Le "home jacking" est la version hard du cambriolage. Etre victime de cambrioleurs violents, dans son propre logement, est souvent considéré comme un viol, avec les mêmes séquelles psychologiques. Phénomène marginal, mais persistant, il arrive que ces malfrats, après les insultes et les tortures, finissent par tuer, comme en 2008 à Epalinges (VD). Ces délinquants sont des jeunes venus souvent de France ou des pays de l’Est. La Suisse, vitrine de toutes les richesses, est souvent sur leur route.
Habituellement, les voleurs attendent que les habitations soient vides pour s’y introduire. En revanche, dans un "home jacking", les cambrioleurs vont au contact des propriétaires des lieux, afin de leur soutirer un maximum d’informations pour étoffer leur butin. Ce mode opératoire implique quasi-obligatoirement l’usage de la violence pour maîtriser les victimes et des armes sont souvent utilisées. Parfois même, il peut y avoir mort d’homme, comme lors d’un "home jacking" commis dans une villa vaudoise en 2008.
Alors qu’il ne représente que 1% de l’ensemble des cambriolages, ce type d’agression est particulièrement traumatisant. Attaquées dans l’intimité de leur foyer, les victimes développent un stress post-traumatique. Leur vie bascule à jamais dans une autre dimension, où le sentiment d’insécurité est permanent.
Les "home jacking" sont généralement le fait de jeunes délinquants, souvent constitués en bande et originaires de France ou des pays de l’Est. Particulièrement mobiles, ils sillonnent l’Europe et peuvent frapper dans plusieurs pays en un court laps de temps. Dans leurs déplacements, la Suisse, vitrine de toutes les richesses, est une halte de choix. La Belgique aussi, de par sa configuration géographique. Championne d’Europe du "home jacking", elle enregistre un taux très élevé d’agressions, au point de réactiver régulièrement le débat sur l’autodéfense. En 2014, un entrepreneur de Liège a d’ailleurs abattu l'un des trois hommes qui s’étaient introduits dans sa villa. Même incident à Genève récemment.
Rediffusion le lundi 20 juin 2016 à 15h30 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Sofia Pekmez et Wilfred Rebetez
Image : Olivier Kunz Son : Sébastien Fawer Montage : Catherine Kala