d’exemple, on peut citer les romans "Le dernier monde" de Céline Minard, "La Route" de Cormac McCarthy ou la trilogie "MaddAddam" de Margaret Atwood; de même que les films "Melancholia", de Lars Von Trier, "4h44 Dernier jour sur terre" d’Abel Ferrara et la série danoise "The Rain". Une obsession de la fin qui traverse aussi la philosophie :" Le temps qui reste" de Giorgio Agamben, "And: Phenomenology of the end" de Franco Berardi et "Après la fin du monde" de Michaël Foessel.