Il était une fois l'armée secrète suisse: épilogue

Grand Format

Introduction

Lors du tournage du sujet "Il était une fois l'armée secrète suisse", Pro Castellis a posé à Temps Présent des conditions de censure préalable innaceptables. S'en est suivie une demande de LTrans, la Loi sur la Transparence. Retour sur une procédure qui a conduit Temps Présent à échanger des courriers avec le Conseil fédéral.

Un tournage censuré

Le 25 mars 2015, la Confédération a cédé l'usage du bunker "Schweizerhof", l’ancien quartier-général de la P-26, à l'association Pro Castellis, un groupuscule actif dans les monuments historiques, au prix de 5'000 francs et ce pour une durée de 50 ans. Elle se fait également appeler "Groupe C-717".

Pro Castellis s'est engagée contractuellement à entretenir les installations du Schweizerhof et à les utiliser en tant que monument historique militaire et centre de documentation. Le but de l'opération est la réalisation d'un musée de l'histoire de la P26.

L'équipe de Temps présent a contacté l'association Pro Castellis afin de pouvoir tourner certaines séquences du documentaire dans les lieux mêmes qui avaient accueilli les membres de la P26 à l'époque.

Il était une fois l'armée secrète Suisse
Il était une fois l'armée secrète Suisse

Pro Castellis a posé des conditions de censure préalable inacceptables d'un point de vue journalistique à l'ouverture du bunker. L’association exigeait de pouvoir visionner le reportage en entier avant sa diffusion et de pouvoir librement retirer les séquences qui ne lui convenait pas. Nous avons refusé ces conditions.

Temps Présent actionne la LTrans

Temps présent a alors actionné avec succès la loi sur la transparence afin de pouvoir consulter le contrat de cession et les différents échanges entre la Confédération et Pro Castellis. Le contrat nous a donc été remis.

Malheureusement, et contrairement aux promesses des autorités de l’époque qui s’étaient engagées à ouvrir en toute transparence l’accès au bunker de la P-26 (les médias ont pu le visiter en 1990), aucune clause dans ces différents documents n'oblige désormais Pro Castellis à donner un libre accès du bunker au public et aux médias. En revanche, elle s’engage à en faire un musée, ouvert au public.

Aujourd’hui, rien n’a encore été ouvert au public et seuls quelques ex-membres choisis de la P-26 ont pu y retourner. Parmi les ex-membres de la P26 que nous avons rencontrés durant notre enquête, plusieurs déplorent cette situation et ne reconnaissent pas la légitimité de Pro Castellis pour les représenter.

La demande de LTrans de Temps Présent.
La demande de LTrans de Temps Présent.
La demande de lTrans de Temps Présent.
La demande de lTrans de Temps Présent.

Un recours jusqu'au Conseil fédéral

En dernier recours, l'émission Temps présent s'est adressée au Conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), en lui demandant de faire valoir l'intérêt public de permettre l'accès au Schweizerhof dans le cadre de la réalisation d'un documentaire historique.

La réponse de Guy Parmelin, conseiller fédéral.
La réponse de Guy Parmelin, conseiller fédéral.

Dans sa réponse, le Conseiller fédéral Parmelin n'a pu que confirmer que, suite à la cession du "Schweizerhof", la Confédération n'avait plus aucun droit sur cette construction et que Temps présent ne pouvait que s'en remettre au bon vouloir du nouveau propriétaire.

Des archives encore interdites au public

Les archives de la P-26 sont interdites d’accès au public et aux historiens pendant 50 ans, soit au moins jusqu’en 2040.